Lentement mais sûrement, je m'approche de la fin de la pile de Harlequin vintage, piochant désormais parmi ceux dont le résumé m'emballait le plus. Un château en ruines en Auvergne ? Un beau ténébreux balafré ? Quel programme de rêve... sur le papier.
Si le château tient toutes ses promesses (si le bling-bling c'est votre truc, oubliez, ici on a des plafonds qui fuient, la moitié des pièces abandonnées comme débarras et des cheminées bouchées), du côté de Blaise, le constat est beaucoup moins brillant : s'il n'est vraiment pas mal sur le plan physique (il a même les cheveux plus longs que la moyenne, MERCI Madame Craven !!!), entre chantage et baisers forcés, il parvient à se rendre rapidement détestable. Oh, il n'est certes pas le pire des héros de romance vintage que j'ai pu lire, et respecte un peu plus Andréa au fur et à mesure, mais à ce stade, il est trop tard pour qu'on aie envie de lui pardonner si facilement.
La première moitié du livre n'est donc pas franchement emballante et il n'y a guère que le décor qui sauve les meubles. le château fictif de Saint-Jean-des-Roches possède même sa propre légende, et la vieille demeure fait presque office de personnage à elle seule.
Sara Craven est parvenue à rendre le lieu palpable, crédible, à lui donner une histoire et à la relier à celle du pays. Et ça, mine de rien, ça donne vraiment une saveur particulière au truc.
La seconde partie voit débarquer, Philippe, le neuve de Blaise, qu'Andréa prend sous son aile. le gamin est super attachant et son arrivée marque le début d'une seconde intrigue, tournant presque au romantic suspense par moments. C'est très bien foutu et prenant, même s'il n'y a pas beaucoup de mystère là-dedans. Dans le fond, il n'y en a pas besoin, l'intérêt étant plutôt de voir comment tout ça va se démêler.
« Andréa et la peur d'aimer » n'est donc en soi pas franchement mauvais, et même plutôt bon par certains aspects, mais le comportement de son héros ternit pas mal le tableau. En 2021, le livre accuse donc pas mal son âge, même s'il est malgré tout possible d'y trouver son compte.
Mentionnons tout de même un nombre élevé de coquilles, une ponctuation souvent aux fraises et quelques tournures de phrases maladroites.