Citations sur Mrs. Bridge (49)
Mrs. Bridge plaçait la politesse au même plan que la propreté, l’honnêteté, l’économie, la considération et autres qualités du même ordre.
L’arrivée de nouveaux voisins ne manquait jamais d’alimenter les conversations. Avec le temps, on les connaissait mieux et naturellement ils perdaient de leur attrait.
Il faut toujours faire attention avec les gens que l’on ne connaît pas. Mrs. Bridge ne voulait certes pas être impolie, mais enfin, comme son mari le lui avait maintes fois rappelé et comme l’attestaient les journaux, il y a de tout dans le monde, et c’était là une des raisons pour lesquelles elle ne voulait pas que Carolyn allât courir dans le quartier nord de la ville.
Mrs Bridge demeura silencieuse et pensive. Elle se troivait davant quelqu'un qui avait encore moins confiance qu'elle en l'avenir. Un esprit mauvais, malin était à l'ouvre. Elle n'était pas capable d'en discerner la nature, mais depuis des années elle était poursuivie par un sombre pressentiment.
Elle aimait prêter serment et le faisait régulièrement, mais elle était circonspecte lorsqu'on exigeait sa signature : les signatures engagent, pensait-elle, et elle avait l'impression que l'on devait souvent les photographier, les falsifier, je ne sais quoi : des gens sans scrupules doivent pouvoir faire tant de choses avec une signature !
Les résolutions orales, en revanche, lui semblaient sans danger ; elles lui donnaient l'impression de participer à quelque chose...
avec les impôts que nous payons, la municipalité pourrait s'occuper de (...)
-Ah ! ces politiciens, vous les connaissez...
Si loin que l'on aille, il n'y a rien de tel que son chez-soi.
Il y avait aussi un vendeur d’automobiles du nom de Beachy Marsh, qui était arrivé très tôt dans un veston croisé à rayures ; il se sentait mal à l’aise dans un milieu qui n’était pas le sien et faisait son possible pour être drôle. Ce n’était pas vraiment un ami de la maison, mais il avait fallu l’inviter avec quelques autres. (…..) Il suivit Mrs.Bridge sur le tapis de l’escalier jusqu’à mi-étage et dit d’un ton plein de confiance :
« La bell’fille du pacha
Est très fière de son chat,
Non, monsieur, vous vous trompez,
Ce n’est pas c’que vous croyez,
Il a de longues moustaches et
Il attrape tous les rats. »
-O mon Dieu ! s’exclama Mrs. Bridge par-dessus son épaule avec un sourire poli mais sans s’arrêter, tandis que le vendeur d’autos tirait misérablement sur son col.
La lumière s’alluma dans l’entrée. La toux de Mr.Bridge résonna, puis le grincement de la porte du placard et le bruit familier de la serviette sur l’étagère du haut. Submergée tout à coup par le besoin d’être rassurée, Mrs. Bridge se détourna rapidement de la fenêtre et se précipita vers son mari avec une expression de désir intense, sachant ce qu’elle voulait sans savoir comment le demander.
Il entendit le bruit de sa robe et ses pas rapides sur le tapis. Lorsqu’elle fut près de lui (il était en train d’accrocher son manteau), il dit, sans irritation mais avec un peu de lassitude parce que ce n’était pas la première fois que cela arrivait :
-Tu as oublié de faire graisser la voiture.
Il faut toujours faire attention avec les gens que l'on ne connaît pas. Mrs. Bridge ne voulait certes pas être impolie, mais enfin, comme son mari le lui avait maintes fois rappelé et comme l'attestaient les journaux, il y a de tout dans ce monde, et c'était là une des raisons pour lesquelles elle ne voulait pas que Carolyn allât courir dans le quartier nord de la ville. (...) ... Mrs Bridge faisait des courses en ville. Elle prêtait fort peu attention aux personnes qu'elle croisait, lorsqu'elle se rendit compte qu'un homme la fixait. (...) Elle tourna la tête aussitôt et se dirigea vers un autre comptoir. L'homme la suivit.
-Bonjour, commença-t-il en souriant et en touchant le bord du chapeau.
Mrs. Bridge prit peur et chercha autour d'elle qui pourrait lui porter secours.
L'inconnu rougit et eut un petit rire gêné.
-Henry Schmidt, dit-il. Puis, après un silence: Le mari de Gladys Schmidt.