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Critique de pompimpon


Simon Crown, 35 ans, divorcé (c'est important pour lui), propriétaire d'une radio et d'une mine d'opales qui ne lui rapportent rien ni l'une ni l'autre, traîne sa ruine, son alcoolisme et sa déprime de pub en pub dans ce patelin de Ginger Whisker, paumé au fin fond de l'Outback australien.

Sa première question, quand il se lève : "Combien de verres/bouteilles hier, et de quoi au juste ?"

La deuxième :"Par quoi on commence, bière ou whisky ?"

Le reste de la journée se passant ensuite à essayer d'éradiquer les symptômes de gueule de bois sévère et de raccrocher les wagons à propos de ce qui a pu se passer la veille quand il était dans le brouillard…

C'est qu'il n'est pas très chanceux, Simon, pas très réfléchi non plus, sinon que ferait-il dans ce trou, vivant également dans un trou (si si, une maison troglodyte, techniquement c'est un trou !), à cavaler après l'idée qu'un jour ses possessions seraient rentables ?

Comme il n'est pas bien conséquent par-dessus le marché, ces qualités rares vont l'amener à rencontrer des personnes peu fréquentables, à prendre de regrettables décisions, et à le plonger dans une mouise totale noyée de flots d'alcool sans fin.

On est loin de la franche rigolade des histoires du bush croquées par le génial Kenneth Cook qui voyait des koalas tueurs partout et subissait la vengeance de wombats assoiffés de sang, dans cet Outback qu'il avait sillonné de long en large.

Mais la vie de Kenneth Cook n'était sûrement pas que de la franche rigolade non plus.

Il brosse le portrait d'un paumé gardant un soupçon d'élégance dans l'ironie, se flanquant dans les pires situations avec une constance remarquable, qui a sûrement beaucoup à voir avec l'auteur lui-même.

Je ne doute pas qu'il ait eu une certaine expérience de ce qu'il décrit là.

Sa plume se réjouit assez férocement des misères de ce brave Simon et de ses choix contestables, mais le rattrape toujours par les bretelles au moment où on finirait par le trouver insupportable.
Ses descriptions hallucinantes des environs de Ginger Whisker, des étendues désertiques recouvertes de carcasses de bagnoles et de canettes à perte de vue autour des mines d'opales sous un soleil de plomb, de cette chaleur à laquelle il est impossible d'échapper sauf à traîner d'un pub climatisé à l'autre, m'ont plongée la tête la première dans un univers assez désespérant, toujours relevé de cette raillerie moqueuse que Cook manie avec un dextérité sans faille.

L'univers de l'opale, ça râpe et de petites paillettes roses se collent partout.
Du rose, il n'y en a pas ailleurs dans ce roman rugueux !
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