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Citations sur Le Cahier rouge (13)

Je suis né le 25 octobre 1767, à Lausanne, en Suisse, d'Henriette de Chandieu, d'une ancienne famille française réfugiée dans le pays de Vaud pour cause de religion, et de Juste Constant de Rebecque, colonel dans un régiment suisse au service de Hollande. Ma mère mourut en couches, huit jours après ma naissance.
1772 - Le premier gouverneur dont j'aie conservé un souvenir un peu distinct fut un Allemand nommé Stroelin, qui me rouait de coups, puis m'étouffait de caresses pour que je ne me plaignisse pas à mon père. Je lui tins toujours fidèlement parole, mais la chose s'étant découverte malgré moi, on le renvoya de la maison. Il avait eu, du reste, une idée assez ingénieuse, c'était de me faire inventer le grec pour me l'apprendre, c'est à dire qu'il me proposa de nous faire à nous deux une langue qui ne serait connue que de nous : je me passionnai pour cette idée. Nous formâmes d'abord un alphabet, où il introduisit les lettres grecques. Puis nous commençâmes un Dictionnaire dans lequel chaque mot français était traduit par un mot grec. Tout cela se gravait merveilleusement dans ma tête, parce que je m'en croyais l'inventeur, et je savais déjà une foule de mots grecs, et je m'occupais de donner à ces mots de ma création des lois générales, c'est-à-dire que j'apprenais la grammaire grecque, quand mon précepteur fut chassé. J'étais alors âgé de cinq ans.
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Je me rappelle qu'un jour, rencontrant un des hommes de notre société qui avait trente ans de plus que moi, je me mis à causer avec lui, et ma conversation roula comme à l'ordinaire sur les ridicules de tous ceux que nous voyions tous les jours. Après m'être bien moqué de chacun l'un après l'autre, je pris tout à coup celui avec lequel j'avais causé par le main, et je lui dis :
- Je vous ai bien fait rire aux dépens de tous nos amis, mais n'allez pas croire que, parce que je me suis moqué d'eux avec vous, je sois tenu à ne pas me moquer de vous avec eux; je vous avertis que nous n'avons point fait ce traité.
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Nous retournâmes en Suisse où il eut recours, pour me faire
prendre quelques leçons, à un M. Bridel, homme assez instruit, mais
très pédant et très lourd. Mon père fut bientôt choqué de
l’importance, de la familiarité, du mauvais ton du nouveau Mentor
qu’il m’avait choisi ; et dégoûté, par tant d’essais inutiles, de toute
éducation domestique, il se décida à me placer, à quatorze ans, dans
une Université d’Allemagne.
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Mon affection s’était augmentée de la peine que je lui avais faite. J’aurais eu besoin de lui demander pardon, de causer avec lui de ma vie future. J’avais soif de regagner sa confiance et d’en avoir en lui. (p52)
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Je ne savais point encore ce que je voulais faire. En général, ce qui m’a le plus aidé dans ma vie à prendre des partis très absurdes, mais qui semblaient du moins supposer une grande décision de caractère, c’est précisément l’absence complète de cette décision, et le sentiment que j’ai toujours eu, que ce que je faisais n’était rien moins qu’irrévocable dans mon esprit. De la sorte, rassuré par mon incertitude même sur les conséquences d’une folie que je me disais que je ne ferais peut-être pas, j’ai fait un pas après l’autre et la folie s’est trouvée faite. (p33)
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J'avais quelques maîtres dont j'esquivais les leçons, et l'on avait mis à ma disposition un cabinet littéraire du voisinage dans lequel il y avait tous les romans du monde, et tous les ouvrages irréligieux alors à la mode. (p6)
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Un des caractères que la nature m'a donnés, c'est un grand mépris pour la vie, et même une envie secrète d'en sortir pour éviter ce qui peut encore m'arriver de fâcheux.
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dès que j’ai un quart d’heure de réflexion, je deviens sur le danger d’une indifférence complète. (p56)
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... Cette police dont les coupables sont le prétexte, et les innocents le but. (p46)
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Je suis assez susceptible d'être effrayé par une chose inattendue qui agit sur mes nerfs. Mais dès que j'ai un quart d'heure de réflexion, je deviens, sur le danger, d'une indifférence complète. (p56)
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