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Critique de tamara29


Je remercie Babelio et la Revue Dada, spécialisée dans l'initiation à l'Art, pour le numéro consacré aux « Artistes femmes ».
Au travers de différentes périodes historiques, la revue explique pourquoi les femmes ont été peu nombreuses dans le milieu de l'Art.
Dans certaines grottes préhistoriques, des scientifiques ont démontré la présence de quasi autant d'empreintes féminines sur les fresques que celles de leurs homologues. Et c'est assez plaisant de penser qu'hommes et femmes étaient peut-être alors comme les 2 doigts de la main.
Alors que les femmes auraient pu continuer de marquer de leurs empreintes le monde artistique, ça dérape plus tard… Ainsi, à la Renaissance, tout est fait pour que les femmes restent à la maison (l'équivalent des grottes à cette époque). Les hommes, formés aux mathématiques et aux sciences, peuvent de fait comprendre les règles de la « perspective ». A cela s'ajoute que l'Eglise, un des grands commanditaires d'oeuvres, ne considère les femmes que comme des génitrices et ne leur passe donc pas de commandes.
En France, l'Académie Royale de peinture et de sculpture (fondée en 1648), bien qu'elle finisse par admettre quelques femmes, ne leur permet pas de suivre les enseignements. Il est bien entendu inconcevable qu'elles assistent aux cours de dessins d'après nature et voient des modèles nus (se disent-ils : « Couvrez ce biceps -ou autre- qu'elles ne sauraient voir ! On a déjà vu les fâcheuses conséquences avec Eve… » ?).
Plus tard, elles pourraient certes s'inscrire dans une école d'art mixte. Mais, pour cela, il faut appartenir à une famille aisée pour pouvoir se payer les cours (Frais, d'ailleurs, deux fois plus importants pour les femmes. Supposition : faut dire qu'elles sont un peu longues à la détente et qu'il faut sûrement leur consacrer deux fois plus de temps pour qu'elles acquièrent les principes de base. Autre hypothèse : malgré tous les obstacles, elles ont l'air d'avoir tellement envie de dessiner que ce serait dommage de ne pas en profiter en monnaie sonnante et trébuchante ?).
Au 20ème siècle, les institutions académiques ne sont plus le passage obligé pour peindre. Pour autant, les hommes avant-gardistes ne leur laissent pas forcément de la place. Elles ne sont encore majoritairement cantonnées qu'au rôle de muses (ou de modèles).
C'est donc peu dire si les femmes artistes qui ont réussi tout de même à se faire un nom ont dû avoir un sacré cran et autant de pugnacité (voire un peu d'argent).
La revue Dada rappelle quelques-unes des femmes artistes les plus marquantes dans l'histoire. D'Elisabeth Vigée le Brun (renommée pour ses portraits dont la reine Marie-Antoinette), en passant par Rosa Bonheur, Marie Bashkirtseff, Suzanne Valadon, Camille Claudel, Berthe Morisot, Hilma af Klint. Pour finir par les plus contemporaines comme Sonia Delaunay, Tamara de Lempicka, Niki de Saint-Phalle, Cindy Sherman, Annette Messager ou encore Dorothea Lange… Certaines d'entre elles étaient très engagées, féministes, mais difficile de leur en vouloir s'il faut en passer par là pour un peu plus d'égalité. (J'ai de mon côté bien du mal à arrêter l'énumération de ces femmes, tentative désespérée pour tendre vers la parité).
Dans cet ouvrage, les couleurs et illustrations, les jeux de mots (« où sont les femmes ? », « Au bonheur des dames »…) ou encore l'abécédaire et les jeux en fin de revue facilitent et animent la lecture de différents chapitres pour les jeunes lecteurs.
La revue Dada signe une nouvelle fois un agréable numéro. On peut d'ailleurs noter que les articles et illustrations ont été réalisés par une majorité de femmes. Très pédagogique, expliquant clairement les périodes phares ou encore les mouvements les plus importants, cette revue s'adresse certainement aux plus jeunes. Mais ce numéro est tout aussi intéressant pour les autres qui peuvent découvrir certaines femmes moins connues ou peaufiner leurs connaissances sur l'histoire de l'Art par le prisme des femmes.
Bref pour tous les amoureux et curieux de l'Art, jeunes et moins jeunes, et… femmes ou hommes, bien entendu.
Et qui sait, peut-être une de ses jeunes lectrices deviendra-t-elle une de ces futures artistes ? Et peut-être qu'un jour, également, il ne sera plus nécessaire d'éditer un numéro spécial sur les « Artistes femmes ».
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