La mère avait repris le travail, parce que la vie continuait, parce qu’il fallait bien subvenir aux dépenses courantes, parce que le meilleur moyen de surmonter la douleur, c’est de la taire. Comme si elle n’existait pas. L’enfouir au plus profond et lui imposer le silence. Mais la maladie, elle, ne s’en laissait pas conter. Peut-être même se nourrissait-elle de ce que la conscience refoulait dans les limbes obscurs.
Avoir pour mère la femme de son père, être le fils du père remarié, le demi-frère de l’enfant issu du couple légitime, personne mieux que lui ne connaissait ce poids sur ses épaules, personne à sa place ne luttait au jour le jour pour ne pas plier sous le fardeau.
L’amour est ce qui leur reste de plus beau. Elles en font provision les jours de fortune, le diffusent au quotidien et se font don de supplément aux heures de déprime.
On a beau être jeune, la solitude pèse le même poids pour tout le monde.
Nous devons rester soudés, à deux on est plus forts, tu es d’accord, j’en suis sûre.