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Critique de Sharon


Le début du roman est fracassant. C'est avec une verve proche de Marcel Pagnol que Jean Contrucci nous fait découvrir ce personnage atypique et ce quartier de Marseille, à la Belle époque.
Le roman est facile à lire, grâce à cet humour qui sous-tend l'intrigue, jusque dans l'épilogue. La lecture des titres de chapitre annonce à elle seule la couleur du récit, et Dieu seul sait que Raoul Signoret, journaliste de son état au Petit Provençal, en verra des vertes et des très mûres au cours de son enquête. Son oncle Eugène, le chef de la sûreté, l'aide, sans exagération : il ne faut pas non plus qu'il soit accusé de favoritisme sous prétexte d'aider son neveu favori, presque un fils !
Si Eugène est une figure tutélaire et bienveillante - reconnaissons que Raoul, dans ce roman, ne sera qu'une fois en danger, et ce danger, si grave fût-il, n'a strictement aucun rapport avec l'enquête - il n'est pas la seule dans ce roman, et c'est avec émotion que Raoul retrouve son ancien maître d'école, Félix Garbiers, un modèle de dévouement. Ne donne-t-il pas des cours à une jeune ouvrière, Gilda del Vesco, qu'il essaie tant bien que mal de remettre dans le droit chemin ? En effet, les tentations sont grandes, pour les jeunes ouvrières, et les gandins qui leur font miroiter monts et merveilles ne les conduiront pas à la mairie, ils les mettront plutôt sur le trottoir, comme Angèle, dans Un de Baumugnes de Jean Giono.
Le "double crime" du titre s'entend alors de plusieurs manières. le crime affreux, d'une part, la privation d'identité, mais aussi les agissements du milieu, qui se sent comme chez lui dans ce quartier de la Belle de mai sont autant d'explications, sans oublier l'hommage à la célèbre nouvelle d'Edgar Allan Poe. Jean Contrucci réussit le tour de force d'écrire un roman policier historique enlevé, distrayant, tout en montrant sans fards une période historique qui n'avait de "belle" que le nom. le racisme, l'antisémistime, la violence gangrenaient déjà la société française. Je ne vous parlerai pas non plus de la condition ouvrière dans le roman, Jean Contrucci le fait très bien.
"Les nouveaux mystères de Marseille" - encore une référence à la littérature du XIXe siècle - est une série policière que je suis ravie d'avoir découvert au cours du RAT. Je lirai certainement d'autres volumes, le tout est de trouver le temps pour cela
Lien : http://le.blog.de.sharon.ove..
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