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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Gold Rush est un court roman de Sam Cornell publié chez Livr's Éditions début juin. le roman est dans la même thématique que la double anthologie de l'éditeur de cette année, à savoir western et horreur. En effet, l'auteur l'avait à l'origine écrit pour cette anthologie, mais le texte était trop long et a ainsi fait l'objet d'une édition au format novella. L'auteur retrouve ses deux genres de prédilection, l'historique et le fantastique

Gold Rush nous embarque pour un sombre voyage dans les Black Hills de la fin du XIXe siècle, plus exactement en 1876. le récit est fait à rebours à la première personne par un homme soldat et métis indien, qui accompagnait les troupes du Général Crook. Quelque chose s'est visiblement mal passé et il va nous en faire le récit, procédé très semblable au récit lovecraftien et qui permet d'ajouter une nuance fantastique à l'histoire, dans la mesure où seule la parole du narrateur décrit les faits qui se sont produits. Celui-ci nous plonge ainsi assez rapidement dans son histoire en pleine ruée vers l'or, dans un territoire hostile et en proie à la guerre qui dure depuis trop longtemps.

L'auteur s'appuie sur un contexte historique pour raconter son histoire et les horreurs prennent dans un premier temps un visage humain au travers des atrocités commises pendant le conflit opposant les troupes militaires aux indiens. le contexte historique apparaît glaçant et horrible, et ainsi tout à fait propice à un récit qui peut facilement déraper vers l'horreur. L'aspect tragique et horrible des Guerres Sioux est bien présent, d'autant plus que le narrateur est issu d'un mélange des deux cultures. Ses origines lui valent de servir d'interprète au milieu du conflit et ainsi d'assister aux pourparlers entre les dirigeants, avec en exergue la question épineuse de l'or présent sur les terres.

L'horreur va peu à peu basculer et changer d'apparence. D'une horreur liée au conflit, au racisme, à la cupidité et à la vengeance, le surnaturel va s'inviter dans l'histoire et y laisser sa marque. le décor offert par les sinistres collines des Black Hills est propice à susciter l'effroi et à laisser galoper l'imagination. L'auteur en tire très bien parti, empêtrant ses protagonistes au milieu d'une nature hostile où n'importe quoi peut se cacher. La tension augmente ainsi crescendo et devient presque palpable.

Sam Cornell a une écriture fluide et produit un récit efficace. Il a de solides connaissances historiques qu'il met au profit de son récit même s'il a tendance à trop en faire par moments, surtout au début du récit. le démarrage est un peu long, mais une fois lancé, le texte devient plus intense et on est pris par cette sombre histoire.

Gold Rush est ainsi une histoire ancrée dans l'histoire américaine et qui tire brillamment partie du décor offert par les Black Hills pour produire un récit où horreur et histoire se côtoient. Une belle réussite dans la veine des textes lovecraftiens, autant pour le contenu que pour la narration.
Lien : https://aupaysdescavetrolls...
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Retour sur « Gold Rush », de Sam Cornell


Si vous ne connaissez des « Collines Noires » que l'excellent album de Lucky Luke, si vous croyez que Howard Philips Lovecraft est un rapeur nouillorquais, vous pouvez passer votre chemin. En revanche, si vous vous intéressez à la Conquête de l'Ouest et que, de surcroît, vous êtes amateur de fantastique pur et dur, si vous vous régalez à la lecture des « Manitou » de Graham Masterton et que chaque visionnage de « Little Big Man » vous ravit, alors « Gold Rush » est fait pour vous !
Sam Cornell nous propose une longue nouvelle consacrée à la conquête des collines aurifères du Dakota, et au massacre des tribus indiennes qui y résidaient avant l'arrivée des Blancs. Avec une grande rigueur historique, il nous propose de partager la destinée d'un éclaireur métis accompagnant une colonne de l'armée américaine menée par un officier aussi motivé par la fièvre de l'or que par le désir de venger la défaite de Custer à Little Big Horn.
Nous sommes donc propulsés dans une ambiance de western, et pendant la première partie du récit le lecteur partage les souffrances de cette troupe de soldats confrontés à la rigueur de l'hiver dans un pays sauvage. Mais lorsque les Indiens Lakotas entrent en scène, le ton change : une atmosphère d'étrangeté se met en place, et les vieilles malédictions ancestrales surgissent du passé...
Je n'en divulguerai pas davantage sur la suite, mais sachez que cette nouvelle peut pousser à certaines réflexions sur la fondation des États-Unis, sur le génocide des peuples autochtones, et sur la confrontation de civilisations trop différentes sur un même sol. Ces sujets sont abordés de façon subtile, sans manichéisme (après tout, les Sioux ont eux-mêmes chassé les tribus antérieures pour s'emparer de leurs terres), mais aussi sans complaisance envers les colons européens qui ont multiplié les atrocités.
J'ai refermé ce petit livre avec le sentiment d'avoir passé un excellent moment. D'abord parce que l'écriture de Sam Cornell est nette, précise, avec un vocabulaire riche sans se montrer prétentieux. Ensuite parce que j'apprécie, à l'heure où le lectorat et les éditeurs ne jurent que par les oreilles pointues et les casques à cornes d'une héroïque fantaisie aussi mal écrite que plagiaire, de retrouver le charme du vrai fantastique, du réel frisson causé par l' « horreur cosmique » chère à Lovecraft. Enfin, je salue le remarquable travail de recherche historique fourni par l'auteur, qui lui permet de poser l'action de son livre dans une ambiance réaliste, authentique, loin des clichés du western de cinéma. C'est justement ce réalisme qui rend plus forte et crédible l'intrusion du surnaturel dans le récit, créant ainsi ce malaise recherché par l'amateur.
En conclusion, il faut se ruer sur ce « Gold Rush » !
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Qui est cet éclaireur de l'armée fédérale ramassé par l'équipe du shérif de Deadwood ? Qui est ce métis peau-rouge / blanc sous un uniforme bleu, seul survivant de son régiment ? Qu'y a-t-il de vrai dans l'histoire démentielle qu'il maintient malgré les coups depuis sa cellule avec vue ? Ce foutu sang-mêlé ne serait-il pas le traître qui a mené le cinquième de cavalerie US à sa perte face aux Lakotas ?

A l'horizon, on installe la potence.

Le western fantastique est un style de récit assez pointu pour les bibliothèques francophones. Si vous appréciez l'un ou l'autre, Sam Cornell a écrit avec brio une longue nouvelle qui vous plonge dans l'histoire sale et poisseuse de la conquête de l'Ouest, juste après les derniers coups de feu de la guerre de sécession où les nouveaux Américains, poussés par leur destinée manifeste, mettent la main sur les derniers territoires indiens.

De cette époque et ces événements, pas forcément les plus connus de ce côté de l'Atlantique, Cornell fait une présentation claire et factuelle sans tomber dans le piège du mélodrame ou des sanglots de l'homme blanc chers à Bruckner, ce qui laisse le lecteur à ses opinions personnelles. Cornell établit son univers et son cadre temporel avec doigté puis nous balance au coeur de l'action.

L'histoire de ce scout survivant est captivante du début à la fin et terriblement passionnée. C'est sans effort que l'on se sent chevaucher à ses côtés... ou ramper dans les ténèbres.

"Gold rush" se lit vite - ce qui est un peu son unique défaut - et bien. Au bout d'une septantaine de page, on n'a pas forcément envie de se séparer (déjà) de ce texte vivant et de cet éclaireur, qui ne le sera peut-être plus très longtemps !

(Chronique de Baern)
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