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Citations sur Le Rire du grand blessé (59)

Le Pouvoir avait besoin des analphabètes, c’était le seul moyen pour garantir une prospérité à long terme.
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La lecture produisait des effets spectaculaires : elle ne rendait les patients ni meilleurs ni pires, mais pour la première fois depuis qu’ils avaient arrêté de se piquer, de sniffer, de fumer tout ce qui leur passait sous la main, le corps, de nouveau actif, exultait. Les émotions montaient, ils se laissaient transporter, les mots avaient ressuscité l’objet de leurs addictions initiales : le livre n’avait rien d’illégal. Ils pouvaient donc s’en donner à coeur joie.
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Vous ne ressentez rien parce que les Livres ne procurent pas d'émotions. Ils les font simplement sortir. Et vous ne les avez pas en vous.
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Les Agents ne perdaient rien, ils n'avaient pas le droit d'imaginer, de contourner la réalité pour l'exprimer par leurs propres moyens. Leurs capacités à intégrer le réel via des leçons et des images dépassaient l'imaginable. Ils récitaient des centaines de noms de rues, connaissaient le règlement intérieur des Manifestations, une bonne centaine de pages divisées en dix chapritres. Ils savaient tout, ils ne se demandaient jamais si les mots avaient un sens en dehors de ces préceptes. Le monde tournait autour des objets, de leurs fonctions, jamais de leur beauté. Ils apprenaient la force sans l'élan, l'action sans l'inspiration.
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J'avais les cartes en main : pendant que la foule pétait les plombs, je rêvais d'une existence lisse et propre, sans rien ni personne en travers de ma voie.
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L'Ecriveur s'orientait vers sa catégorie de prédilection : de nombreux candidats pour les Livres Frissons, très peu pour les Livres Fous Rires. Les Livres Haine ameutaient une palanquée de types capables de vomir sur commande un mépris abject, tandis que les Livres Tendresse étaient quasiment orphelins. Chaque exemplaire arborait sur sa couverture la catégorie émotionnelle à laquelle il appartenait, suivie d'un numéro correspondant à la date d'impression. Nul résumé, pas de biographie, ni de préface, encore moins de photo. Un texte seul. Les Maisons de mots ne perdaient pas de temps à inventer des phrases alléchantes : la mention de la sensation convoitée suffisait à assurer des ventes astronomiques.
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Pendant son apprentissage, concentré sur l'enchaînement des syllabes, la fonction des terminaisons, les affres de la grammaire, il ne s'était pas autorisé à embrasser le texte comme un ensemble : seul le mot isolé lui procurait du plaisir, celui de la compréhension, de la construction. Mais, une fois intégrée la mécanique des phrases, il avait lu le texte comme tous les citoyens. Et l'évidence s'était vengée : il ne ressentait rien.
Pas le moindre tremblement. Son coeur restait sec comme une plage désertée par les vagues. L'imagination pédalait dans le vide. Plus il avançait dans le texte, plus l'ennui prenait du poids, l'écrasait sous des avalanches d'histoires improbables. Déçu 1075 se croyait inapte, incompétent. Les livres Frisson ne lui inspirait qu'un dégoût prononcé pour les scènes de meurtre et les courses-poursuites au fond des bois quinze fois revisitées par le même Ecriveur. Les mots tentaient, en vain, de percer les barricades. Vaincus, ils retombaient comme des billes de chewing-gum oubliées dans le distributeur d'une fête foraine. 1075 ne supportait pas l'dée d'être totalement indifférent aux sensations que le texte était censé transmettre : des femmes pleuraient, leurs enfants se blottissaient contre elles, ils n'avaient rien connu de meilleur. Chez lui, les mots ne dégageaient aucune complicité, leurs bras n'étreignaient jamais ses pensées profondes. 1075 avait l'impression d'être un enfant qu'on essaierait d'amadouer avec des peluches débiles aux oreilles décousues.
Tant d'efforts, pour un mensonge.
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Nous étions des chiffres, des performances. Nos capacités étaient mesurées lors de tests trimestriels imposés par le Service National : prises de sang, examens psychologiques, mises en situations, contrôles d'aptitudes physiques. Le rêve devenait réalité : la ville nous attendait, elle offrait la vie, à nous qui n'avions connu que la survie...
... Aujourd'hui, on nous considère comme l'élite du pays...
... J'étais le garde-fou de millions d'individus prêts au pire pour ouvrir un Livre...
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L'orgueil, s'il est un vilain défaut, demeure un moteur irremplaçable.
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Longtemps, Charles Coban avait pensé que le courage consistait à mettre son poing dans la gueule de ceux qui lui faisaient du mal, blessaient ses proches, terrorisaient ses amis, ses voisins, sa famille. Il n’existait pas meilleure preuve de bravoure, d’honnêteté ; il méprisait les hommes placides, les adolescents tranquilles et les mères résignées. Leur lâcheté le dégoûtait.
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