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Critique de glegat


Ce livre tente de répondre à trois questions :
— Peut-on se passer de religion ?
— Dieu existe-t-il ?
— Quelle spiritualité pour les athées ?

L'auteur commence par définir ce qu'est une religion et il donne deux définitions, l'une au sens large, celle de Durkheim : « Une religion est un système solidaire de croyances et de pratiques relatives à des choses sacrées, c'est-à-dire séparées, interdites, croyances et pratiques qui unissent en une même communauté morale, appelée Église, tous ceux qui y adhèrent », mais une autre définition est possible, elle est plus restrictive et peut-être plus largement admise : « Une religion est un ensemble organisé de croyances et de rites portant sur des choses sacrées, surnaturelles ou transcendantes et spécialement sur un ou plusieurs dieux, croyances et rites qui unissent en une même communauté morale ou spirituelle ceux qui s'y reconnaissent ou les pratiquent ».

Dans la première définition ont peut inclure les trois religions monothéistes, mais aussi le bouddhisme, le confucianisme et le Taoïsme, dans la seconde définition les trois dernières n'affirmant l'existence d'aucune divinité relèveraient plutôt d'une spiritualité sans dieu.

Ces définitions étant posées l'auteur ouvre la discussion avec méthode et rigueur. Il ne fait pas de prosélytisme athée, mais essai d'expliquer sa position, de l'argumenter et plus par amour de la philosophie que par haine de la religion, car il reconnaît lui-même avoir gardé une certaine « fidélité » au christianisme dans lequel il a été élevé.

Le chapitre sur l'existence de Dieu relève deux arguments principaux qui peuvent conduire à douter de son existence. le premier argument est basé sur la faiblesse des preuves que les croyants présentent, la preuve ontologique basée sur le fait que si Dieu existe il est parfait et donc qu'il ne peut lui manquer la qualité d'exister, la preuve cosmologique (il faut bien une cause ultime à toutes les causes) et la preuve physico-théologique (comment expliquer la complexité du monde et son harmonie qui ne peut résulter du hasard), l'auteur cite l'argument de l'horloge De Voltaire « L'univers m'embarrasse et je ne puis songer que cette horloge existe et n'ai point d'horloger » page 99.Ces trois raisonnements sont d'une construction peu convaincante.

Le deuxième argument en défaveur de l'existence de Dieu est la faiblesse des expériences qui pourraient témoigner de son existence. En effet, si Dieu existait cela devrait se voir ou se ressentir davantage. Les croyants répondent que Dieu se cache pour respecter notre liberté, voire pour la rendre possible page 107.

Maintenant, concernant les « preuves » de l'inexistence de Dieu l'auteur avance plusieurs arguments dont deux principaux : l'existence du mal (comment expliquer un Dieu infiniment bon et une humanité livrée au désordre, à l'injustice, à la maladie aux catastrophes de toutes natures [guerres, épidémie, phénomènes naturels] qui font des milliers de victimes innocentes ? Et le deuxième argument est celui de la médiocrité de l'homme «Je n'ai pas une assez haute idée de l'humanité en général, et de moi-même en particulier, pour imaginer qu'un Dieu soit à l'origine et de cette espèce et de cet individu. Trop de médiocrité partout. Trop de petitesse. Trop de vanité. C'était bien la peine d'être tout-puissant ! » Page 130.

Enfin l'auteur aborde la question la plus difficile ou tout au moins la plus importante, quelle spiritualité pour les athées ? Être athée ne m'empêche pas d'avoir un esprit, ni de me dispense de m'en servir nous dit Comte-Sponville. « On peut se passer de religion a-t-il montré dans son premier chapitre, mais pas de communion, ni de fidélité [aux valeurs humaines], ni d'amour. On ne peut pas davantage se passer de spiritualité. Ce dernier chapitre nous parle de philosophie, de Spinoza, de Nietzsche, de mystique, de mystère, d'acception, de sérénité et nous ouvre des pistes de réflexion pour se construire une vie spirituelle sans dieux. C'est sans doute le chapitre le plus difficile à résumer, car le plus ouvert.

Un excellent livre qui peut servir d'introduction à une réflexion générale sur les religions et à la philosophie.

— “L'esprit de l'athéisme, Introduction à une spiritualité sans Dieu, Albin Michel [2006] 219 pages.
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