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Critique de tilly


tilly
21 novembre 2023
Jérôme Lindon a publié en 1989 ce premier roman de Christian Costa.
Il vient d'être réédité après trente-cinq ans, toujours aux Éditions de Minuit, par Thomas Simonnet.
Costa n'a rien publié depuis.
La dédicace de cette nouvelle édition adresse Guillaume Daban, l'homme à qui l'on doit cette réédition quasi miraculeuse.

Ça ne se fait pas, et c'est pas mon genre, mais pour cette fois je vais me contenter de retranscrire ici la recension de L'Été, deux fois que Guillaume Daban place en 2010 dans son catalogue de cinquante ouvrages choisis pour la Librairie Lardanchet à Paris (livres rares) : Tentative de bibliothèque idéale (I) de Pérec à Houellebecq (1960—2010), préface de Jean Echenoz.

note — chaque notice du catalogue est introduite par la première ou la dernière phrase de l'ouvrage ; portrait photo noir et blanc de l'auteur

[début de la retranscription]
N'ajouter rien.

34 — Christian Costa
L'Été, deux fois
Éditions de Minuit, 1989
In 8°, broché, couverture

C'est sur cette phrase prémonitoire que s'achève L'Été, deux fois, unique roman de Christian Costa, paru en toute discrétion aux Éditions de Minuit en 1989. Une poignée de lecteurs inconditionnels considèrent ce livre, à juste titre, comme un chef-d'oeuvre. L'écriture de dentelière et le côté pince sans-rire évoquent les meilleures pages de Toussaint ou les premiers romans d'Echenoz. Christian Costa ne serait-il pas, sans le savoir, le chef de file du roman minimaliste ? Mais l'humour de cet Oblomov moderne ne saurait masquer la mélancolie d'un ouvrage où il ne se passe (apparemment) pas grand-chose et où il est pêle-mêle question de plage, d'oisiveté, de désillusions, de tauromachie, de thé à la menthe, de permis B, de velléités, de volley-ball, d'amitié virile, de l'impossibilité d'écrire et de la difficulté de vivre. Sénèque et Schopenhauer surgissent au détour d'une phrase. Présence de Perros et de ses Papiers collés un peu plus loin.
Quatre ou cinq personnages, pas plus : Boz englué dans ses projets d'écriture ; Llac qui rêve de devenir torero et finit chauffeur-livreur ; Commons, usé par les chantiers, dont le coeur flanche à l'hôpital ; Madame et Mademoiselle... Une ligne narrative souple structure ce roman où deux étés s'entremêlent, subtils et suggérés, rendant l'écoulement du temps presque palpable au fil des pages. “ La vie, se dit-t-il, l'existence. Les moments creux. ”
En refermant ce livre envoûtant, on songe à L'Étranger de Camus ou à Un homme qui dort de Perec. Ceux qui relisent Christian Costa chaque été forment peut-être, à leur insu, une société secrète. Ils comparent volontiers son roman à un vieux vêtement de plage, usé jusqu'à la corde, qu'on ne jetterait pour rien au monde, et qu'on abandonne à regret à la fin du mois d'août pour mieux le retrouver l'été suivant...
[fin de la retranscription]

Lien : https://tillybayardrichard.t..
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