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Critique de OverTheMoonWithBooks


Il y a 10 ans, quelques mois avant de passer le BAC, j'ai été voir le film "The Hours" pour penser à autre chose. Même si je ne me souviens pas bien du film, je me souviens que j'en suis ressortie en me disant que le sens profond m'avait échappé.

Alors, quand j'ai vu le livre sur les étagères de la médiathèque, je me suis dit que c'était l'occasion de me rattraper! Et avec un peu de chance, avec 10ans de plus je comprendrais sans doute mieux !

1ère impression : tiens ! le livre s'ouvre sur la même scène que le film ! Scène assez peu réjouissante certes, puisqu'il s'agit d'un suicide, celui de la célèbre Virginia Woolf, qui se retrouve être l'un des 3 personnages principaux de ce récit.

Les Heures, c'est un roman qui met en valeur la voix de 3 femmes qui bien que différentes en apparence sont prises de tourments similaires à des moments de leur vie. Ces femmes ont en commun d'être insatisfaites de leur vie à cause des choix qu'elles ont fait, guidées par la "Raison" (ou plutôt, les conventions de leur époque et de leur milieu social) plus que par leurs envies.
Michael Cunningham nous offre des descriptions du quotidien - de ses personnages - dans sa dimension angoissante : la futilité des apparences, les gestes et tâches mécaniques... Tout un amas de "petites choses" anodines qui servent à masquer les frustrations.
"Desperate Housewives" avant l'heure me direz-vous ? Peut-être. Mais sans la dimension caustique / humoristique.

Mais que faire face à ce quotidien qui étouffe, emprisonne et rassure à la fois - et oui, après des années de "faire semblant", comment être soi ?
Pour chacune d'elles, la sexualité et le désir (homosexuel, notamment) constituent l'essence même de la vitalité et de la jeunesse et les moyens de retrouver ce fameux "élan" qui permet de se senti en vie. Voilà pour l'Eros...

... mais comme dans toute littérature qui se respecte, son comparse Thanatos n'est jamais bien loin !

Et oui, après la pulsion de vie, vient la pulsion de mort. de manière lancinante, à demi-mots (ou non), Virginia, Clarissa et Laura sont amenées à penser au suicide comme moyen de reprendre le contrôle de leur vie et de leurs envies....

Autant je me suis ennuyée dans la lecture des 50 premières pages, puis au milieu aussi, autant d'un seul coup j'ai été emportée par ce roman. le personnage de Laura notamment m'a beaucoup "parlé". Me trouvant aussi à un moment de la vie où on est amené à réfléchir à tout ce qu'on a fait et à l' "après", j'ai pu apprécier la complexité et la richesse de ce roman.

Des voix touchantes et des femmes dont le questionnement me semble universel et intemporel.

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