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Futuropolis [corriger]

Futuropolis est une maison d`édition de bandes dessinées fondée par Étienne Robial et Florence Cestac après que ces derniers aient repris en 1972 la librairie éponyme. La maison d`édition fut cédée à Gallimard en 1994, qui ne l`utilise que périodiquement avant de la réanimer en 2004 en partenariat avec Soleil Productions.

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Toute la beauté du monde

Thomas Azuélos publie une belle fiction qui s'inscrit dans un épisode sombre de notre histoire, entre la débâcle qui a donné naissance au franquisme en Espagne et la débâcle qui a créé le régime de Vichy en France, alors que les forces staliniennes tentaient de régenter les supporters communistes partout en Europe.

L'entrée en scène dans cette bande dessinée du personnage formidable de Walter Benjamin lui donne une ampleur peu commune.

Le faible et fragile héros qui se nomme Carles Bartomeu Altaió donne à l'ensemble une couleur très humaniste.

La force des femmes qui semble elle aussi inspirée de la Carme de Bizet, augmente encore cette puissance à l'oeuvre dans ce récit.
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Payer la terre

Direction le Grand Nord, au pays des Dénés, à la rencontre les membres de plusieurs ethnies du nord-est du Canada. Le bédéaste va sur place, rencontre

les autochtones et recueille des témoignages touchants. De cela se dévoile un vrai bouleversement de société et d'éthique. De nombreux peuples vivaient

tranquillement en accord avec la nature. Mais sous leur terre se trouve des ressources d'une grande valeur : pétrole, gaz et pierres précieuses. A partir de là, naissent des problématiques. Entre décolonisation forcée, éducation des enfants, traumatismes, prosélytisme, abus sexuels, violences physiques et verbales, génération brisée, alcoolisme c'est toute une remise en question d'une culture qui se fait. De nos jours, les autochtones cherchent à trouver le juste milieu entre tradition et modernité. Il est difficile à trouver pour satisfaire tout monde quand on est divisé entre protection de l'environnement et exploitation des ressources naturelles. La vision ne doit pas se faire uniquement à court terme. Comment réparer les blessures de groupes quand s'est immiscé la violence et l'alcoolisme? La perte de repère est omniprésente. Chaque territoire a négocié un petit quelque chose où l'Etat a tenté d’influencer

pour son intérêt. Le constat est affligeant. Le pouvoir de l'argent est non négligeable.

En 2015, Joe Sacco avait été initialement pour un reportage publié par la Revue XXI en 2016 sur les conséquences écologiques de la "fracturation hydraulique", pour l’extraction des gaz de schiste. Il y retournera pour approfondir le sujet et surtout l'impact humain. Impossible de pas être touché et révolté sur ce qui s'est passé. Là aussi on voit que l'on enlève les enfants pour les dresser dans des camps avec des religieux qui leur imposent leur foi, leur langue, leur façon de pensée et surtout leur haine. Humiliation, abus sexuel, coup.. tout est bon pour dresser ce qui est souvent considéré comme de la mauvaise graine. Comment par la suite retourner chez soi quand on te dresse à repousser ta culture native? Une fracture générationnelle se déploie avec l'oublie des tradition, des langues et de la communauté. Cela a concerné 150 000 enfants indigènes jusqu'à la fin des années 1990 et ce n'est pas négligeable.



La bande dessinée met le focus sur cela qui est volontairement effacé de l'Histoire d'un pays. Dorénavant, il reste une trace et ce dans le monde. Surtout qu'il s'ancre dans le réel grâce à l'ensemble de témoignages et le croisement des opinions. Un vrai travail de mémoire utile. Le dessin sobre, en noir et blanc, très réaliste, contribue à donner de la vraisemblance. Un travail qui a pris 4 ans et cela se comprend.
Lien : https://22h05ruedesdames.com..
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La vie devant soi

Momo a 10ans. Musulman, il vit chez Madame Rosa, une vieille femme juive. Sortie (sur)vivante d'Auschwitz & ancienne prostituée, elle a créé une pension pour recueillir les enfants aux vies compliquées. Ce jeune garçon, plus mature que son âge l'indique, est confronté à la pauvreté & au rejet social. Peut-il s'en sortir? Et comment faire pour accompagner Madame Rosa qui sent son corps & son esprit faiblir de plus en plus?



D'entrée de jeu, on est dans la tête de ce petit garçon. Il raconte à voix haute qui il est et pourquoi il est là. L'enchaînement des phrases rebute au premier abord, les jeux de mots étranges laissent de glace. Momo est jeune, il répète des phrases, des expressions entendues, croit les comprendre mais les exprime mal. La relation qu'il noue avec cette vieille femme semble dérisoire au départ. Mais, elle se révèle être décisive pour son futur. Ce duo improbable démontre un amour filial sans lien de sang. Momo se construit sa propre famille. Même s'il doit voir des choses qu'un garçon de son âge ne devrait pas vivre. Momo grandit au fil des mois, au fil des rencontres & des épreuves de la vie. Quand la mémoire de Madame Rosa déraille, il l'aide, même s'il ne comprend pas les raisons de ce déraillement. De vieille femme dégoutante, elle en devient belle. La relation nouée entre ces deux êtres que tout oppose s'avère délicate, pleine d'amour et d'espoir. Les camps de concentration, les délits de faciès, les oppositions religieuses ne peuvent rien : l'amour & l'entraide sont le socle de chaque bonne relation.
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