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Citations sur La notion de culture dans les sciences sociales (10)

Il n'y a pas [...] d'un côté les cultures "pures" et de l'autre les cultures "métisses". Toutes, par le fait universel des contacts culturels, sont à des degrés divers des cultures "mixtes", syncrétiques, faites de continuités et de discontinuités. Il y a souvent plus de continuité entre deux cultures qui sont en contact prolongé qu'entre les différents états d'un même système culturel pris à des moments distincts de son évolution historique. [...] La continuité affirmée d'une culture donnée relève souvent bien plus de l'idéologie que de la réalité. (p. 74)
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Il n'y a pas d'identité en soi, ni même uniquement pour soi. L'identité est toujours un rapport à l'autre. Autrement dit, identité et altérité ont partie liée, et sont dans une relation dialectique. L'identification va de pair avec la différenciation. [...]
L'identification peut fonctionner comme affirmation ou comme assignation identitaire. L'identité est toujours un compromis [...] entre une "auto-identité", définie par soi, et une "hétéro-identité", ou "exo-identité", définie par les autres.
[...] L'analyse scientifique doit renoncer à prétendre trouver la vraie définition des identités particulières qu'elle étudie. La question n'est pas de savoir, par exemple, qui sont "vraiment" les Corses, mais ce que cela signifie de recourir à l'identification "corse". (p. 101-104, 113-115)
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La notion de culture se révèle [...] l'outil adéquat pour en finir avec les explications naturalisantes des comportements humains. La nature, chez l'homme, est entièrement interprétée par la culture. [...]
Rien n'est purement naturel chez l'homme. (p. 6)
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Contrairement à une conviction largement répandue, les relations continues sur une longue durée entre des groupes ethniques n'aboutissent pas nécessairement à l'effacement progressif des différences culturelles. Bien souvent, au contraire, ces relations sont organisées de façon à maintenir la différence culturelle. Parfois, elles entraînent même une accentuation de cette différence, par le jeu de la défense (symbolique) des frontières identitaires. (p. 113)
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Ce qui est premier historiquement, c'est le contact, ce qui est second, c'est le jeu de la distinction qui produit les différences culturelles. Chaque collectivité, à l'intérieur d'une situation donnée, peut être tentée de défendre sa spécificité en s'efforçant par divers artifices de convaincre (et de se convaincre) que son modèle culturel est original et lui appartient en propre. (p. 77)
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Si la culture n'est pas un donné, un héritage qui se transmettrait tel quel de génération en génération, c'est qu'elle est une production historique, c'est-à-dire une construction qui s'inscrit dans l'histoire, et plus précisément dans l'histoire des rapports des groupes sociaux entre eux. Pour analyser un système culturel, il est donc nécessaire d'analyser la situation sociohistorique qui le produit tel qu'il est. (p. 77)
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Toutes ces pratiques du corps, absolument, semble-t-il, naturelles, sont profondément déterminées par chaque culture particulière, ce que Marcel Mauss, de son côté, démontrera en 1936 dans son étude sur les "techniques du corps" : on ne s'assoit pas, on ne se couche pas, on ne marche pas de la même manière d'une culture à une autre. Chez l'être humain, on ne peut observer la nature que transformée par la culture. (p. 46)
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On n'a rien expliqué du tout quand on se contente d'utiliser le mot "acculturation" pour rendre compte des conséquences d'un contact culturel. Faire usage du concept, c'est désigner le phénomène à analyser, ce n'est pas réaliser l'analyse elle-même. Étudier un processus d'acculturation conduit nécessairement à préciser de quel type d'acculturation il s'agit, comment elle s'est produite, quels facteurs ont joué un rôle déterminant, etc. (p. 58-59)
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Margaret Mead affirme clairement que la culture est une abstraction (ce qui ne veut pas dire une illusion). Ce qui existe, dit-elle, ce sont des individus qui créent la culture, qui la transmettent, qui la transforment. L'anthropologue ne peut pas observer une culture sur le terrain ; ce qu'il observe, ce ne sont que des comportements individuels. (p. 45)
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Dans la mesure où l'identité résulte d'une construction sociale, elle participe de la complexité du social. Vouloir réduire chaque identité culturelle à une définition simple, "pure", c'est ne pas tenir compte de l'hétérogénéité de tout groupe social. Aucun groupe, aucun individu n'est enfermé a priori dans une identité unidimensionnelle. Ce qui est plutôt caractéristique de l'identité, c'est son caractère fluctuant qui se prête à diverses interprétations ou manipulations [...].
En réalité, comme chacun le fait à partir de ses diverses appartenances sociales [...], l'individu qui participe de plusieurs cultures fabrique, à partir de ces différents matériaux, son identité personnelle unique en opérant une synthèse originale. Le résultat est donc une identité syncrétique, et non double, si l'on entend par là une addition de deux identités en une seule personne. (p. 108-109)
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