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3,76

sur 813 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Cécile Coulon m'avait emportée avec Une bête au paradis, j'étais donc curieuse de découvrir son nouvel opus, La langue des choses cachées, et même si je l'ai lu il y a quelques semaines, j'avais besoin de faire décanter tout ça. J'ai besoin, pour certaines lectures, de prendre du temps avant de poser mes mots.

Lorsque j'ai posé le livre, je dois dire que j'étais incapable de dire ce que j'avais pu ressentir. Plusieurs sentiments, m'ont traversés comme des fulgurances impossibles à retenir, un fil ténu, tellement imperceptible de filaments troubles, d'interrogations, d'admiration où mon imagination a été emportée dans un monde dans lequel j'aurais pu me perdre.

Le lyrisme dont faite preuve l'auteure, et ce, dès le prologue nous embarque dans une violence d'une cruauté hypnotique poussée à son paroxysme, au coeur d'un village isolé de tout.

Cécile Coulon est ce petit feu follet qui m'embarque dans son univers fantasmagorique où la réalité est brouillée, tout en gardant un incroyable réalisme ancré dans un terroir réaliste, simple, sans aucune temporalité et où chaque personnage est nommé par ce qui le caractérise : le fils, la mère, le prêtre, l'enfant, l'homme aux épaules rouges…

Cette simplicité fait que chaque mot, est comme un pas qui nous fait avancer vers ces ombres retenues et que l'auteure libère peu à peu, dans laquelle chaque lecteur peut voir, ou entendre ces choses cachées, ces secrets qui viennent pourrir des générations, des injustices qu'il faut réparer pour que tous reprennent le cour de leurs vies. le fils se fait à la fois guérisseur, justicier, il répare aussi bien les corps que les âmes.

L'auteure nous invite à nous connecter avec La langue des choses cachées, celles qu'on perçoit d'une manière imperceptible, mais qu'on écarte… Elle nous invite à nous réconcilier avec nos émotions, nos ressentis.

Elle réussit à m'entrainer entre les lignes, au point de me retrouver moi-même un personnage à part entière, prise entre ses filets, entre narration introspective et terre nourricière, je suis tout entière tendue vers la réalité qu'elle évoque.

Le livre est parsemé de murmures qui prennent vie, devenant une danse, un ballet, qui rassemble toutes ces voix tues, invisibles pour qu'enfin, on les entende et qu'elles ne tombent jamais dans l'oubli. À travers elles, l'auteure dénonce l'innommable et fait de son personnage principal un justicier au grand coeur, guérisseur des âmes et passeur de relais.

Cette narration poétique, scandée par des phrases courtes, crée une musicalité d'une densité incroyable, par laquelle le lecteur se laisse bercer sans jamais perdre son chemin. Jusqu'à la toute fin, lumineuse et révélatrice, où il se retrouve exsangue, vidé de toute substance, tellement la narration est poétiquement incroyable.
Lien : https://julitlesmots.com/202..
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Wow, quel livre! Une plume encorcelante, je suis complètement tombée sous le charme de cette écriture riche, imaginative, recherchée, j'aime tout dans ce livre. Un roman si court, presque un conte de fée, et pourtant si dense, une histoire très simple en apparence, sans debut ni fin, et qui continue son cours une fois le livre refermé. Dès les premières lignes la magie a opéré pour moi, certes il a fallu s'habituer au style particulier, mais une fois embarquée, impossible à lâcher. Pas de bisounours ici, mais des drames et joliment racontés, et moi j'aime les drames joliment racontés. Maintenant j'ai besoin de découvrir d'urgence Une bête au paradis.
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Puisqu'on ne peut rien vous cacher,
je ne vous cache pas que Cécile Coulon m'a encore hypnotisée.
Je ne vous cache pas que j'ai tenté de faire durer ce court roman le plus longtemps possible.
Mais je ne vous cache pas non plus que je n'ai pas réussi,
encore une fois après la première page ouverte, j'ai été engloutie.
Par l'âpreté du décor.
Par la noirceur des personnages,
surtout de ceux qui pensent pouvoir cacher leur âme.
Par l'intensité de violences inouïes.
Et par la délectation de lire
la rage la colère la douleur
apaisées, enfin.

Sans mentir je suis de celles qui sautent sur les écrits de Cécile Coulon, c'est @lou_knoxx qui un jour m'a dit de la lire, et puis d'un coup d'un seul j'ai tout dévoré. Donc pour finir l'année, je n'ai pas dérogé à cette (presque vieille) habitude et j'ai lu 𝘓𝘢 𝘭𝘢𝘯𝘨𝘶𝘦 𝘥𝘦𝘴 𝘤𝘩𝘰𝘴𝘦𝘴 𝘤𝘢𝘤𝘩𝘦́𝘦𝘴 dès que je l'ai eu dans les mains.

En quelques mots : l'histoire d'un guérisseur, le fils de sa mère, guérisseuse elle aussi, qui va seul, pour la première fois, s'occuper d'un enfant malade dans le village du Fonds du Puits (ambiance). Mais il désobéit à l'une des principales règles en allant au chevet d'une autre malade, dans une autre maison...

Carton plein pour moi car 𝗷'𝘆 𝗮𝗶 𝗿𝗲𝘁𝗿𝗼𝘂𝘃𝗲́ 𝘁𝗼𝘂𝘁𝗲 𝗹𝗮 𝘀𝗮𝘃𝗲𝘂𝗿 𝗱𝗲 𝘁𝗼𝘂𝘁 𝗰𝗲 𝗾𝘂𝗲 𝗷𝗲 𝗽𝗿𝗲́𝗳𝗲̀𝗿𝗲 𝗱𝗮𝗻𝘀 𝗹'𝗲́𝗰𝗿𝗶𝘁𝘂𝗿𝗲 𝗱𝗲 𝗹'𝗮𝘂𝘁𝗿𝗶𝗰𝗲 : la lecture est hypnotique et on tourne les pages frénétiquement. Si vous êtes déjà adepte il vous plaira sans nul doute, sinon allez-y, franchement, surtout si vous aimez les ambiances sombres, de celles où l'on tente de garder des secrets bien enfouis pendant des années voire des siècles, mais spoiler alert : ça marche pas ça, non non non ! Il y aura toujours un être, une âme qui connaîtra la langue des choses cachées.
Lien : https://www.instagram.com/p/..
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Ma première découverte de la plume de Cécile Coulon… et surement pas la dernière. Dans ce court roman, nous plongeons dans une ambiance onirique, mystérieuse et intrigante. Nous suivons le cheminement d'un fils qui reprend le travail de sa mère. Alors qu'il se rend dans un petit village au fond d'une vallée, il se souvient de sa formation, des conseils de sa mère… Et puis le voilà seul face aux gens qu'il est venu aidé. Entre les règles à respecter et suivre son instinct, le jeune homme devra faire un choix…
Nous somme dans une histoire hors du temps et intemporelle. L'histoire pourrait avoir lieu il y a plusieurs siècles ou aujourd'hui. On est portée par les mots et la poésie par Cécile Coulon. Une très belle lecture. On rentre dans l'histoire dès les premiers mots et on ne ressort qu'à la fin. Une lecture quasiment en apnée. Les mots de l'autrice sont puissants, ils sont choisis avec soins. Un livre qui marque…
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Le fils a pris la route pour un village perdu dans les montagnes. Sa mère lui a dit qu'il était temps qu'il prenne le relais. Alors il marche et arrive dans ce village où un prêtre l'attend pour le conduire auprès d'un enfant malade. Les médecins ne peuvent rien faire mais le fils sait parler la langue des choses cachées et sait si l'enfant vivra ou pas. Il a ce don que sa mère avait et il aide ceux qui le font appeler.
Mais alors qu'il sait qu'il ne devrait pas, il va aller dans une autre maison du village et découvrir des secrets qui impliquaient sa mère.

Un court roman d'une grande force qui ne laisse pas insensible. On découvre ceux qui ont un don (guérisseur, marabout, sorcière…) et le rapport compliqué qu'ils peuvent avoir avec ceux qui les appellent.
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Les livres de Cécile Coulon sont toujours surprenant. C'est un livre ultra court où, encore une fois elle réussi à me bluffer dans une atmosphère pleine de mystères où la mort côtoie les fantômes, les non-dits, les secrets, la transmission des pouvoirs de guérison.
Bref, vous l'aurez compris, vous allez plonger encore une fois dans l'univers de Cécile Coulon par la grande porte.
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Paie ta chronique.

J'ai lu ça et c'était fou.
Un conte noir, très noir, sur les rebouteux, les coupeurs de feux et autres guérisseurs, sur un village au fin fond d'une vallée sans lumière. Un roman sur l'équilibre des choses, sur ce qui le perturbe et sur comment le rétablir.
Bouffé en 2h.
À intercaler entre "Soudain dans la forêt profonde" d'Amos Oz, "Reste" d'Adeline Dieudonné et "L'éventreuse" de Stéphanie Glassey (chez Gore des Alpes)
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La mère est trop âgée pour se déplacer. C'est donc le fils qui va prendre la relève. Lui aussi est capable de venir en aide aux malades quand ni le médecin ni le prêtre ne peuvent plus rien pour eux. le fils connaît la langue des choses cachées. C'est ainsi qu'il se retrouve au Fond du Puits guidé par le prêtre vers la maison d'un petit garçon très malade veillé par son père, l'homme aux épaules rouges. le fils sent tout de suite que cet homme est un ogre. Il se laisse conduire vers une autre maison, une autre malade ce qu'il ne devait pas faire, la mère n'était appelée que pour un seul malade. Il découvre alors des choses cachées dans lesquelles sa mère était impliquée. Ce livre se lit comme un conte. Les personnages n'ont pas de noms : la mère, le fils, le prêtre, l'homme aux épaules rouges. La langue est très imagée, très animale. Cécile Coulon est aussi une poétesse et ça se ressent. Elle s'interroge sur la noirceur de l'homme et sur la possibilité de rétablir un équilibre pour rendre la vie possible malgré ça. Un court récit très imagé et très noir qui marque durablement le lecteur comme les contes d'autrefois.
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J'ai découvert cette autrice lors de différents podcast sur la course à pieds que j'écoutais lors de mes footing puis dans des émissions de télévision comme la grande librairie.

Et j'apprécie beaucoup la personne ! Alors lire ses livres me faisait un peu peur : et si je n'aimais pas ?

Mais finalement j'ai eu raison de me lancer 😁 Il y a quelque temps j'ai lu, et adoré, "seule en sa demeure" et aujourd'hui, dans mon challenge 7jours/7livres, j'ai découvert "la langue des choses cachées" que j'ai tout autant apprécié !

J'ai eu un peu de mal lors des premières pages avec l'appellation des personnages principaux (la mère/le fils) mais je m'y suis rapidement habituée.

J'ai apprécié l'ambiance assez sombre presque mystique et intemporelle qui y est décrite ☺️

Compte tenu de la taille du roman, celui-ci se lit d'une traite ☺️
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Cécile Coulon avec "la langue des choses cachées" nous ouvre la porte des non-dits, des choses qui dérangent, des histoires que l'on a envie d'oublier. 

Dans ce récit, aucun cadre temporel n'est établi, pas d'époque, pas de nom, aucun repère  qui nous permettrait de se dire, c'était dans le passé, c'était il y a longtemps. Ce récit que l'ont peut appeler conte, transcende les limites du temps, parce que la violence faite aux femmes n'est pas un simple sujet d'actualité que l'on découvre à travers nos écrans de télévision et les réseaux sociaux contemporains. Cette violence est profondément enracinée dans l'histoire de l'humanité, transmise de génération en génération, elle défie le temps. le silence est le fil conducteur et protecteur de cette violence qui garde ainsi toute sa force pour perdurer. 

Cette histoire se passe dans un village isolé, un lieu-dit appelé "Le Fond du Puits" 

"Le Fonds du Puits s'appelle ainsi car, du sommet de la colline où le garçon se trouve, on n'imagine pas que la terre puisse accepter des endroits pareils." (extrait p.15)

Un jeune homme arrive dans le village, on l'a appelé au chevet d'un enfant  malade. le prêtre l'attend, ou plus exactement, il attend sa mère, la guérisseuse. 

"La nuit tombe : le prêtre attend devant la croix plantée dans un rocher gris, il a appelé la mère le matin, il sait où la trouver, comment l'atteindre. Lorsqu'il demande, elle vient. Mais la mère est vieille : le prêtre ne sait pas que cette fois son fils arrive. (extrait p.17)

La mère est guérisseuse, elle a transmis ses pouvoirs au fils, c'est lui maintenant qui va soigner. Arrivé dans la maison de l'enfant malade, il ressent la violence vécut au sein de ses murs. Il va soigner l'enfant  en ignorant le père. Il relève juste sa particularité, ses imposantes épaules rouges d'où émanent une violence muette.

Le fils ignore les secrets qui pèsent sur les âmes de ce village. Un peu comme un puzzle, chaque maison fait partie de l'histoire de cette violence, comme chaque femme porte en elle un morceau de la violence faite aux femmes. Sa mère lui a transmis uniquement son don de soigner et les règles à respecter. Mais elle était aussi la gardienne des secrets. Elle ne lui a jamais dévoilé les malheurs de ce village. lorsqu'un enfant le sollicite pour se rendre au chevet de sa grand-mère malade, il se trouve confronté au dilemme de transgresser les règles établies par sa mère et le prêtre. En désobéissant, il va ainsi découvrir comment sa mère gardait le silence sur la violence faite aux femmes, tout en les soignant et leur insufflant la force de vivre.

On sait en refermant ce livre que le fils guérisseur n'agira pas à l'identique de sa mère. Bien qu'il ait hérité du langage des choses cachées, il se démarquera par une autre approche des malades. Ainsi, il incarne une nouvelle voie pour défier les silences et les secrets biens gardés.

Ce court roman, au style et au prologue finement élaborés est un récit très condensé. A lire vite pour en ressentir toute sa force.
Lien : http://ecriberte.over-blog.c..
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