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Critique de Lucilou


Je viens de terminer "Excalibur" et je suis triste, je regrette de l'avoir dévoré si vite. C'est qu'il m'en coute de m'arracher à cette épopée flamboyante et à ces personnages surtout, j'en ai (si) gros que j'en pleurerais presque.
ça y'est, c'est fini et je me sens vide, comme toujours quand il faut quitter un roman qui m'a si complètement captivée. Et puis Arthur et Derfel me manquent.

"Excalibur" clôt magistralement la trilogie du Roi Arthur telle que l'a imaginé Bernard Cornwell et on retrouve dans cette opus toutes les qualités déjà inféodées aux deux tomes précédents et sur lesquelles je ne m'étendrais pas une fois de plus, bien que l'envie ne m'en manque pas. Il me suffit juste d'écrire qu'encore une fois, le roman nous emporte dans son sillage avec fracas et fureur, violence et réalisme. Et poésie, oui. Qu'il respecte la plus grande légende qui soit, sans en effacer ni la grandeur, ni les petitesses, ni le sublime et la tragédie.

Nous avions laissé Arthur triomphant mais trahi, victorieux mais brisé et Derfel toujours fidèle. Nous avions abandonné Merlin et Nimue plus résolus que jamais à faire revenir les Anciens Dieux en Bretagne. Nous imaginions que les chrétiens fanatiques se tairaient. Nous pensions que les traîtres avaient payé. Pourtant, rien n'est terminé et il reste à Arthur encore bien des batailles à mener, dont celle que la légende a baptisé du nom du lieu où elle se disputa: la bataille de Mont Badon.

Dans "Excalibur", le rythme est plus soutenu que jamais et l'intrigue est un chat, un fauve, qui joue avec le lecteur comme avec la souris avant de le saisir à la gorge et de sentir son coeur qui s'emballe. Certains personnages périssent quand d'autres font leur apparition: Peredur, Taliesin, Gauvain. Les autres sont toujours là et on a plaisir à les suivre: Arthur si grand et parfois si triste, Derfel qui poursuit son récit, de plus en plus mélancolique, de plus en grave...
J'ai particulièrement aimé le traitement du personnage de Guenièvre dans ce tome qui évolue et se déploie avec intelligence. C'est une première pour moi qui n'ai jamais aimé la souveraine auparavant et dans presque aucune version ou variation de la légende. de même, j'ai été passionnée par l'évolution de Merlin - de plus en plus fascinant et attachant au fil des romans- et celle de Nimue. Bernard Cornwell propose une version véritablement fascinante de l'emprisonnement "en la prison d'amour" comme disait les bardes du premier par la seconde. Enfin, j'ai savouré la proposition de l'auteur autour de la figure du Roi-Pêcheur. Cornwell a réellement su respecter la légende tout en lui offrant une couleur inédite, vraisemblable, cohérente.

Avant de se terminer en apothéose (cette fin, cette fin...), "Excalibur" n'oublie pas de nous livrer ces derniers secrets et Derfel nous donne enfin toutes les réponses aux trop nombreuses questions nées de son récit. Elle ne sont pas sans amertume ni gravité... tout comme la tonalité générale du roman qui serre la gorge à plus d'une reprise.

Ainsi, aussi violent, aussi sanglant que ses prédécesseurs, "Excalibur" est somptueux, flamboyant mais il a aussi ce gout des choses qui se terminent et qui ne reviendront jamais: doux-amer, comme une coupe où l'hydromel laisserait place au fiel.
Et pourtant, et malgré cela, j'en aurais voulu encore et il y a encore des choses que je voudrais savoir.

Mais c'est sans doute plus beau une fin de brume et de mystères.






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