1989. Grande-Bretagne.
Jane, jeune orpheline, vit avec son parrain après les décès de ses parents.
Parrain est tatoueur…
Pas De quoi gagner des cents et des mille, mais il adore sa filleule qui le lui rend bien. Ils vivent de façon précaire, mais sont heureux.
Ce soir est un grand soir, Jane sort faire la nouba à l'occasion d'un concert. Elle s'éclate et au terme de la soirée, oubliant l'histoire de Cendrillon, elle se laisse embarquer par un mec malgré les appels de sa copine qui craint qu'elle ne soit entraînée dans une sale histoire…
Quelques mois plus tard, Jane accouche d'un petit Tommy. Elle est mère-célibataire, vit chez son parrain (tatoueur vous trouvez que c'est un métier digne d'un honnête homme ?) dans une grande précarité…
Critique :
L'histoire de Jane repose sur une des lois les plus infâmes qui devait, soi-disant, protéger la jeunesse et qui va connaître des dérives incroyables. Suite à quelques histoires de maltraitance d'enfants, le Royaume-Uni va « bénéficier » d'une loi qui permet très aisément de retirer aux parents la garde de leurs enfants, et d'en perdre la trace… Progéniture, pas nécessairement maltraitée ! Il suffit que les parents soient jugés trop pauvres pour que leur descendance leur soit arrachée, ou qu'une fille-mère soit jugée inapte pour perdre à tout jamais la trace de son bébé.
Ce récit de Michel et
Béa Constant nous donne à réfléchir, même si en France, en Belgique, en Suisse, nous sommes loin d'une loi aussi aveugle où le personnel de services sociaux, pour ne pas perdre d'emplois, se devait d'atteindre certains quotas au mépris des familles dont pour beaucoup, le seul crime, était d'être pauvres.
Une fois encore, Futuropolis prend le risque de sortir des sentiers battus en proposant un sujet original terriblement humain. Michel et
Béa Constant adorent l'Angleterre. N'allez surtout pas croire qu'ils en veulent à ce pays ou à ses habitants. Ils ont traduit en bande dessinée les effets d'une loi qu'ils estiment être atroce, comme beaucoup de Britanniques d'ailleurs, et, parce qu'ils adorent ce pays et ses habitants, ils dénoncent dans ce récit poignant les dérives d'un système.