La complexité est inhérente à l'existence puisqu'elle découle de la simplicité. (p272)
Notre cerveau a le don de connecter des faits. Parfois ces connexions conduisent à des découvertes scientifiques, parfois à des œuvres d'art, le plus souvent à des affabulations. (p163)
Essayer de comprendre Internet est devenu aussi ardu que de comprendre un organisme vivant. (p66)
Dans un monde global hautement interconnecté, il faut être irresponsable pour exercer le pouvoir. Un ordinateur imbécile, qui prendrait des décisions au hasard, ne commettrait pas plus d'erreurs qu'un politique averti. (p25)
La complexité est inhérente à l'existence puisqu'elle découle de la simplicité.
Comprendre l'origine d'une guerre, c'est retrouver le minuscule événement, perdu parmi tant d'autres, qui précipite l'état critique vers un état plus stable.
Nous sommes tous un grain de sable. Nos actions dépendent de la couleur de la zone où nous nous agitons.
Le Web est un métabolisme en cours d'évolution. Il est comme le cerveau des enfants, il noue sans cesse de nouvelles relations. Certaines ne servent à rien, d'autres ne mènent nulle part, se cassent, d'autres encore se trouvent renforcées, une intelligence et une conscience finiront peut-être par émerger de ce processus sans que nous en soyons nécessairement avertis
Pour nous, il n'y a pas d'autre méthode créatrice que le hasard. Le talent d'un artiste, d'un scientifique ou d'un ingénieur est de saisir les créations hasardeuses, de les organiser, de les relier. Le hasard est un mécanisme pour créer de la nouveauté. Il crée aussi beaucoup de déchets, mais l'évolution a mis en place des processus pour les trier : l'intelligence serait cette aptitude à voir ce qui peut être utile dans la myriade des créations inutiles. À un plus bas niveau, l'émergence serait un facteur de tri des créations hasardeuses.
Nous avons non seulement de droit à la différence mais le devoir de différence.
Les sociétés centralisées reposent sur des soldats formatés, les seuls individus aptes à répondre à des ordres. Les sociétés décentralisées se construisent grâce à des rebelles généralistes. Spontanément, ils créent des réseaux sociaux où chaque lien vibre à sa fréquence propre comme autant de notes de musique. De cette cacophonie émerge, par auto-organisation, un accord parfait, jamais un ton monocorde. Le passage de la centralisation à la décentralisation est, pour la société, comme le passage du contrepoint à la polyphonie en musique. Plutôt qu'une voix unique ui se fait écho à elle-même, de multiples lignes mélodiques s'entremêlent et se répondent.