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Critique de JLBlecteur


Sarah ‘Relève-toi'. Un mantra.

En 2013, Diane, une riche et évidemment belle éditrice londonienne (caricature type des romans à l'eau de rose pour lectrices désoeuvrées de ‘nous deux' (caricature bis)) reçoit, sous enveloppe anonyme, le manuscrit intrigant d'un journal intime qui va bouleverser sa vie (et ce n'est rien de le dire) !!

Il est rédigé par…(attention les yeux)…une orpheline irlandaise miséreuse de 15 ans, violée, enceinte et sous la coupe d'une petite frappe emprisonnée!! (Chance, elle n'est pas décrite comme lépreuse (c'est déjà ça, c'est déjà ça (chante Souchon (restons crédible un peu tout de même !)))

Ciel, me dis-je, mais où ai-je fourré mes Caterpillar-boots cuir fourrées mouton sauvage à crampons ?!

Quelle répugnante et fielleuse fange nauséabonde vais-je donc devoir fouler ici ?!
Hors ces pages, Cosette, m'écriai-je silencieusement en mon fort intérieur (pour ne pas déranger ma femme absorbée par ‘le veilleur du lac' à mes côtés (ma femme, pas le ‘veilleur du lac', à mes côtés)).

Tel un exorciste illuminé (forcément) devant un mouton à cinq pattes et à deux têtes, je fulmine, exorbité (ce n'est pas un gros mot) et hirsute!
Du jus d'oignons roses de Roscoff pour english pleureuse à glandes lacrymales desséchées par une canicule de sensiblerie, me demandais-je, désenchanté (Ta gueule, Mylène !) ?!

L'introduction me fait craindre le pire donc, de l'histoire comme du style (l'air ambiant est saturé du parfum lourd et écoeurant de Mary Higgins-Clark).
Il m'a été recommandé (le livre, pas le parfum tue-mouches) alors je m'accroche, au moins encore un petit peu…par respect et surtout…par amitié.

Et je fais bien (alléluia, alléluia (psalmodie Léonard Cohen))!

Dés que le journal intime de Sarah s'imprime devant mes yeux inquiets après les quelques pages barbantes citées ci-dessus, me voilà finalement rassuré car tout change (chance), et même du tout au tout !

Hourra !

Je fais connaissance avec cette jeune irlandaise de 15 ans en 1965 que la disparition accidentelle de sa mère adorée fait échouer dans une famille d'accueil peu accueillante d'un quartier encore moins accueillant de Londres en plein début de beatlemania (yeah, yeah, yeah (braillent les ‘fab four' !))

Exit les copeaux de cheddar séché agrémentés de l'amazing vin blanc ‘qui va bien avec' que s'envoie l'éditrice bon chic bon genre dans la pinky bedroom froufrouteuse de sa bonbonnière Laura Ashley.

Welcome to the real life !

C'est le swinging London. La british capitale bruisse des riffs de guitares sur-amplifiés des mondiales stars en devenir mais la populace ordinaire n'est pas toujours de la fête du sleep et le libidineux pseudo-père alcoolique de substitution ‘spermet' de poisser la Mary Quant à soi de notre héroïne décomposée par l'assaut non désiré.

Exit la ‘model' family !

Vive la belle vie (Ho, la belle vie (ta gueule Sacha)), la folle vie, nocturne de surcroît. Seulement la petite frappe de petit ami court vers de grands ennuis qui le font passer par la case prison (sans toucher cent penny, même à l'anis) alors que s'arrondit le doux bidon de la jeune jouvencelle laissée seule par l'incarcération impromptue !

Mais de qui est le polichinelle tiroirisé, nous interrogeons-nous, du fringant boy-friand ou du gros père-vert ?

Damned ! And now, what can i do ? s'interroge Sarah, quant à elle !!

Tel un apprenti tripier, l'éditrice est estomaquée par ce qu'elle vient de lire, son coeur bat la chamade, ses boyaux se tordent, ses poumons manquent d'air et elle prend un méga-uppercut dans la foi quand elle comprend que Sarah va confier son destin aux soeurs du Bon Secours de l'école de la Miséricorde mal-réputées outre-manche pour avoir sacrifié au moins huit cents bébés nés de filles-mères depuis les années 20 jusqu'aux années 60, et tout ça, en cornettes (beef, la vache !).

Le nourrisson de Sarah est-il de ces ectoplasmiques fantômes qui, nuitamment et seuls dans la rue, rodent comme des âmes en peine (bambino, bambino (ta gueule Yolanda)) s'interroge-t-elle, affolée (sky, her baby !!)?

N'y tenant plus, elle décide d'aller mener sa propre enquête (heu, whaht's up, Doc?) là où s'est poursuivie l'histoire de Sarah, pas en Irlande (Terre brûlée au vent des landes de pierres (ta gueule Sardou)), mais en Écosse.

On l'a compris, le roman va être constitué de l'alternance du journal intime commencé dans les années 60 et de la quête de l'éditrice désireuse de trouver l'autrice du manuscrit (y a du flouse à se faire quand même, lui susurre son tiroir-qui-est-ce)

Alternance de style aussi, sucré rose-bonbon façon roman ‘arlequin' quand il s'agira de mettre nos pas boueux dans les traces d'escarpins de vair de l'éditrice pour la partie contemporaine, rêche, amer, âpre, convaincant et autrement plus spontané pour le journal qui va nous faire descendre aux enfers avec la pauvre orpheline.

Il y a du Hugo, du Dickens ou du Hardy (Thomas,  pas Françoise, encore moins Laurel) dans ce récit qui va de déconvenues en des cons venus.

Deux salles, deux ambiances donc, l'une bien plus intéressante que l'autre, on s'en doute, au moins au début.
Le liant sucré était-il utile et nécessaire ? le manuscrit seul n'aurait-il pas suffit ?
Allez, disons que c'est pour se redonner une bonne bulle d'oxygène entre deux plongées asphyxiantes en eaux noires et profondes. Jean-Marc Barr et Jean Reno peuvent bien ranger leurs combinaisons, les records vont tomber. La jeune Sarah va nous faire de l'apnée juvénile.

Et puis, tout a coup, la sucrosité disparaît, le sirop s'évapore laissant une matière poisseuse qui va recouvrir l'ensemble du récit. La quête de l'éditrice va l'entrainer dans des contrées nauséeuses qu'elle n'imaginait pas avoir à traverser. La noirceur du manuscrit recouvre les deux périodes distinctes qui, réunies, font le roman. L'éventualité de la résurgence de l'histoire de Sarah réveille de maudits démons jusqu'alors endormis seulement (Ils t'emmènent au bout de la nuit (Ta gueule Émile)).

La menace, le danger sont partout. Partout !

Pour Diane et ses amis, l'existence se résume en une seule mission : ‘rester en vie !' (Staying alive, staying alive (ho, vos gueules les Bee Gees !)).

Le manuscrit (glauque) et l'enquête (trépidante) menée pour en vérifier la véracité (effroyable) vont faire trembler (grrrr) bien des institutions (nobles), de l'église à la justice en passant par la police, l'aristocratie et même…la couronne ! Tout un monde qui refusera de se faire ne serait-ce qu'égratigner sans vivement réagir au préalable, voire même (et surtout) de mortelle façon.

Du vrai ROMAN.

Le suspens est hhhaletant !
Les révélations ahhhurissantes !
Mais qui a le droit, qui a le droit de faire ça (Ta gueule Patriiiiick).
 
Un superbe ouvrage à quatre mains (façon Franck et Vautrin avec leurs aventures de Boro) qui associe une histoire hautement romanesque à un travail stylistique ciselé (et un rien décalé) pour maintenir un mystère omniprésent dont on ne se sépare qu'à regret à chaque pause de lecture, hameçonnés que nous sommes par un destin hors du commun qui sait enthousiasmer nos yeux de lecteur avide d'épiques et folles aventures où frissons et angoisses cohabitent en toute intelligence.

De l'excellent feuilleton !!!

Ça démarre en jus de boudin mais à l'arrivée c'est un champagne millésimé qui installe Sarah entre Fantine et Tess d'Uberville au Panthéon des héroïnes romantiques détruites par la folie possessive des hommes.

Sombre, très sombre !
Y Aurait-il possibilité d'un petit rayon lumineux en fin de récit ?!
Noir, c'est noir, ma jolie Sarah (Ta gueule, Johnny !)
Quoi ma gueule, qu'est-ce qu'elle a ma gueule ?...
 
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