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3,67

sur 74 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Je ne connaissais absolument pas Nadia COSTE mais après avoir lu Le Premier, je vais suivre son actualité littéraire, désormais! Quel régal ce roman : j'ai eu un petit coup de cœur!

Pour ma part, dès le premier coup d'oeil, la couverture ne m'aurait pas donné grand envie de m'y plonger. Certes le dessin d'Aurélien POLICE intrigue mais rebute aussi : je la trouve un peu glauque. (Juste en aparté, je suis allée voir son travail sur son site web et j'ai trouvé ses autres illustrations tout simplement époustouflantes!) Heureusement que le bouche à oreille a bien fonctionné et que je suis passée au-dessus de mes préjugés!

Dans ce one shot, Nadia COSTE imagine la genèse du mythe du vampire et du loup-garou qui prend sa source à la fin du Néolithique, vers 2250 avant J.-C. Deux frères Urr (transformé en loup-garou) et Vaïn (métamorphosé en vampire), que tout oppose, s'affrontent dans une lutte fratricide, teinté de vengeance et se poursuivra avec les descendants du premier jusqu'à la fondation de Rome au VIIIème siècle avant J.-C.

Certains vont me dire : encore une énième histoire de vampires! Oui et ... non! En effet, Nadia COSTE reprend tous les codes liés au genre : la pleine lune et la transformation en loup pour le loup garou ; le pieu, l'ail, l'activité nocturne, la soif de sang, etc... pour le vampire. Mais, elle les dépoussière aussi en amenant ces éléments de manière subtil et neuve, dans le récit. De plus, la période traitée est différente : dans toutes mes lectures, seule Anne Rice avait développé un roman de vampires à la période romaine tardive avec Pandora. De plus, le roman est très bien écrit, l'intrigue haletante et le mythe de Romulus et Rémus, amené avec subtilité. La psychologie des personnages est également bien développé : Vaïn est le personnage principal. Moralement, il ne vaut pas mieux que son frère mais il est bien difficile pour le lecteur de ne pas avoir d'empathie pour ce personnage haut en couleur! Je me suis même surprise parfois à le soutenir dans sa quête d'extermination de ses ennemis mortels.

Le seul bémol de ce roman est pour moi l'environnement historique et chronologique qui pâtit de flous et d'imprécisions. Certes, je chipote car le but de ce livre n'est pas d'en faire un roman historique précis et bien documenté mais, un roman fantastique dénué de considérations scientifiques. Néanmoins, étant passionnée d'histoire antique, cela m'a un peu gêné. Je citerai pour exemple, le dialecte de certains personnages dans la troisième partie qui ne m'a pas paru crédible avec un mélange peu naturel de latin et d'italien moderne. C'était bizarre.

Bref, pour conclure, un très bon roman pour jeunes adultes (attention toutefois à ne pas le laisser à de trop jeunes lecteurs car certains passages peuvent choquer) que je recommande vivement.
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Le premier est un roman captivant très original. Il nous fait suivre deux frères en conflit au temps de la préhistoire qui lors d'une dispute sanglante vont basculer dans le fantastique : l'un deviendra un loup garou et le second un vampire. Ce sont les premiers de leur lignée et leur lutte fraticide va s'étaler sur plus d'un millénaire. Vaïn, le héros, a bien du mal à comprendre sa nature d'immortel assoiffé de sang et mène son combat en solitaire avec pour seul interlocuteur un crane d'auroch qu'il nomme « Qu'une corne ». Cela donne lieu à des échanges vraiment très drôles...
Une jolie découverte que ce roman à la fois sanglant et étonnant. Quelques scènes font qu'il est préférable de le réserver aux jeunes adultes.
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J'ai découvert Nadia Coste il y a quelques années avec le premier tome de sa saga jeunesse Fedeylins, premier tome que j'avais adoré (et je me demande pourquoi je n'ai pas encore pris le temps de continuer). J'étais très curieuse de retrouver l'auteure dans un texte au thème complètement différent et à l'atmosphère beaucoup plus sombre.
A vrai dire, l'illustration de couverture assez sanglante (signée Aurélien Police qui fait un magnifique travail) et le résumé de quatrième ne me tentaient qu'assez peu de prime abord, c'est vraiment le désir de lire Nadia Coste dans autre chose qui m'a convaincue de cocher le Premier lors de l'avant-dernière opération Masse Critique de Babelio. Et vraiment, je ne regrette pas cette petite impulsion. J'ai dévoré ce roman, à nouveau sous le charme de la plume simple mais percutante de l'auteure et complètement happée par cette intrigue originale et bien menée. Une vraie réussite, de A à Z !

Difficile de vous résumer cette histoire sans spoiler le point le plus important de l'intrigue, à savoir la nature particulière des deux frères ennemis, qui sont tous les deux les deux "premiers" à subir ce sort. J'ai parcouru plusieurs chroniques et la plupart éventent le mystère et je trouve que c'est dommage. Alors même si vous pouvez largement vous douter de quoi il s'agit, je vais tout de même tenter ici de ne jamais employer les mots qui qualifient le mieux les deux hommes.
Tout part du conflit largement ancré entre Urr et Vaïn, deux frères de la fin du Néolithique que tout oppose. Urr est un homme quasiment accompli, puisqu'il ne lui reste plus qu'une épreuve d'initiation à la chasse pour pouvoir s'installer avec la jeune femme qu'il a choisie. Tout lui sourit : il est beau, grand, fort et aimé de tous. C'est le fils idéal et le futur homme dont rêvent toutes les femmes de la tribu. Vaïn, plus jeune de quelques années, est au contraire la bête noire du clan : maladroit, frêle, incapable de chasser et donc reléguer à la cueillette des fruits, le fils de l'ombre. Une jalousie fraternelle extrêmement violente l'anime et sera le moteur de la plupart de ses futurs actes. Et c'est d'ailleurs lors d'un affrontement plus brutal que d'habitude que les deux frères acquièrent l'un après l'autre leur "malédiction" et que la séparation entre eux est définitivement consommée. Ils seront dorénavant ennemis mortels et Vaïn n'aura de cesse de poursuivre son aîné et les descendants de celui-ci pour les éliminer un par un.

Le roman est séparé en trois grandes parties. La première s'attarde sur la "naissance" de Urr et Vaïn dans leur nouvelle condition et les premières années de chasse ; la deuxième insiste plus particulièrement sur la solitude ressentie par le plus jeune frère, complètement seul (ou presque) pour mener à bien sa mission, il envisage donc de "procréer" pour avoir un compagnon de route, un fils... le troisième et dernier tiers du texte est sans conteste le plus "mélancolique" mais aussi le plus violent puisqu'il touche aux derniers moments de Vaïn, qui est parfaitement conscient des choses.

J'ai cru voir que plusieurs lecteurs avaient été un peu décontenancés par les personnages auxquels ils ne s'étaient pas du tout attachés. Cela n'a pas du tout été un frein pour moi. Alors évidemment, difficile de s'identifier aux deux frères et notamment à Vaïn, le héros principal (il n'est pas narrateur mais on suit l'aventure essentiellement de son point de vue) mais en même temps, vu leur nature et la violence de leur vie... mais je n'en ai pas moins ressenti beaucoup d'émotions à leur encontre.
Vaïn est carrément détestable au début. Une vraie tête à claques, l'adolescent en rebellion, égoïste et égocentrique. Vous savez, le petit frère insupportable qui suit son aîné partout, le jalouse et est persuadé que tout le malheur vient forcément de lui... Insupportable et je compatissais vraiment pour le pauvre Urr. Au début. L'un des intérêts du Premier réside notamment dans son héros qui connaît une évolution assez impressionnante au fil des pages, et surtout que l'on apprend, sinon à apprécier, au moins à comprendre et à respecter. Je ne dis pas que je me suis attachée à Vaïn, qui reste un être extrêmement violent qui n'hésite pas à éliminer femmes et enfants pour mener sa mission à bien mais derrière son égoïsme premier, on entraperçoit un homme seul, blessé et finalement décidé à protéger le monde d'une malédiction se répandant beaucoup trop vite. Je n'ai pas aimé Vaïn mais j'ai aimé le suivre (il expérimente petit à petit ses nouveaux pouvoirs et connaît quelques désillusions assez soudaines) et puis, malgré toute la noirceur de ce héros, j'ai été émue par son destin.

Nadia Coste s'attarde un peu moins longuement sur les autres personnages - en même temps, on les découvre généralement sous l'angle de Vaïn qui n'est pas des plus sociables - mais ils ne sont pas absents du récit. Urr, évidemment, figure primordiale à l'origine de tout. Difficile de s'attacher à lui et à son destin, on ne le suit que trop peu et notre avis est biaisé par les considérations de son jeune frère qui le déteste.
Dans la dernière partie, le héros "justicier" chasse une jeune femme bien particulière et je lui ai finalement trouvé un lien bien plus grand avec Vaïn ou en tout cas une intensité qui n'existait pas (ou moins) entre les deux frères. Il faut dire aussi qu'on sent très bien que le héros est conscient qu'il mène ici sa dernière traque, tout revêt donc une certaine mélancolie, une certaine émotion très palpable. Clairement, Vaïn est un "méchant" mais un méchant qui en a bavé et qui touche un peu. Et puis, la jeune femme traquée, forte et déterminée jusqu'au bout ne laisse pas non plus indifférent.
Le seul "personnage" qui me laisse assez sceptique est celui que Vaïn baptise "Qu'une corne". Il s'agit en fait du crâne (dont une corne est cassée, comme sur l'illustration de couverture) qu'il revêt depuis qu'il a tué l'auroch auquel il appartenait (le premier auroch qui l'a fait devenir un homme, un vrai). Une seule corne, un crâne un peu déséquilibré, un peu brisé, une seule moitié... ce qui définit assez bien Vaïn lui-même. Si je qualifie ce crâne de "personnage" c'est non seulement parce qu'il porte un nom mais surtout qu'il intervient dans le récit sous forme d'une voix conseillère (parfois moqueuse). Je ne suis pas convaincue par ce côté surnaturel du récit, alors que les pouvoirs et la nature des deux frères ne m'ont en aucun cas gênée. Je suis sceptique parce que je n'arrive pas à "comprendre" l'apparition de cette voix d'outre-tombe... et l'explication surnaturelle ne me convainc pas totalement cette fois (je préfère y voir une preuve de la solitude du héros). En même temps, heureusement Qu'une corne est là, apportant un peu de compagnie à Vaïn pendant de nombreux siècles...

Le Premier est différent de Fedeylins dans le thème et dans le public visé. Si la première saga de Nadia Coste - publiée chez Gründ - apportait son lot de poésie et de jolis moments tout doux, il n'en est rien ici. Dans ce one-shot, la brutalité et l'animalité est de mise. Certaines scènes sont particulièrement crues et peuvent gêner la sensibilité de certains lecteurs. L'indication "jeunesse" n'apparaît pas sur la couverture et je pense qu'effectivement, cette histoire n'est pas faite pour les plus jeunes lecteurs. On y trouve quand même des passages décrivant le meurtre d'enfants (certes pas tout à fait humains mais quand même) ou encore le viol explicite d'une jeune femme. Peu de choses sont épargnées aux lecteurs, il vaut mieux avoir le coeur bien accroché.
En même temps - et c'est là que l'on reconnaît bien la plume de Nadia Coste -, comme pour Fedeylins, le texte est très imagé et carrément immersif. J'ai dévoré ces centaines de pages, quasiment d'une traite, complètement transportée dans une époque et un monde différents. Je trouve d'ailleurs que l'époque néolithique permet peut-être plus facilement de s'imaginer les décors et les rites (funéraires notamment) que l'époque romaine ensuite abordée. Malgré tout, les images apparaissent sans difficulté dans notre tête, c'est fort, intense... et on en redemande !

Un grand bravo à Nadia Coste qui m'a totalement convaincue avec cette réutilisation de plusieurs mythes et de passages religieux (nul doute que la figure de Caïn est à l'origine de celle de Vaïn) ancrés dans notre imaginaire. L'auteure fait de l'original avec des choses pourtant déjà maintes fois décortiquées... et apporte même une explication à un certain fait, à l'origine de la civilisation romaine (Remus et Romulus, pour les citer). Mais contrairement à d'autres lecteurs, je me satisfais pleinement d'un one-shot (je trouve ce choix parfait) ; il aurait été inutile d'étendre cette aventure sur plusieurs tomes (ce qui aurait occasionné quelques longueurs).
Vivement le prochain roman de Nadia Coste, je serai au rendez-vous, c'est sûr... et en attendant, je vais continuer la saga Fedeylins (que je vous conseille grandement également !).
Lien : http://bazardelalitterature...
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Hé bien hé bien, quelle lecture ! Je ne m'attendais pas du tout à être autant bousculée par l'histoire, le héros, les scènes dérangeantes et le ton général du livre. En effet, en voyant écrit « Scrinéo » sur la couverture et la tranche, je m'attendais à un livre pour adolescents. Que nenni ! le personnage est bien trop atypique et la cruauté bien trop présente pour destiner le roman à des ados. Mais les jeunes adultes et les adultes férus d'aventures glauques et peu communes sauront y trouver leur compte. C'est très difficile de parler de le premier, de poser les bases, de le vendre. Car lorsque j'abordais le mois dernier avec mes collègues ma lecture en cours, je leur disais alors que le premier racontait l'histoire du tout premier vampire et donc, du tout premier loup. Je ne doute alors pas une seule seconde que se profilaient dans leurs esprits des images de Dracula ou de Twilight, de vampires forts, ténébreux et sexy et de loups-garous qui bavent. Mais sachez que le premier n'est rien de tout cela ! Et c'est ça sa force véritable !

Dans le premier, suivez alors l'histoire de Vaïn qui n'est ni plus ni moins que le tout premier vampire sur terre. L'histoire commence au néolithique. On parle alors de plusieurs milliers d'années avant Jésus-Christ, rien que ça. Une histoire de vampire qui se passe à la Préhistoire, moi je dis oui ! Vous en faut-il encore pour vous convaincre de lire cette pépite ? Très bien. Alors, au cours des trois cents pages, suivez Vaïn dans sa quête d'identité véritable ; découvrez avec lui les pouvoirs, les avantages, les défauts et les fardeaux du vampire. Car oui, Vaïn n'a rien lu de la littérature que nous avons aujourd'hui qui regorge de créatures suceuses de sang que l'on connaît tellement par coeur que même elles ne se posent plus aucune question sur leur vraie nature. Dans le premier, on explore, on découvre, on trépigne, on s'écoeure, on s'émeut (un petit peu quand même) avec ce jeune homme qui se retrouve soudainement doté d'une espèce de pouvoirs jusqu'alors complètement inconnus. Imaginez alors ce que ça fait de se découvrir vampire avec tout ce que ça signifie et apporte (ou reprend).

Tels le yin et le yang, le bien et le mal, le vampire ne va pas sans le loup-garou. Et on découvre rapidement l'identité de l'ennemi poilu qui va alors lancer un Vaïn borné dans une quête obstinée jusqu'aux confins de la Rome antique plusieurs milliers d'années après la découverte de la malédiction du personnage. La quête de celui-ci est alors passionnante. Elle est simple et tient en quelques lignes seulement mais l'auteure parvient habilement à la faire durer sur plusieurs centaines de pages sans jamais nous ennuyer une seule seconde jusqu'au toutes dernières lignes intelligentes et malines pour qui s'intéresse quelque peu à la mythologie romaine (pour les autres, comme moi, un petit saut sur Internet saura vous aiguiller et finira par vous étonner quant aux véritables identité et fonction des tout derniers personnages du roman). Elle sait également ne pas encombrer son histoire de détails historiques alourdissants ; même sans être un grand connaisseur de la Préhistoire ni des débuts de la cité romaine, il est facile pour le lecteur, même si celui-ci peut se montrer quelque peu déstabilisé au cours des premières pages, de se plonger au coeur de l'action aux côtés des personnages dont le nombre est lui aussi justement dosé. Chacun d'entre eux, même si leur passage est bref, saura par ailleurs fabriquer auprès du lecteur des souvenirs forts.

A coup de rebondissements qui se font toujours de plus en plus surprenants, imprévisibles, crescendo dans leur puissance et leur pouvoir, on est porté par l'action et la trame riche mais facile à comprendre et à suivre de part le personnage sans aucune ambiguïté notamment. Car Vaïn, c'est le mal. Vaïn ne fait pas les choses à moitié ; c'est un vampire, le premier, un jeune homme fondu dans la foule sans grandes qualités qui a été maudit du jour au lendemain avec toutes les questions innombrables et difficiles que sa nouvelle nature a pu entraîner. Vaïn est violent. Vaïn n'a qu'un but. Et il se donne tous les moyens de parvenir à ses fins, quitte à faire peur au lecteur, à le bousculer, à le heurter. Les scènes choquantes ne sont pas nombreuses mais elles sont puissantes de part l'effet qu'elles font au lecteur. de plus, elles sont tellement inattendues qu'elles assomment, qu'elles détonnent et marquent. Je me souviendrai longtemps de la scène de la jeune femme offerte en sacrifice à Vaïn ; je ne l'attendais pas du tout dans les pages d'un roman que je pensais young adult. Bravo à l'auteure de l'avoir fait, d'avoir osé le faire, d'avoir écrit un texte sans chichi, des paragraphes dérangeants et dégradants, des morts brusques, du sang, des tripes et des coups. le récit en est d'autant plus fort, plus authentique, plus accrocheur. Ce n'est pas pour autant que la personnalité du héros est bâclée au détriment de la violence. Bien au contraire, on adore détester ce personnage. On l'aime encore plus lorsqu'il prend conscience de sa mortalité au cours de quelques lignes tout bonnement formidables dans le ton qu'elles apportent soudainement au roman, dans le retournement de situation, d'ambiance et dans la facette que l'on découvre à Vaïn, qu'il se découvre lui-même. Ce passage que je ne dévoilerai pas plus m'a éblouie. le premier est ainsi finalement truffé de paragraphes qui savent se distinguer des autres grâce à une révélation inattendue, une scène violente ou une rencontre inoubliable. Une lecture trépidante qui sait tenir en haleine.

J'accorde ★ ★ ★ ★ ★ à le premier. C'est une lecture incroyable qui m'a heurtée et à laquelle je ne m'attendais pas du tout. Bourré de ruse et de finesse à travers la découverte même que fait le personnage principal d'une identité que l'on connaît depuis de nombreuses années dans les oeuvres littéraires et cinématographiques, le premier raconte l'histoire ambitieuse et maîtrisée de la première à la dernière page du tout premier vampire sans que celui-ci ne soit jamais appelé comme tel dans le roman, le terme n'existant alors pas encore à la Préhistoire. Nadia Coste signe ici la relecture du mythe culte d'une créature vue et revue et épuisée parfois dans la littérature en plaçant celle-ci dans deux contextes historiques peu communs, aux premiers abords quelque peu déstabilisants, mais très forts de part leur originalité. Je n'ai plus assez de mots pour dire à quel point le premier est un récit brillantissime dans son originalité et sa créativité.
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Urr et Vaïn sont deux frères que tout oppose. L'un se transformera en loup-garou à cause d'une malédiction, cherchant à tout prix à se créer une meute, l'autre deviendra Immortel, le Premier de la lignée et n'aura pour seule obsession que de se venger de son frère et de sa descendance à travers le temps...
J'ai vraiment apprécié ce roman qui présente sous un angle original la naissance du mythe des vampires, des loups garous et de leurs relations conflictuelles.
Ici, le personnage principal est Vaïn mais ce n'est en aucun cas un héros : sa jalousie, l'esprit de vengeance qui l'anime, son manque de sentiments en font un être à part. La relation qu'il entretient avec Qu'une Corne, le crâne d'auroch qu'il a sur la tête et qui lui parle apporte une touche de légèreté à ce récit très sombre.
J'ai pris beaucoup de plaisir à découvrir cette histoire de vengeance prenante, sans temps morts, dans un univers vraiment noir !
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C'est tout d'abord la couverture, sombre et mystérieuse à souhait, qui m'a donné envie de tenter ma chance pour ce parte, puis le résumé. La Préhistoire est, avec le Moyen-Age, une période historique que j'affectionne particulièrement, mais que l'on rencontre bien peu en littérature je trouve.

Dès les 1ères lignes, on est directement plongés dans l'histoire et surtout, l'ambiance ! Urr, l'aîné, est sur le point d'accomplir la dernière épreuve qui fera de lui un homme et lui permettra de s'unir à Milana et de fonder sa famille. C'est un personnage hautain et sûr de lui, antipathique même si au 1er abord, c'est vers lui que pourrait se tourner notre préférence.

Vaïn, le cadet, est jaloux de son frère. Il est moins doué pour la chasse, plus frêle.

Au début, je n'éprouvais que de l'antipathie pour Vaïn, sa jalousie et ses pleurnicheries.

Et puis... et puis tout bascule.

Beaucoup de sentiments contradictoires m'ont traversée pendant ma lecture, et je dois dire que je n'ai pas réussi à savoir si j'appréciais ou non Vaïn. C'est un personnage très bien construit et extrêmement complexe, mais qui garde tout de même une certaine immaturité tout au long du récit.

L'auteur prend son temps pour installer son univers et son histoire, sans toutefois que ce soit trop long. J'ai terriblement aimé sa façon de voir la "naissance" des vampires et des loups-garous, ainsi que ce que Vaïn pense qu'il doit accomplir. Tellement original, intéressant.

Il n'y a pas de temps mort, le rythme est relativement soutenu, mais s'il n'y a pas forcément de rebondissement ou de révélation toutes les 2 pages.

J'ai également beaucoup aimé la fin qui introduit la célèbre légende de Remus et Romulus. Très bien amené.

Le livre est découpé en 3 parties, et pour une fois, je pense sincèrement qu'il aurait mérité d'être découpé en 3 tomes pour permettre d'approfondir certains éléments, de densifier l'histoire. Je suis sûre que ça aurait pu donner quelque chose d'exceptionnel.

Le style d'écriture de l'auteur est simple, fluide et agréable. Les descriptions alternent avec les scènes d'action. le tout est bien dosé pour qu'il n'y ait ni trop ni trop peu de l'un ou de l'autre. Certains scènes sont extrêmement bien décrites, à la limite du soutenable je dois dire. L'auteur ne fait pas de chichis, elle raconte, point. C'est vif, c'est brut.

En résumé, une histoire entraînante, originale se déroulant dans un univers rarement utilisé, des personnages atypiques auxquels on ne peut pas vraiment s'attacher, un style d'écriture fluide et une ambiance sombre et mystérieuse. Je ne regrette qu'une chose, que ce ne soit qu'un one shot, ce qui me fait passer pas loin du coup de coeur.
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"Nadia Coste signe ici un roman étonnant, une sorte de road trip à pied, au gré des rencontres."
Lien : http://www.mythologica.net/l..
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Il faut tout d'abord savoir que, malgré son synopsis plus qu'alléchant, ce roman me fait considérablement sortir de ma zone de confort, moi qui suit loin d'être un aficionados des romans parlant de zombie et autres créatures surnaturels, et, à ce que j'ai pu comprendre, il en est de même pour Nadia Coste, qui n'avait jamais écrit un tel roman auparavant. Eh bien mes amis, quelle claque j'ai pris !

Vaïn est le personnage principal de cette oeuvre, et il est également le premier vampire de l'Histoire. Loin d'être un anti-héros, il est toutefois bien loin des personnages principaux "traditionnels" que l'on retrouve dans la plupart des romans. Vaïn est très froid tout au long du roman, autant avec le lecteur qu'avec tous les autres personnages qu'il croisera au cours de son aventure, et j'ai souvent eu le sentiment que lui n'avait justement aucune émotion, et encore moins d'empathie pour son prochain. Nadia Coste nous montre vraiment bien ce processus de déshumanisation avec tous les étapes qui éloignent toujours un peu plus Vaïn de sa condition d'Homme, et de quelle manière celui-ci s'habitue à sa nouvelle vie. J'ai été décontenancé dans un premier temps, mais j'ai finis par réellement m'attacher à lui, jusqu'à être vraiment triste au moment de le quitter, quand j'ai terminé le bouquin. En effet, derrière cet aspect cruel et violent de sa personnalité, avec tous les massacres qu'il perpétue sur la descendance d'Urr, se cache encore des traces d'un homme seul, blessé, qui se pose beaucoup de questions sur sa mission et ce qu'il lui arrive (tout ce côté amènera d'ailleurs tout un pan complet de l'histoire, mais je vais y revenir). Difficile toutefois de m'identifier à lui, tout comme à son frère Urr, qui représente lui le mythe du Loup-Garou. Quant aux autres personnages, on les découvre au fur et à mesure des traques de Vaïn, difficile cependant de vous en parler sans en dévoiler trop sur la suite du livre...

On retrouve donc les deux frères le jour de la dernière épreuve de l'initiation du plus grand, Urr. Kaïn est alors un adolescent égoïste, qui ne pense qu'à empêcher son frère de réussir. C'est au cours de ces premières pages que Kaïn meurt, puis revient à la vie, pour selon lui traquer son frère, qui est entre temps devenu un loup-garou (oui ça promet !). C'est une aventure haletante, avec énormément d'action, de suspens et parfois des scènes violentes. Nadia Coste nous plonge merveilleusement bien dans la nouvelle vie de Kaïn, avec ses nouveautés et les changements qu'elle implique. Il m'a été pratiquement impossible de lâcher le roman, et quand (malheureusement) j'y étais contraint, c'était pour reprendre avec un plaisir grandissant plus tard ! J'ai adoré découvrir de quelle manière l'auteure allait poursuivre son histoire, avec beaucoup de rebondissements et de surprises à découvrir ! Nadia Coste a découpé son livre en trois parties bien distinctes qui aurait pour moi constituer un tome chacun. C'est comme si elle nous avait offert une saga entière, avec une histoire assez "indépendante" pour chacun des opus qui la composerait. J'ai vraiment eu la sensation en finissant le bouquin d'avoir assisté à la vie complète de Kaïn, avec toutes les principaux passages de ces aventures, et là encore, j'ai adoré !

Nadia Coste possède une écriture très visuelle, ce qui fait que l'on s'imagine parfaitement bien la scène décrite, et rend notre immersion dans cette univers préhistorique encore plus profonde, et finalement, c'est un roman qui se lit extrêmement vite, malgré ses 300 pages ! La fin m'a rendu, comme je le disais plus haut, triste et apaisé à la fois. La boucle est bouclée, avec cette petite référence historique qui m'a énormément plu, d'autant plus qu'elle était vraiment inattendue !

Petit coup de coeur pour roman assez dur mais rempli d'action, de suspens et de rebondissement ! Bravo à Nadia Coste !
Lien : https://larbrealire.blogspot..
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Moi les histoires de vampire, ça me gave franchement, j'en ai un peu marre d'en voir tout le temps, partout, à toutes les sauces. Mais ce roman? C'était de la bombe nucléaire. Vaïn a été tué par son frère, et pourtant il revit. Il y voit une chance donné par la Nature, et aussi une mission, tuer son frère et toute sa lignée maudite.

Attention ce livre est à lire en étant prêt à voir des actes violents, et à voir une moralité d'une époque violente. Où on tue des enfants sans remords parce qu'on les considère comme différents. C'est très froid et très dur, et Vaïn, qu'on suit tout au long de l'histoire, a une morale assez étrange et perd peu à peu son humanité. Vaïn n'est pas attachant, il tue sans remord femmes et enfants, il est égoïste, il se remet peu en question. Il est très froid, finalement. Pourtant j'ai aimé être avec lui au fil de ces pages et je l'ai même plaint pour ce qu'il vivait. J'ai même fini par croire à son but, aussi cruel soit-il. J'ai espéré pour lui, avec lui, que la Nature finirait par lui rendre son humanité. Alors qu'il était évident que plus il commettait ses actes et plus il la perdait.

Mais c'est un livre très cruel et Vaïn ne va pas vivre une deuxième vie heureuse, très peu de chose se passe bien ou comme il le voudrait, et il est accompagné de « Qu'une Corne » qui lui parle à lui seul et qui n'est pas toujours de bons conseils.

J'ai tellement aimé cette histoire, c'est très prenant, très bien écrit, et le mythe est à la fois bien raconté et respecté, mais tout en étant originale et unique. Jusqu'à la fin qui est absolument terrible et bien pensée.
Une lecture que j'ai vraiment adoré donc.
Lien : https://jetulis.wordpress.co..
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Vous n'êtes pas sans savoir que j'ai un attrait tout particulier pour les éditions Scrineo dont les titres ne cessent de me surprendre autant par leur originalité que par leur qualité. le Premier de Nadia Coste est un roman qui a su me surprendre. Déroutant et dérangeant, il nous emmène sur les traces du premier vampire.
Si je vous dis Edward ? Stéphane ? Jack ? Eh bien oubliez. Oubliez Twilight, Vampire's Diaries ou encore Les Vampires de Manhattan. Nadia Coste décide de redonner ses lettres de noirceur au vampire et ce, avec beaucoup d'originalité. Et quoi de mieux pour nous faire redécouvrir le mythe du vampire que de nous mener à ses origines ?

Avant même que les grandes civilisations voient le jour, l'univers recelait déjà d'étranges mystères. Vaïn, tout juste adolescent, voit sa vie bouleversée le jour où son frère l'a tué. Oui, je sais, cela paraît un peu paradoxal mais en même temps, les vampires ne commencent à vivre que lorsque les hommes meurent. C'est exactement ce qui arrive à Vaïn. Nous en arrivons donc à la question suivante : pourquoi ? Pourquoi Vaïn a-t-il été tué par son frère ? Était-ce un accident ou un acte malveillant destiné à éliminer l'élément faible de la meute ? Vous avez saisi ? Entre les deux frères, l'entente était impossible, le Destin, la Nature en ont voulu autrement.
Il est des légendes à ne pas ignorer. Toutes contiennent une part de vérité et si la frontière entre le mythe et le réel s'avère parfois floue, certaines choses sont incontestables. Afin d'épouser la belle Milana, Urr doit prouver aux yeux de sa tribu qu'il est un homme. Doté d'un physique avantageux, bien développé et athlétique, l'épreuve de chasse ne représente qu'une formalité pour le jeune homme. Fort de ses talents de chasseurs, il ne fait aucun doute qu'Urr saura ramener une prise digne de lui, au moins un auroch. Pour son frère Vaïn, frêle, maigrichon et palot, être confronté à la réussite de son frère est en revanche une épreuve qu'il ne saurait supporter. D'autant plus lorsque l'enjeu n'est nulle autre que la femme qu'il désire. Les deux frères, opposés en tout, se retrouvent alors dans une rivalité amoureuse. du moins… Encore faudrait-il que Vaïn existe seulement aux yeux de son frère. Cette rivalité n'existe que dans l'esprit de Vaïn tant celui-ci est insignifiant pour Urr. Là, vous vous dites : « oh le méchant, vilain Urr qui n'aime pas son petit frère et qui va le dégommer ! ». Et je vous arrête tout de suite. Car s'il y a un aspect de ce roman que j'ai énormément apprécié, c'est bien la noirceur de ses personnages, qui ne suscitent aucune admiration, aucun amour, tant ils sont engoncés dans leur haine et leurs erreurs. Urr part à la chasse mais Vaïn avait bien l'espoir de ne jamais le voir revenir. Et là, ça fume dans votre cerveau et vous vous dites : « donc c'est de la légitime défense ! ». Bah non… Vaïn va commettre l'erreur de suivre les traces de son frère parti à la chasse et de tomber sur lui alors que de nouveaux instincts s'éveillent chez son aîné. Pour Urr, il n'y a pas de place pour les faibles. Vaïn est faible. Il doit être éliminé. Alors lorsque Vaïn finit par rejoindre son frère pour régler ses comptes, ce n'est pas le hasard qui lui tranche la gorge, ce n'est pas le hasard s'il finit par tomber dans les rapides… Urr n'y est pas pour rien. « À l'insu de son plein gré » ? En tout cas, Vaïn n'y survivra pas. Pourtant, il va finir malgré tout par se relever. Pourquoi la Nature lui a-t-elle permis de « vivre » ainsi ? Seul, l'âme aussi glacée que son corps, le jeune homme est déterminé à prendre sa revanche. Avide de sang et de vengeance, il va donc se lancer à la poursuite de la terrible créature qu'est devenue son frère. Justicier ? du moins, c'est ainsi qu'il se considère, car si la Nature lui a permis de revenir, c'est uniquement pour rétablir l'équilibre.

Nous voici donc lancés à travers les âges, du néolithique jusqu'à la naissance de l'Empire romain aux côtés de Vaïn. Réussira-t-il à mener à bien la mission que la Nature lui a confiée ? On ne peut pas dire que Vaïn soit le genre de personnage qui s'apprécie. Bien au contraire ! Chacun des personnages se caractérise par l'antipathie qu'il suscite envers le lecteur et aucun ne se démarque réellement par ses qualités, excepté un seul d'entre eux (mais chuuuut… je n'en dirai pas plus sur celui-là). Vaïn le premier vampire, le premier de tous, qui doit par conséquent trouver seul son chemin et comprendre ce qu'il est devenu. L'ambiance est à l'image de la couverture : sombre, empreinte de mystères et violente. En effet, la violence est ici présente à tous les niveaux : violence psychologique mais aussi et surtout physique, donnant lieu à des passages particulièrement gores (âmes sensibles s'abstenir !). Personnellement, j'aime beaucoup ce genre de roman à l'ambiance lourde et pleine de noirceur. Nadia Coste revisite la lutte éternelle entre lycanthropes et vampires en remontant aux origines du mythe, symbolisée par la guerre fratricide entre Vaïn et Urr.

Le Premier de Nadia Coste est un gros coup de coeur, tant ce roman a su susciter en moi des émotions contradictoires. Gore, déroutant et dérangeant, il m'a mis à plusieurs reprises mal à l'aise tout en m'intriguant assez pour ne pas parvenir à le reposer avant de l'avoir terminé ! Avis aux amateurs !
Lien : http://drunkennessbooks.blog..
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