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Si vous aimez la chaleur, allez donc faire un tour en plein bush australien à 1300 kms d'Adélaïde, dans la petite ville de Ginger Whisker où la température moyenne est de 49/50° tous les jours sous un soleil de plomb…. En plus l'eau n'est pas très bonne à boire, extraite à 300 mètres dans le sous-sol, elle a un goût salé et produit à la fois un effet laxatif et vomitif, reste donc la bière ou/et le whisky, enfin tout ce qui est alcoolisé et bien frais, alors évidemment comme il faut se désaltérer, les habitants de Ginger Whisker boivent beaucoup, beaucoup trop.
Mais que faire d'autre à Ginger Whisker ? Quelques durs à cuire creusent des galeries dans les mines dans l'espoir d'y trouver le Filon d'opale qui fera d'eux des milliardaires, le reste des habitants se réfugie dans les maisons troglodytes, seuls lieux vivables sans avoir recours systématiquement à la climatisation. Rien que le fait de traverser la rue pour se rendre au pub constitue une épreuve, il faut le faire en apnée sinon vous avez l'impression de respirer du feu…. On se demande ce qu'est venu faire ce brave Simon Crown dans ce coin perdu du désert. Bien qu'étant propriétaire de la seule station de radio de la région et d'une mine d'opale (sans opale), il est au bord de la faillite et n'a pas d'autre choix que de s'associer avec le diable.
Avec sa verve coutumière, Kenneth Cook nous a concocté une histoire qui, si elle n'est pas sans rappeler la spirale infernale de son roman Cinq matins de trop, se pare d'un humour corrosif et implacable comme le soleil du désert, et rappelle le ton léger et moqueur de ses trois recueils de nouvelles : le koala tueur, La vengeance du wombat et l'Ivresse du kangourou. A déguster sans modération, mais à l'ombre de préférence….



« Quel looser attachant, ce Simon Crown, doux rêveur et entrepreneur à l'esprit cynique, gentleman alcoolique entouré de goujats sans scrupules… Publié en 1977, le blues du troglodyte est sans doute le roman de Kenneth Cook où l'auteur se dévoile le plus. Sachez qu'il a été plusieurs fois ruiné dans sa vie, et qu'il était connu pour inviter son banquier du moment à un « liquid lunch » (déjeuner bien arrosé) au cours duquel il parvenait à obtenir des prêts inouïs (et difficilement remboursables). Drôle, encombré d'une conscience qui ne le lâche pas, empêtré dans une succession de situations absurdes, scandaleuses et insoutenables… On retrouve bien là le narrateur des nouvelles du bush. [...] Cook écrit sans artifice, avec son coeur, ses tripes, son humour et un esprit tranchant [...] du grand Cook, assurément. » Mireille Vignol (traductrice attitrée de Kenneth Cook).

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Comment définir Kennet Cook sinon de ne pas prendre au sérieux ses "délires" comme lui le fait .
ses histoires au fin fond du bush australien où peu d'âmes sensées voudraient vivre; un désert, de la chaleur, beaucoup d'alcool, une histoire rocambolesque , des bons et des méchants et en prime des références à d'autres titres de l'auteur, le tout emballé par une écriture simple, un monologue introspectif ,mais pas trop quand même, un questionnement sur la vie dérisoire de "son héros".
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Simon Crown est un loser dans toute sa splendeur : à trente-cinq ans, il est en instance de divorce et est parti s'installer en plein Outback, à Ginger Whisker, au milieu des mines d'opale et des maisons troglodytes, qui sont le seul moyen de supporter la chaleur suffocante de la journée, avec les pubs, extrêmement nombreux proportionnellement à la taille de la ville, emplis de mineurs une fois que le travail est terminé. A la fois propriétaire d'une station de radio et d'une mine, il est criblé de dettes, passe ses journées et ses nuits à boire, selon les heures bière ou whisky. Et puis, un jour, au milieu de ce quotidien pathétique, son banquier lui propose un partenariat avec un des pontes de la ville afin de lui permettre d'éponger ses dettes, et peut-être même de faire fortune. le sang de Simon, imbibé d'alcool comme d'habitude, ne fait qu'un tour…

Avec un personnage principal pareil, qui suinte l'anti-héros dès les premières lignes, l'on ne peut que prendre ce roman au second degré, et heureusement, parce que plus les pages filent, plus les situations sont déjantées, jusqu'à la scène quasi finale complètement surréaliste, summum et de la vie dépravée ayant cours à Ginger Whisker, et de la loose de Simon, comme toujours subissant les évènements qui ont lieu autour de lui et avec lui. Déjanté aussi est l'esprit de Simon, que nous suivons par l'intermédiaire d'une narration à la première personne, et qui passe son temps à dériver dans des digressions égocentrées on ne peut plus futiles, ne faisant que renforcer le pathétique du personnage. Personnage somme toute pathétique, mais qui finit par être, un peu, attachant.

Derrière notre anti-héros se dessine également une image pas forcément plus glorieuse de l'Australie des marges, géographiques s'entend, qui se laisse vivre au rythme de la chaleur du désert, à la recherche de la moindre occasion de faire de l'argent, plus ou légalement, de boire jusqu'à plus soif, de trouver un sens à une vie bien morne.

En somme, une deuxième bonne surprise estivale que ce Blues du troglodyte.
Lien : https://lartetletreblog.com/..
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Décadence dans le bush australien.

Simon Crown, looser alcoolique, tente, tant bien que ma,l de maintenir à flot sa vie et ses finances.
Propriétaire de la radio locale de Ginger Whisker, localité perdue au milieu du désert australien et d'une mine d'opale, il n'a guère de perspective. Sa radio ne décolle pas, sa mine ne donne rien et son banquier ne souhaite plus lui faire crédit. Il boit pour oublier. Bière, vin, whisky, gin tonic tout est bon pour se désaltérer.
Quand il n'est pas à la radio, il est au pub.
Looser, rarement sobre, mais avec des valeurs et une certaine éthique, tout de même.

Quand Ron Dalton lui propose de racheter la moitié de ses parts dans la radio et la mine d'opale et de lui verser un salaire mensuel, Simon Crown voit là enfin la chance d'éviter la faillite et d'apaiser ses angoisses.

Simon Crown signe l'accord en étant incapable d'en comprendre la teneur puisqu'une fois encore il est dans un état second compte tenu de tout ce qu'il a ingurgité.
Satisfait et inquiet, Simon se demande bien pourquoi Ron Dalton investit dans une radio qui ne fait aucun bénéfice et une mine qui pour l'instant ne donne pas d'opale.
Quand enfin il comprendra les raisons de l'investissement de Ron Dalton, il sera tiraillé entre l'idée d'en profiter et le fait de rester éthique.
Je ne vous en dirais pas plus pour ne pas dévoiler l'issue de cette aventure.


Kenneth Cook nous embarque dans la vie déjantée de Simon Crown, ses doutes, ses erreurs, ses réflexions futiles et drôles et son incapacité à rester sobre pour faire face aux évènements.
L'ambiance du bush, la lumière étourdissante, la chaleur étouffante sont parfaitement retranscrites.
L'écriture est envoutante. En quelques pages, vous avez le sentiment de connaître personnellement Simon Crown.

Dérision et autodérision pour ce récit attachant.
Un très bon moment de lecture.


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Simon Crown, 35 ans, divorcé (c'est important pour lui), propriétaire d'une radio et d'une mine d'opales qui ne lui rapportent rien ni l'une ni l'autre, traîne sa ruine, son alcoolisme et sa déprime de pub en pub dans ce patelin de Ginger Whisker, paumé au fin fond de l'Outback australien.

Sa première question, quand il se lève : "Combien de verres/bouteilles hier, et de quoi au juste ?"

La deuxième :"Par quoi on commence, bière ou whisky ?"

Le reste de la journée se passant ensuite à essayer d'éradiquer les symptômes de gueule de bois sévère et de raccrocher les wagons à propos de ce qui a pu se passer la veille quand il était dans le brouillard…

C'est qu'il n'est pas très chanceux, Simon, pas très réfléchi non plus, sinon que ferait-il dans ce trou, vivant également dans un trou (si si, une maison troglodyte, techniquement c'est un trou !), à cavaler après l'idée qu'un jour ses possessions seraient rentables ?

Comme il n'est pas bien conséquent par-dessus le marché, ces qualités rares vont l'amener à rencontrer des personnes peu fréquentables, à prendre de regrettables décisions, et à le plonger dans une mouise totale noyée de flots d'alcool sans fin.

On est loin de la franche rigolade des histoires du bush croquées par le génial Kenneth Cook qui voyait des koalas tueurs partout et subissait la vengeance de wombats assoiffés de sang, dans cet Outback qu'il avait sillonné de long en large.

Mais la vie de Kenneth Cook n'était sûrement pas que de la franche rigolade non plus.

Il brosse le portrait d'un paumé gardant un soupçon d'élégance dans l'ironie, se flanquant dans les pires situations avec une constance remarquable, qui a sûrement beaucoup à voir avec l'auteur lui-même.

Je ne doute pas qu'il ait eu une certaine expérience de ce qu'il décrit là.

Sa plume se réjouit assez férocement des misères de ce brave Simon et de ses choix contestables, mais le rattrape toujours par les bretelles au moment où on finirait par le trouver insupportable.
Ses descriptions hallucinantes des environs de Ginger Whisker, des étendues désertiques recouvertes de carcasses de bagnoles et de canettes à perte de vue autour des mines d'opales sous un soleil de plomb, de cette chaleur à laquelle il est impossible d'échapper sauf à traîner d'un pub climatisé à l'autre, m'ont plongée la tête la première dans un univers assez désespérant, toujours relevé de cette raillerie moqueuse que Cook manie avec un dextérité sans faille.

L'univers de l'opale, ça râpe et de petites paillettes roses se collent partout.
Du rose, il n'y en a pas ailleurs dans ce roman rugueux !
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Le blues du troglodyte

Les éditions « autrement » continue la publication de l’œuvre de Kenneth Cook dont le premier roman « 5 nuits de trop » au début des années 60. Autant dire que cette œuvre est passée longtemps inaperçue à l’époque où il fallait plus de 24 heures pour aller en Australie (et en revenir) où la culture australienne se résumait à deux ou trois films projetés au quartier latin ( dont « out back ») et encore…

Ce blues du troglodyte est le dixième roman de Cook seulement (bien) traduit en français en 2015. Et le charme opère encore puisque dans le désert à 1300 km d’Adélaïde, dans cette petite ville de Ginger Whisker (les deux boissons les plus consommées après la bière) la vie s’est arrêtée.

C’est donc dans une intemporalité totale que Simon Crown anime chaque jour l’unique radio du coin et exploite, comme le font presque tous les habitants quand ils ne sont pas au pub, une mine d’opale dont la poussière caractéristique teinte la peau en rose. Au pays des « pinks schtroumpfs », la température écrasante oblige les gens à vivre dans des grottes souterraines et à courir de leur porte à celle du bar pour ne pas cramer sur le trottoir.

Journaliste troglodyte (The underground man est le titre australien du roman) Simon a des problèmes d’argent et son banquier qui reçoit ses clients dans un des quatre pubs de la ville a des manières assez expéditives.

D’entrée de jeu, comme dans cinq matins de trop on se doute que la carrière de notre sympathique loser ne va pas être très brillante. Les pièges se multiplient et les méchants (une race indestructible quels que soit l’endroit et l’époque) s’évertuent à le faire tomber dedans.

Pourquoi s’acharner à poursuivre une vie de rosbif trop cuit à Ginger Whisker ? C’est la question que se pose souvent Simon à laquelle le destin va le forcer à répondre. La seule consolation est que ceux qui vous dépouillent restent sur place, eux. Et que c’est une bien faible victoire.

Style drôle et soutenu. Brillant.


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Mort en 1987, Kenneth Cook, digne représentant de la littérature australienne, nous livre un opus inédit à travers les Editions Autrement. Une aventure rocambolesque sous un soleil de plomb dans une petite ville d'Australie dont la question existentielle est : "bière ou whisky ?". Une histoire à siroter donc !
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Sinistre !

Pourquoi les livres pour adultes censés être drôles doivent-ils ne parler que de boissons alcoolisées, intercalées d'un peu de fesses ?

Nous voici donc dans une petite ville d'Australie, au milieu de nulle part dans un désert torride. Rien à part des mines d'opale et quatre bars. Ah si, la station de radio de Simon Crown.

Station où il ne semble pas passer grand chose à part des publicités.
Sa femme l'a quitté, il n'a rien à faire dans ce trou perdu, sa mine d'opale ne donne rien, il n'a plus un sou.
Toujours entre deux whiskys ou bières, ou plutôt en train d'en boire. Il passe ses journées, en plus de boire, à se poser des questions. Questions existentielles, ou bien il disserte à longueur de pages sur le fait qu'il ne va pas boire aujourd'hui plus de quatre whisky, puis tant de bières etc ... le tout entrecoupé de quelques propos plus ou moins lubriques.
Et c'est tout, ou presque.
Si on creuse un peu (sans mauvais jeu de mots) on peut dire en plus que c'est plutôt noir : un endroit sans aucun avenir, sans aucun espoir, il n'y a rien à faire, les gens se traînent, les mineurs perdent leur santé pour quelques sous, les aborigènes, n'en parlons pas.

Je cherche encore où j'aurais dû rire.
Quand pendant 5 ou 6 pages, Simon ne cogite que sur la quantité d'alcool qu'il a bu, qu'il boit, qu'il va boire ?
Avec le pauvre curé sans ouailles, encore plus paumé que les autres, et qui nous assène des discours pseudo philosophiques ?
Avec le candidat aux élections, au discours libidineux et dont le seul espoir est qu'il est soutenu par l'homme riche du coin ?
A la scène pornographique de la fin, parce qu'il en fallait bien une ?

J'ai voulu découvrir cet auteur parce que j'avais lu (mais où donc ?) que c'était drôle et léger.
Je sais que nous ne rions pas tous au même humour, c'est la chose la plus difficile à partager. Mais là , j'ai vraiment du mal à penser que ça peut amuser qui que ce soit, cette énumération de boissons du matin au soir (et l'inverse !)

Le seul côté positif de ma lecture, c'est de découvrir la vie dans un coin d'Australie qu'on peine à imaginer.

Je ne mets pas 1 seule étoile, car j'ai terminé le livre, avec hésitation il est vrai.

PS : après avoir écrit ma critique, je regarde celles des autres. apparemment, oui, ça fait rire et c'est apprécié. On parle même d'auteur culte sur la 4e de couv'. Je ne dois pas être normale !!
Bien, je retourne à mes romans jeunesse !!
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Simon Crown a des problèmes d'argent, des problèmes de couple, des problèmes de boisson, auxquels s'ajoutent rapidement des problèmes avec sa station de radio et avec sa mine d'opales... Des mésaventures rocambolesques et réjouissantes qui sont un vrai régal de lecture !
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Kenneth Cook est un auteur australien du XXe siècle qui a connu un grand succès.

Le blues du troglodyte est l'histoire d'un animateur de radio alcoolique perdu entre ses monologues intérieurs et des dialogues absurdes avec des gens à qui il n'a pas vraiment envie de parler. Son principal problème est qu'il semble penser qu'il lui reste assez de lucidité mais ce n'est clairement pas le cas.
Tres drole à la lecture, il laisse un goût amer, l'impression d'avoir trop picolé. Et finalement, c'est une belle tranche de nature humaine qui nous est servie, et Simon le cynique se révèle bien trop naïf pour la belle brochette de cinglés qui tournent autour de lui.
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