AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,41

sur 107 notes
5
3 avis
4
18 avis
3
10 avis
2
1 avis
1
0 avis

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Fascinée par cette idée que des individus aient, par le passé, estimé juste et pertinent de faire des procès à des animaux incapables de se défendre, j'ai fini par me décider à lire ce roman que j'ai beaucoup apprécié.

Un bébé qui dort paisiblement dans son panier en osier, une mère qui prépare le repas à proximité, un cochon qui erre, qui s'approche, qui hume l'air puis qui croque… le drame, le sang, la mort, les pleurs, la traque, le procès, la haine, la vengeance, la barbarie ! Au milieu de ce maelström d'émotions et cet enchevêtrement ininterrompu d'événements, des témoignages notamment des parents de la petite victime, et une petite incursion dans la vie d'autres personnages…

En quatre actes, Oscar Coop-Phane nous présente une fable qui soulève un certain nombre de questions sur la peine de mort, la notion d'humanité, la justice, la moralité… Toutes ces questions se teintent d'absurde quand l'on décide de juger le sanguinaire meurtrier, un cochon ! Peut-on réellement juger un animal certes coupable, mais pas responsable puisqu'il n'est pas conscient d'avoir enfreint les lois humaines ? Qu'espère-t-on de ce simulacre de procès quand l'accusé est incapable de comprendre le sens des mots qu'on lui adresse ? Cet anthropomorphisme, poussé à l'extrême, ne finit-il pas par tourner en dérision la justice ?

Et cette justice d'ailleurs, en est-elle vraiment une quand elle donne lieu au déferlement de la haine et de la vengeance ? Qui est le plus coupable : cet animal qui a tué sans haine ni compréhension des conséquences de son acte, ou ces hommes qui eux, bien conscients de chacun de leurs gestes, se transforment en barbares ?

Tout autant d'interrogations que l'auteur aborde avec intelligence à travers l'histoire surréaliste de ce cochon qu'on traite en animal (dans ce qu'il y a de plus infect) sans lui en reconnaître le statut. Poursuivi puis capturé, emprisonné dans une cellule qu'on lui reproche d'avoir transformée en porcherie, interrogé à la barre, condamné, torturé avant d'être pendu, ce cochon est finalement bien plus une victime de la folie humaine qu'un criminel. Je dois avouer avoir été particulièrement saisie d'effroi par une scène dans laquelle l'auteur dépeint, avec toute la précision et le réalisme d'un peintre, la cruauté humaine qui pousse des individus à prendre plaisir à faire souffrir autrui et à faire de cette souffrance un spectacle. D'ailleurs, ne nous y trompons pas, ce que nous propose l'auteur, à travers un découpage très théâtral de son roman, c'est avant tout la mise en scène d'une exécution…

Le découpage en quatre actes de cette farce/tragédie est donc d'une redoutable efficacité, le lecteur étant pris à la gorge par le drame absurde qui se dessine sous ses yeux. Quant à l'écriture fluide et factuelle de l'auteur, elle rend le récit aussi réaliste que prenant.

En conclusion, le procès du cochon est un roman court, mais intense, qui secoue et confronte le lecteur à la bêtise humaine. L'auteur joue habilement, durant une bonne partie de son récit, sur les mots faisant presque douter de la nature du tueur qui semble parfois plus humain que ses bourreaux. Chacun y verra ce qu'il a envie d'y voir, mais ce qui est certain, c'est qu'à la fin de la lecture, une seule question reste en suspens : entre l'être humain et ce cochon, qui est vraiment le « porc » ?
Lien : https://lightandsmell.wordpr..
Commenter  J’apprécie          90
Oscar COOP-PHANE nous livre ici un étonnant roman. Il revient à une époque où il était coutume de juger les animaux.
Dans ce récit découpé en quatre parties, le lecteur suit le crime, le procès, l'attente et le supplice d'un cochon – que dis-je, un monstre ! - condamné à mort pour avoir mangé la joue d'un bébé ayant entrainé son décès.
On est plongé, tour à tour, dans la narration du cochon, des policiers, de la famille, du bourreau et du prêtre. Cette pluralité de points de vue met en avant, s'il le fallait, la situation ubuesque dans laquelle le lecteur est happé !
J'ai trouvé en ce livre une pépite littéraire à laquelle je ne m'attendais pas. Très bien écrit, cette satire sociale nous fait à la fois rire et réfléchir et, j'ai refermé ce livre en me demandant qui, de l'Homme ou du cochon, était le véritable monstre dans cette histoire.
Commenter  J’apprécie          20
Au Moyen Âge, on considérait que les animaux étaient aptes à être jugés comme des humains. Un animal, ayant tué ou blessé était emprisonné puis jugé par un tribunal et condamné pour ses crimes et délits à l'enfermement, la peine capitale, à être traîné dans les rues aux yeux de la collectivité.

Une écrasante majorité de procès impliquaient des cochons censés avoir causé des préjudices tres graves homicides, infanticides ou des dégâts matériels.


La thématique de ce livre est donc le crime, le procès et la punition d'un cochon.


Ce récit écrit de façon magistrale par Oscar Coop-Phane est prenant et j'ai adoré le lire.

Les personnages sont une gallérie de portraits humains intéressante et le cochon, le monstre inconscient de l'histoire sera l'objet qui permettra la catharsis de toutes et tous dans le sens le plus aristotélicien du terme.

La maman du bébé décédé a un moment de fierté lorsque il est reconnu, dans le chapitre dédié au procès, que son petit était bien nourri et soigné et que donc le méchant est l'autre, là différent, l'animal.

Ce court récit allégorique et symbolique est une plaisante découverte.

Je vais suivre l'auteur avec l'intérêt qu'il mérite.
Lien : https://blog.lhorizonetlinfi..
Commenter  J’apprécie          20


Lecteurs (202) Voir plus



Quiz Voir plus

Retrouvez le bon adjectif dans le titre - (2 - littérature francophone )

Françoise Sagan : "Le miroir ***"

brisé
fendu
égaré
perdu

20 questions
3679 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature , littérature française , littérature francophoneCréer un quiz sur ce livre

{* *}