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EAN : 9782366241136
248 pages
Cambourakis (12/11/2014)
4.19/5   42 notes
Résumé :
Sur l'île d'ICI, l'ordre est le maître mot : des visages aux haies soigneusement taillées, jamais rien ne dépasse, jusqu'au jour où Dave, l'un de ses impeccables habitants, se retrouve affublé d'une incontrôlable barbe qui ne cesse de grandir, grandir jusqu'à passer la porte de sa maison, entraver la circulation, causer mille et un incidents, grippant ainsi la mécanique sociale parfaitement huilée que le gouvernement, appuyé par les médias de masse, tente de mainten... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (16) Voir plus Ajouter une critique
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“Pour Dave, le travail c'était la sécurité, le calme, le connu”
Dave vit sur une île parfaitement elliptique, avec des maisons toutes identique, Ici, tout est lisse, tout est propre et bien rangé, tout marche droit, pas le moindre grain de sable dans l'engrenage, pas le moindre poil de travers… Ah si ! Dave est chauve et imberbe, sauf un petit poil rebelle sous le nez… un petit poil qui va finir par terroriser toute cette société, y mettre un bordel pas possible.
Les dessins sont magnifiques, en noir et blanc, poétiques. C'est une pure merveille, ils nous embarquent dans une réflexion sur la routine, sur notre société insensée, absurde, sur ce qu'est la poésie, la liberté, le rêve. J'adore le dessin, j'adore ce qui y est raconté, avec simplicité, subtilité, un vrai coup de coeur !
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Dave, un citoyen parmi d'autres sur l'île d'Ici est un employé modèle au sein d'une grande entreprise. Ses journées réglées par un déroulement routinier sont à l'image des chiffres et des graphiques qu'il analyse dans son travail.
Ses moments de repos tournent toujours autour du même loisir : Dave est passionné par le fait de dessiner sa rue en écoutant son disque favori des Bangles. Caractérisées par un ordonnancement extrême, les rues d'Ici tournent le dos à la masse obscure de Là, océan chaotique encerclant l'île.
N'était-ce un poil rebelle hérissé au-dessus de sa lèvre supérieure dont il n'arrive pas à se défaire, Dave est à l'image des habitants d'Ici : un homme d'apparence ronde et lisse.
Un beau jour pourtant, Dave découvre d'étranges données qui sèment la pagaille dans ses analyses graphiques. Ces anomalies sont le prélude à une poussée de barbe inexpliquée sur le visage de Dave. D'abord clairsemée, celle-ci se déploie sauvagement en échappant totalement à son contrôle. C'est à ce moment que chancelle l'équilibre ordonné de sa vie. Terrorisé par ce mal qui le défigure, Dave s'emploie à couper et à recouper la masse poilue qui s'allonge indéfiniment. Mais rien n'y fait, la barbe ne semble pas prête à se laisser dompter et ses efforts s'avèrent rapidement inutiles.
Reclus chez lui, dans un premier temps, Dave n'arrive plus à cacher ce qui lui arrive car la barbe atteint des proportions telles qu'elle fait voler en mille éclats la fenêtre du salon où celui-ci s'est installé.
Alertées, les autorités mandatent un expert chargé d'étudier son cas. de nombreux débats animent la place publique sur l'attitude à tenir face à la situation. Dans quel mesure Dave serait-il responsable de ce qui lui arrive ?
Est-il une victime ou bien l'instigateur d'un chaos qui porte atteinte à la tranquillité des citoyens ? Doit-on stopper la barbe ou bien s'attaquer à sa racine ?
Assigné à résidence, Dave s'installe dans son salon en attendant que le Dr. Black sensé l'aider trouve enfin un remède.
La population est interloquée et les badaux s'agglutinent devant la maison de Dave pour contempler le mystérieux phénomène qui les inquiète autant qu'il les fascinent. le chaos jusqu'alors maîtrisé s'infiltre petit à petit dans le monde d'ici.
Continument sous le regard public, Dave se met à dessiner les passants en repérant les signes qui trahissent une percée d'anormalité à la surface des choses.
Alors que les poils s'étendent au point de semer le chaos dans la ville entière, le gouvernement tente de trouver un moyen non-violent pour remédier à la situation. Des experts conçoivent un système de lévitation sensé faire flotter la barbe au-dessus de la terre. Arrimées à des montgolfières, les touffes de poils sont élevées au-dessus du sol et la gigantesque barbe se met à flotter dans le ciel.
Alors que le procédé semble fonctionner, un incident survient : la portance du système mal évaluée entraine la barbe toujours plus haut et emporte Dave dans les airs.
Comme aimantés, Dave et sa barbe sont entraînés vers les confins de l'océan. S'éloignant toujours davantage, la masse se confond peu à peu avec l'obscurité de l'horizon.
Dave a-t-il définitivement été happé par le chaos qui s'exprimait en lui ?
La vie a repris son cours sur l'île d'Ici, mais l'évènement est encore présent dans toutes les mémoires. Au travers d'un musée qui retrace la fabuleuse histoire de Dave, la population se souvient des évènements qui semblent avoir fait date dans l'histoire.
Si une page a été tournée, quelque chose semble pourtant avoir changé dans le quotidien. Comme si un ordre avait été bousculé et que celui-ci ne pouvait plus être rétabli de la même manière.
Dave aurait-il transmis un message sans le vouloir ? Par de petits détails, les faits et gestes de la population ne semblent plus obéir à une trajectoire rectiligne.
Alors que ceux-ci semblaient horrifiée par la sauvage singularité de la barbe, les individus d'Ici expriment dorénavant une originalité qui était jusqu'alors absente de l'île.
Le mal de Dave aurait-il finalement libéré la population d'un mal encore plus grand, à savoir celui de la peur de l'inconnu ?
L'incroyable histoire de Dave laisse nostalgique les habitants d'Ici et particulièrement le Dr. Black qui rassemble des bouts de papier en provenance du large. Dave serait-il toujours en vie ? Enverrait-il des messages pour que l'on ne l'oublie pas ?
Une chose est certaine il a laissé une trace qui le rend désormais immortel dans l'esprit des gens d'Ici.
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(LX971) Un vrai coup de coeur pour cette fable. D'entrée, j'ai été porté par le ton singulier et original de l'album ; On navigue entre ironie, détachement et poésie dans un univers kafkaïen mais aux douces rondeurs d'un Roald Dahl. le texte est d'une précision redoutable, chaque mot est pesé et livré sur un rythme propice à une lecture méditative sur la marche du monde, nos modes de vie, la peur de l'inconnu... Une vraie perle ! Oui en collège et en lycée !!!... J'aimerais même lui attribuer d'ores et déjà le Prix BDz'ïles 2016 ;)

(EM971) J'ai adoré cet album ! Graphisme absolument jubilatoire. Scénario en forme de fable poétique sur le monde tel qu'il va ou plutôt ne va pas. Sans doute aurait-il gagné à être plus efficacement mené : quelques longueurs je trouve parfois...seul petit bémol mais album de très très grande qualité à ne pas laisser passer ! Oui en lycée !

(NV971) Superbe album ! Une très belle approche de la notion d'utopie.

(IK971) Bel album faussement simple, avec plusieurs degrés de lectures. Pas sûre que nos lycéens saisissent tout le sens des thématiques abordées. Mérite un accompagnement approfondi! A voir pour le Prix!

(AP976) Plus que les poils, c'est le titre qui m'a fait peur et il m'a fallu plusieurs jours pour ouvrir cet extraordinaire album. Noir et blanc subtil, graphisme onirique, respirations ... inspirées. Belle et inquiétante approche du totalitarisme, de la xénophobie et de la place de l'individu dans une société ultra-normalisée. Mais le "british humour" affleure à chaque page et au final, la poésie nous sauve du désespoir. Oui pour la sélection lycée, oui (déjà) pour le 1er prix !

(MN976) Cet album est aussi un grand coup de coeur pour moi. Il a à mon avis toute sa place en sélection lycée : pas facile au premier abord, mais le prix est là pour faire connaître aux élèves ce genre de livres vers lesquels ils n'iraient pas spontanément. Une fois le premier pas de franchi, je pense qu'ils n'auront aucun mal à l'apprécier.

(MJ976) Une BD intéressante à la fois pour son graphisme magnifique et original qui en fait une vraie oeuvre d'art, et pour sa symbolique très forte qui permet d'aborder des thèmes tels que la différence, la peur de l'autre...Plutôt pour la sélection lycée.

(NB971) Ouf, j'ai réussi à l'attraper cet album toujours entre Ici et Là ! Pour nous c'est sur, il l'a sa place en sélection lycée ! Aux amateurs de bd en général, si vous avez un cadeau à faire...

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Ici est un monde parfait, aseptisé, hyper-conformiste.
Ici, c'est très différent de Là où tout est chaos...
Dave vit Ici...mais la vie de Dave va bientôt changer...sa barbe va pousser.
Une très jolie découverte que cette BD aux airs de fable.
L'histoire est vraiment bien pensée et est servie par une mise en page astucieuse et efficace et un dessin absolument magistral.
Le trait est doux, presque velouté, avec un savant jeu de nuances de gris.
A découvrir!
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Un homme élague un arbre tandis que les badauds disciplinés poursuivent leur chemin en l'ignorant. Non loin, un modeste travailleur solitaire rentre chez lui, dans sa discrète maison située dans un quartier pavillonnaire. Ce soir-là, il mange seul comme à chaque fois. Il avale machinalement ses légumes tout en griffonnant quelques croquis sur son carnet à spirales. Griffonne ? Pas vraiment, car si l'on se penche sur ses dessins, on constate qu'il a pris le temps d'observer l'élagueur ainsi que chaque détail croisé sur son chemin.

Dave est le nom de cet homme. Un homme légèrement dodu et totalement imberbe – à un poil près. Un homme ordonné, méticuleux, ritualisé. Un homme qui est vigilent au fait que toute chose soit exactement à sa place, que tout soit constamment ordonné. Et Dave n'est pas un cas isolé parmi les habitants de l'Ile d'Ici. La maniaquerie excessive est collective.

« Ici, chaque arbre était parfait. Chaque rue était parfaite. La forme même de Ici était parfaite ».

Le problème des gens d'Ici, c'est la mer. Aucun d'entre eux ne l'apprécie. Pire, elle leur fait peur. Car seule la mer les sépare de Là. Là étant l'exact contraire d'Ici : chaos, désordre et mal.

Sur le ton du conte et avec pour seul accompagnement une voix-off assez monocorde (les passages dialogués étant rares dans cet ouvrage), le lecteur suit cette lecture presque dépourvue de soubresauts narratifs. A l'instar de ce monde automatique, j'ai eu l'impression d'être moi aussi bien rangée, trop calme face à cette lecture qui glisse et – fait étrange car assez rare – bien assise sur mon siège… agacée par le caractère simpliste du propos. On nous sert un cloisonnement presque enfantin des choses, opposant l'organisé à l'insoumis, le propre au chaos, l'esthétique au mal… Heureusement, le lecteur aguerri et persévérant est d'avance convaincu quant au fait que Dave, malgré son côté « mouton de Panurge » parfaitement assumé, va mettre son grain de sel dans cet agencement policé où rien ne bouge ou plutôt, va laisser un poil au fond de la baignoire parfaitement astiquée. C'est une évidence… charge à l'auteur de nous surprendre vis-à-vis d'une intrigue qui semble cousue de fil blanc.

(...)

Progressivement, la simpliste dissociation des choses s'adoucit, tout comme cette désagréable impression que l'intrigue – aussi excentrique soit-elle – n'est pas en mesure de me surprendre. Pour autant, la lecture reste morne et propose une chronique sociale où tout le monde passe au crible. Scientifiques, pseudo-experts, médias, presse people, politiciens, armée… l'auteur montre leur incapacité à raisonner, leur habileté dans l'art de tergiverser et tout simplement, leur incapacité à agir de façon constructive et à réfléchir de manière intelligente. Un peu comme nos sociétés actuelles qui sont chapeautées par des hommes issus du monde de la politique, de la finance (et je vous laisserais compléter la liste). Malheureusement, le scénario de Stephen Collins manque de petites excroissances auxquelles le lecteur pourrait se raccrocher. La narration reste monocorde, son rythme est ennuyeux.

La chronique intégrale sur le blog
Lien : https://chezmo.wordpress.com..
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critiques presse (2)
BoDoi
13 janvier 2015
Burlesque à souhait sans être vainement loufoque et suffisamment étrange pour happer, le récit, lent mais captivant, capte par ses mystères et sa tendance à contourner le réel pour en extraire tout son sens, abordant différents genres narratifs, du film catastrophe façon Godzilla au conte à la Roald Dahl.
Lire la critique sur le site : BoDoi
BDGest
25 novembre 2014
Même anglais sur le fond, l'album ressemble par moments à une véritable auberge espagnole ! Malgré tout, l'origine britannique de l'auteur dicte le ton, particulièrement à cause d'un humour tout insulaire et un rythme très posé marqué par un flegme made in UK. Toujours étant, le livre est plus que prenant et il est difficile de poser avant de l'avoir refermé.
Lire la critique sur le site : BDGest
Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
Car pour Dave, comme pour la plupart des gens d’Ici, il n’y avait pas vraiment d’issue. L’idée que Là était tout simplement toujours là. Assise en silence… quelque part sur la gauche du champ de vision. Sans forme précise. Comme… une mauvaise herbe… qui se faufilerait dans les craquelures… dans les fissures invisibles qui séparent un moment d’un autre. C’était le sentiment que peut-être, par un jour de beau temps, le monde bien rangé d’Ici pourrait tout simplement s’effondrer.
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Car finalement, Ici bas, tout au bout du bout, à la lisière des choses, tout le monde a besoin d’un truc. D’une habitude. Un moyen de faire taire le tumulte. Quelque chose de prévisible et de familier qui empêche de penser à Là. Quelque chose qui, grâce à dieu, fasse barrière au désordre des rêves
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( car les histoires sont des mensonges dont on ne pourra jamais se passer.)
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Sous la surface des choses, en-dessous de leur peau, se cache quelque chose que nul ne connaît. Le rôle de la peau, c’est de tout envelopper et de ne rien laisser passer
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Et si Là était Ici depuis le début ? Et si Là n’était pas un lieu mais une force du chaos et du désordre présente partout, tapie derrière les choses, maintenue à distance par l’ordre et le rangement, une sorte de lave qui chercherait une brèche pour sortir. Et si elle avait trouvé cette brèche, Dave ? Et si cette brèche c’était vous ?
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