Dans
La Vallée des oranges, Anaïs, une jeune pâtissière parisienne, découvre à Marseille l'existence d'une vieille boîte ayant appartenu à son arrière-grand-mère. Cela la conduit à Majorque, dans la ville de Sóller, sur les traces de son aïeule Magdalena.
Malheureusement, il s'agit d'une lecture à laquelle je n'ai pas accroché d'un bout à l'autre. Je commence à être habituée aux récits dans le récit et aux doubles temporalités, et cette histoire est loin de se démarquer par sa profondeur ou son originalité.
Dès le début, j'ai trouvé que la quête d'Anaïs sonnait faux. C'est une jeune femme entourée par ses amis, épanouie dans son travail et qui ne donne pas vraiment l'air de s'interroger, pourtant tout de suite, dès qu'on lui parle d'une vieille boîte ayant appartenue à Magdalena trouvée à l'autre bout de la France, elle se pose des questions telles que « Dois-je aller la chercher ? Ne vais-je pas déterrer un secret de famille ? »
Secret de famille qui, dans le fond, n'en est pas un. Madgalena ne semble pas tant avoir voulu dissimuler des choses, elle s'est plutôt abstenue de les évoquer une fois la page tournée. Anaïs ne dit-elle pas elle-même qu'elle n'est pas proche de sa mère et que, dans sa famille, personne ne se livre beaucoup ? Et que la guerre civile espagnole est assez taboue parmi ceux qui l'ont vécue ?
En plus de cela, Anaïs bénéficie dans sa recherche d'informations d'une chance magistrale. Elle tombe toujours sur les bonnes personnes, et même pile sur une vieille carte postale dans un meuble qu'elle doit posséder depuis des années… Autant de heureux hasards et de facilités scénaristiques ne contribuent pas à rendre l'intrigue prenante.
Celle de Magdalena ne l'est hélas guère davantage. La guerre civile et la résistance constituaient pourtant un cadre intéressant, mais trop peu exploité à mon goût. Pour ce qui est de son mari, on sent venir la vérité à des kilomètres, et de ce fait, difficile de ressentir la moindre once de pitié à son égard.
Quant aux autres personnages, ils sont globalement très creux. Les seconds rôles pourraient être interchangeables faute d'avoir un caractère développé, et Miquel et Anaïs sont trop lisses pour avoir du charisme. La quatrième de couverture vente une héroïne forte… J'espère que ce terme renvoie à Magdalena, parce que je ne vois pas en quoi Anaïs mériterait d'être qualifiée ainsi.
Le seul point positif que je concéderai à ce livre, c'est le dépaysement qu'il offre. Je dois reconnaître que, tout au long de ma lecture, j'ai eu moi aussi envie d'embarquer pour Majorque et d'aller découvrir sa vallée et ses oranges. Cela n'a toutefois pas suffi à mes yeux pour sauver ce roman de l'ennui.
Si vous aimez les histoires faciles et les romances à l'eau de rose, laissez-vous tenter. Pour ma part, ce sera sitôt lu, sitôt oublié.
Lien :
https://leslecturesdecyrligh..