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Critique de Apoapo


Éludée la mièvrerie nostalico-chic de la 4ème de couverture et surtout de l'introduction : "Les livres ont besoin de nous" - où Gérard de Cortanze confond texte et support et oppose lecture papier à lecture informatique - l'on est passionnément accueilli par une anthologie intelligente et surprenante d'extraits opportunément courts (environ 5 p. en général) de quelques soixante-dix auteurs, notoires ou quasi inconnus, anciens et modernes et contemporains, naturellement associés à la lecture (Borges, Manguel, Proust) ou pas du tout, chacun desquels est opportunément présenté (lui-même et/ou son extrait) de façon concise mais précise, pleine de renvois et de clins d'oeil au texte survenant et même parfois d'un avant-goût stylistique de ce qu'il anticipe, presque comme un distillé. (Les sous-titres accompagnant le nom des auteurs sont aussi très bien trouvés).
Les extraits sont répartis dans les sept chapitres suivants : 1. Lecteurs, 2. le livre, cet être vivant, 3. La vie par les livres, 4. Les hommes et les livres, 5. La bibliothèque, personnage de roman, 6. Où les livres sont l'univers, 7. Des livres et des écrivains ; mais personnellement cette répartition ne m'a pas semblé très significative - hormis pour le dernier ch. qui est composé d'extraits d'entretiens avec des écrivains - tant ce qui ressort de l'ouvrage est l'immense diversité, la foisonnante variété, l'infinie - oui, infinie ! - étendue de la représentation de l'acte de lire ainsi que de l'univers livresque que chaque lecteur-auteur y attache.
Justement à l'opposé des lieux communs sur la décadence de la lecture et les supposés périls encourus par le livre, de Cortanze prouve (volontairement ou non ?), malgré sa posture introductive de doute savant ou bien de pessimisme outrancier à l'égard du lectorat de la modernité, ou du "mauvais" lecteur, ou du lecteur dans toutes ses insuffisances, que de tout temps le "compagnon de l'humain voyage" a su engendrer des raisons inattendues, inavouées, impensables, contradictoires même, de se rendre attachant, voire indispensable.
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