AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Lorraine47


L'amour est un des sujets les plus passionnants qui soient: il n'y a qu'à se plonger dans la littérature... Mais comme il est bon de lire aussi ce que nous disent les philosophes!
Ma critique ne portera que sur le premier essai d'André Comte-Sponville, il y a déjà tant à écrire! Allez, je me lance!
Nous pouvons rouler les mécaniques devant les instituts de cotation afin de ne pas perdre notre triple AAA, nous petits Français!
Mais que sommes-nous face aux Grecs, qui eux ont trois mots pour désigner l'amour quand nous n'en avons qu'un seul!
Éros tout d'abord, ou l'amour passion: pas besoin de faire de grands dessins pour expliquer celui-ci: il nous a donné l'érotisme.
Par contre qui prétendrait expliquer clairement ce que sont "philia" et "agapè", à moins d'être un helléniste distingué?
André Comte-Sponville taille en pièce le mythe d'Aristophane qui voudrait que nous soyons à la recherche de notre "moitié" et qu'une fois trouvée nous ayons atteint notre plénitude! Il remet aussi sérieusement dans leurs en buts Socrate, Aristophane et Schopenhauer pour qui l'amour suit cette équation: amour= désir = manque et qui voudrait qu'une fois comblé l'amour se délite.
Ce serait sans compter sur la "philia", l'amour de ce qui ne manque pas: c'est l'amour entre les enfants et leurs parents mais aussi l'amour conjugal, celui que l'on éprouve pour celui qui partage notre vie.
Et là de revisiter Aristote et Spinoza: pour qui:"l'amour est désir mais pas manque, le désir est puissance et l'amour une joie".
C'est l'amour vrai et non point l'amour rêvé, même s'il est parfois difficile d'appliquer le 1+1=3 !
"Qui peut jurer d'être toujours amoureux? Autant jurer qu'on aura toujours la fièvre! On ne décide pas d'aimer, ni de n'aimer plus (l'amour ne se décrète pas); mais on peut décider d'entretenir son amour, de le nourrir, de le protéger, de le faire vivre et évoluer."
Et le spirituel dans tout cela? C'est "agapè", l'amour du prochain, la compassion. En bon athée, André Comte-Sponville avoue son incompétence en la matière et invite Simone Weill et Thomas d'Aquin pour éclairer notre lanterne.
Agapè: c'est l'amour libéré de toute concupiscence: quand on "aime vraiment l'autre pour son bien à lui et plus du tout pour son bien à soi".

Pour conclure, l'amour est un don que nous avons reçu avant d'être capable de le donner: "Merci à ceux que nous aimons: merci à eux d'exister et de nous aider à exister! "
L'amour est pluriel, l'amour est difficile, mais: "Si nous n'aimions pas aussi la difficulté, comment pourrions-nous aimer la vie?"


Commenter  J’apprécie          7610



Ont apprécié cette critique (68)voir plus




{* *}