AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations sur Mémoire vive (33)

Ce serait une grave erreur de dire que nous ne réfléchissons pas ici, au Bourg. Nous regardons l'existence à la manière d'un paysan qui examine la qualité d'un outil, le prix d'un cochon ou d'une bouteille, les qualités de telle ou telle graine de pomme de terre en fonction de son sol. Quoi qu'aiment en penser certains qui se trompent, les gens du village ne se laissent pas automatiquement tourner la tête par les idées venues de Paris pour la simple raison qu'ils ne lisent pas Tolstoï ou Sartre, mais préfèrent regarder Les Chiffres et les Lettres à la télé, jouer à la pétanque, ou se soûler à mort à la discothèque du coin le vendredi soir. En réalité, les gens du village sont aussi crédules et malins que ses dirigeants, à cette grande différence près que les erreurs que nous pouvons commettre dans nos choix personnels ne coûtent quasiment rien au pays, alors que le même genre de bourde de la part d'un ministre, un type ni plus intelligent ni plus stupide que le villageois, peut entraîner le pays dans un joli pétrin.

Chapitre 15.
Commenter  J’apprécie          483
Le but du roman noir, dans ce qu'il y a de mieux, a toujours été de détruire le mal en le décrivant ; c'est une littérature positive et non pas négative, ne serait-ce que parce qu'elle montre tout ce qui dans notre société est négatif.
Commenter  J’apprécie          192
Le roman noir est une vocation, pas une profession. C’est l’aboutissement d’un long noviciat ; dès que vous commencez à en écrire un, vous avez opté pour les ténèbres. Vous vous débarrassez de tout ce dont vous aviez besoin autrefois pour vivre dans la lumière, vous n’en aurez plus usage, puis, dans un étrange état second, l’écriture vous fait descendre un escalier froid et obscur jusqu’à une porte que vous ouvrez et que vous franchissez ; elle se referme derrière vous.
Commenter  J’apprécie          40
Le doute possède un double tranchant. Il vous incite à en apprendre davantage sur vous-même, et au cours de ce processus, vous découvrez que vous ouvrez des portes à l’intérieur de doutes anciens qui donnent sur les ténèbres de nouveaux doutes.
Commenter  J’apprécie          40
Dans un roman, on trouve généralement la possibilité au moins de regarder vers l’avenir, une évolution future latente, si éloignée soit-elle. Dans des mémoires, cet élément est absent. Le fouillis des voix et des bruits humains, les pubs londoniens à dix heures du soir, mon père jouant du piano dans le couloir, ma grand-mère accoudée à la rampe et chantant, tout cela n’a plus aucun rapport avec l’individu que je vais devenir, mais uniquement avec celui que j’ai été, que je fus.
Commenter  J’apprécie          30
Le langage n'est pas encore mort […].
Ce n'est pas le langage qui est mort, ce sont les gens qui l'utilisent. Ou plutôt, quand le langage écrit ne correspond plus à la façon dont on le parle, il meurt sur la feuille ; il y a un grave problème quelque part. Une langue qu'on ne peut pas parler ne peut pas s'écrire. Sinon, peu importe le bruit que vous faites avec, c'est toujours le silence.

Chapitre 7.
Commenter  J’apprécie          20
La meilleure chose à faire c’est de se mettre au travail et dire la vérité. Mais la vérité a le don de paraître étrange une fois que vous avez compris que vous n’avez rien à gagner en l’embellissant ; la vérité a l’air « neuve », surtout aux yeux de celui qui la dit, et pas nécessairement très agréable. Sans doute avez-vous menti tout au long de votre vie, par nécessité, comme la plupart des gens, mais quand vient le moment de dire enfin la vérité, vous commencez à vous demander si vous avez vraiment servi à quelque chose. Le mieux que vous puissiez dire, c'est qu'ensuite, vous ressortez sous votre vrai jour, propre et blanc, récuré jusqu'à la fibre, comme après n'importe quelle mauvaise expérience, c'est-à-dire décharné.

Chapitre 1.
Commenter  J’apprécie          20
Les gens les plus violents sont ceux qui ont le plus peur.
Commenter  J’apprécie          21
Les souvenirs sont parfois une musique ; les paroles n’ont pas besoin d’explication.
Commenter  J’apprécie          20
La pratique de la littérature aide à rendre compréhensible la souffrance. Autrement dit, dès que nous lisons ou écrivons, nous savons immédiatement tous quel est le problème ; ce que nous lisons ou écrivons fait partie de nos problèmes. Dans certains grands passages de la littérature, vous avez l’impression que le monde entier s’est rassemblé autour de la page pour se lamenter à cause d’une tragédie, en disant : « Mon Dieu, j’ai connu un homme qui… »
Commenter  J’apprécie          20






    Lecteurs (43) Voir plus



    Quiz Voir plus

    Retrouvez le bon adjectif dans le titre - (6 - polars et thrillers )

    Roger-Jon Ellory : " **** le silence"

    seul
    profond
    terrible
    intense

    20 questions
    2873 lecteurs ont répondu
    Thèmes : littérature , thriller , romans policiers et polarsCréer un quiz sur ce livre

    {* *}