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Citations sur Verger, etc… (9)

Vladimir Holan…



Vladimir Holan, interdit de publication pendant des
années, refusant de se rendre à la cérémonie de re-
mise du Grand Prix national de poésie qui lui était
décerné, au motif qu’il n’avait pas de chaussures...

Papillons au ras des prés. Convalescence du jaune.

Ce qu’une couleur nous dit, sans jamais se poser.
Le vert est moins instable, a besoin de racines.

Le poème. Lettre à soi-même.
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  Les aubépines en fleurs, les yeux des chats…
La nuit de partout est en feu.


  Le poème. Pour soi, un temps au moins, rien
que pour soi.

  Deux pétales blancs sur ma table ce matin.
Je n’ose plus bouger.


  Poème. Pêche à la ligne. Sans carte, tenter d’en
accrocher les reflets, le dos de la rivière fourmille.
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Talus en fête…
  
  
  
  
Talus en fête. La viorne, ses chignons clairs dans le soleil. La brume, à peine posée. Comme si un feu, sa fumée dissipée, refusait de brûler quelque part. ou plutôt comme si, toujours, passé la ferme de Cromot, une femme en tricot rose faisait signe.

Un feu qui claire, disaient-ils. Avec raison, sans pourtant le savoir.

Souffre-douleur, qu’ajouter de plus.

Après-midi d’automne. Les murs, les pancartes des villages, les peupliers, les noyers en bord de route… L’envie de s’arrêter devant chaque chose, de demander pourquoi.
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Le lac a frémi…
  
  
  
  
Le lac a frémi. Comme si quelque chose ou quelqu’un l’haranguait du bout de son bâton, ainsi qu’on fait avec les bêtes. Lui s’exécute, en vaguelettes. Vers midi, le soleil allume sa lampe de poche sur les rochers de l’une des rives, cependant que l’autre reste dans l’ombre, appuyée aux arbres.

Mais le niveau de l’eau a baissé. Au Moulin de la Ronce, on traverse à pied sec sur ce qu’il reste du parapet de l’ancien pont.

Une bien pauvre maison que celle de A., sans grande lumière, comme celles où les maîtres logeaient leurs commis.
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Verger, dis-tu…



Verger, dis-tu.

Certes je m’en tiens à ce qui est. Mais qu’est ce qui est ?

Ne pas en faire une histoire toutefois, ni même un semblant de.
Un pré moins encore. Rien à fabriquer de ce côté-là.

Maison en bordure du village. Accrochées au portail deux boîtes
aux lettres, un écriteau sur chacune. « Ne rien mettre dans cette
boîte, il y a un nid à l’intérieur » sur l’une, sur l’autre : « Interdit
aux oiseaux ».

L’herbe, ils ne l’aiment que parquée.

Une voiture secoue la nappe de ses phares dans la nuit.
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…De la vieille je me rappelle…



…De la vieille je me rappelle la poire qu’elle me tendait,
une poire dite « de moisson », la queue longue. Elle y
ajoutait toujours un morceau de sucre qu’elle tirait,
comme la poire, d’une des pcohes de son tabliers. Je
n’ai pas d’autres souvenirs, si ce n’est peut-être la
couleur de terre de ses mains, leurs ongles sales.
Parlait-elle ? Je ne sais plus, deux ou trois mots peut-
être. Seul me reste l’étrange malaise que je ressentais
lorsque, chargé par ma mère de porter une lettre à la
poste, elle sortait de sa bicoque coincée dans l’ombre
de la ruelle, me faisait signe. Venait l’offrande, toujours
la même. Gêné, je remerciais avant de presser le pas.
Ce n’est que plus loin, alors qu’elle ne me voyait plus
– du moins je le croyais – que je jetais dans les orties
le sucre et la poire qui tant me dégoûtaient.
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  Ne pas en faire une histoire toutefois, ni même un
semblant de. Un pré moins encore. Rien à fabriquer
de ce côté-là.


  Maison en bordure de village. Accrochées au
portail des boîtes à lettres, un écriteau sur
chacune. « Ne rien mettre dans cette boîte il y a un
nid à l’intérieur » sur l’une, sur l’autre : « Interdit
aux oiseaux. »


  L’herbe, ils ne l’aiment que parquée.

  Une voiture secoue la nappe de ses phares dans
la nuit.
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  Être un peu cul-fou, faire le cul-fou… S’agiter de
façon désordonnée, non sans quelque extravagance,
pour manifester sa joie ou faire remarquer, géné-
ralement employé par les jeunes personnes. Je
m’étonne qu’aucun dictionnaire, où les expressions
à partir du mot « cul » sont légion, ne mentionne
celle-ci, pourtant courante au temps de mon
enfance.


  Dire le verger, s’y tenir. Ce pourrait être un
merveilleux départ. D’autant que tu disposes pour
cela d’un nombre de mots au moins égal à celui
des brins d’herbe. Et pourtant…


  Verger, dis-tu.


  Certes, je m’en tiens à ce qui est. Mais qu’est-ce
qui est ?
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  Euphorbe en fleurs, celle-ci dite petit-cyprès,
ma préférée. On ne la touche que des yeux.

  La nuit, les voitures tirent sur leur cigarette
jusqu’au bout.

  Les fermes, elles, gardent leur lumière. D’ici
on ne voit que la hanche noire des collines.

  Femmes sur les jardins en avril, l’angle du linge,
herbe touffue.


  Tour du lac. Un chien me dépasse à toute blinde,
flèche noire. Revient de même. L’impression qu’il
va me traverser. Dévie, recommence. Son jeu – car
c’en est un – se poursuivra tout au long des deux
heures que durera mon périple.

  Ainsi du poème parfois qui, passant à côté de
nous, ne nous reconnaît pas.
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