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Critique de Gabylarvaire


Même si les misogynes ne veulent pas l'admettre, il existe une très nette différence entre le féminisme et la misandrie. le féminisme c'est le fait de ne plus accepter qu'une femme soit considérée comme inférieure. le féminisme c'est le refus de traiter les femmes comme des paillassons, des domestiques ou des serpillères à sperme. le féminisme c'est refuser que les hommes choisissent à notre place. le féminisme c'est ne plus accepter les agressions sexuelles, les violences, le sexisme, la misogynie, la gynophobie. Alors que la misandrie, c'est de la haine envers les Hommes. Seulement, lorsqu'on a vécu viols, violences, agressions, la barrière peut assez rapidement s'effondrer. La misandrie est-elle quelque chose d'innée ou est-ce une conséquence d'un vécu répété ? Je suis féministe et j'ai deux garçons. Même en les élevant féministes, ils seront un jour vu comme des bipèdes à queue violents par certaines femmes. C'est triste pour tout le monde. Les féministes ne détestent pas les Hommes, elles veulent être leur égal dans les choix, la relation, la société…
« Jennifer est la conséquence d'une certaine forme de terrorisme. Dès l'enfance, les petites filles sont éduquées dans la crainte de l'homme néfaste. Nous sommes terrifiées à l'idée que ce monstre nous harcèle, nous viole, ou pire, nous assassine. Incapables de différencier les bons des mauvais, nous en arrivons à nous méfier de tous les hommes. de fait, on déconseille aux femmes de sortir seules la nuit, on leur impose des tenues vestimentaires appropriées, on leur interdit de parler aux inconnus, on leur reproche d'être trop séduisantes, etc. Sans oublier les cours d'autodéfense, les pailles anti-GHB, les bombes lacrymogènes et les sifflets antiviol. Nous vivons dans la peur constante d'être attaquée par les hommes. Ne s'agit-il pas d'une forme de terrorisme ? » Cette citation du roman (in)visible de Sarai Walker nous fait comprendre que l'on puisse avoir envie de vivre dans une communauté sans Hommes. On pourrait se promener la nuit sans avoir peur, on pourrait s'habiller comme on veut, on pourrait jouir de ses choix.
Alors lorsque Win, qui a vécu l'oppression masculine, qui a été entourée par l'oppression masculine, décide de créer Femlandia, nous y voyons que du positif. Je repense à Jenny Fields dans le Monde selon Garp, qui a créé son foyer pour aider et protéger les femmes, je repense à la Fondation Calliope dans le roman (in)visible de Sarai Walker et je me dis Femlandia, communauté autarcique, sera un Paradis pour les femmes qui veulent fuir la violence du patriarcat… « Si je pouvais étendre la portée de mon ouïe, il y a encore d'autres choses que je n'entendrais pas. Je n'entendrais pas " je croyais que tu en avais envie". Je n'entendrais pas de voitures avec seulement des hommes derrière le volant, ou des cris de jeunes filles qu'on excise. Je n'entendrais pas que le témoignage d'une femme ne vaut que la moitié de celui d'un homme, ou les voeux forcés d'une jeune fille forcée d'épouser son violeur. Je n'entendrais que le silence. Et dans ce silence, j'entendrais la paix.
Elles sont heureuses, ici. » Donc, on ne comprend pas le comportement de Miranda, la fille De Win, qui déteste le projet de sa mère, qui ne soutient, ni s'investit.
Miranda m'énerve direct. (C'est un comble car c'est le personnage principal). Ne supportant pas le protagoniste du roman, je suis curieuse de savoir où Dalcher veut nous emmener.

***
Le capitalisme s'est complètement effondré, la société est morte, les denrées n'arrivent plus dans les magasins. Dépendantes de l'ancien système, Miranda et sa fille adolescente, Emma peinent à survivre. Miranda finit par se rendre compte, que la seule solution pour elles, c'est de rejoindre Femlandia.

Il existe un épisode de Z Nation où l'on rencontre une communauté féminine autarcique. Il s'y passe quelque chose d'horrible et donc le roman de Dalcher ne me surprendra pas le moins du monde. Pour ceux qui n'ont pas vu cet épisode, vous serez peut-être surprise.

*****
Je n'aime pas trop quand la quatrième de couverture ose écrire : La Reine de la Dystopie. Faut pas déconner non plus, Margaret Atwood en a écrit beaucoup plus et bien avant.

Ensuite ce roman, me fera le même effet que son roman Vox : gentil.

Quand vous vous renseignez sur ce que vivent certaines femmes, ou certains enfants, Dalcher se montre vachement aseptisée. du coup, je trouve que comme pour Vox, on passe à côté du message. Elle a des idées très intéressantes mais elle pourrait être plus percutante. On a une impression de « ouh la la c'était un cauchemar, mais tout va bien maintenant ! ». Mais non madame, tout ne va pas bien ! Pour moi, Dalcher écrit des situations horribles, avec douceur. Quand j'ai lu La Défense du Paradis de von Steinaecker, j'ai pleuré à la fin, j'étais terriblement bouleversée. Parce que ce que les personnages vivent dans ce roman, des milliers d'immigrés, d'enfants et de femmes le vivent chaque jour dans le présent. « La science-fiction a toujours été une façon de parler du présent de manière métaphorique » Moebius. Et c'est ce que j'attends d'une dystopie. Les idées de Dalcher sont là, aucun doute, mais on dirait que c'est juste un cauchemar dont on va se réveiller. On ne sort pas d'un conditionnement sectaire de quinze ans en un claquement de doigt. Pas très crédible.
Donc à lire pour les idées et le suspense !
Sinon je vous invite à lire la critique de audelagandre qui apportera plus vu que je ne sais pas m'exprimer.
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