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Citations sur Le Retour d'un Roi (7)

Au fur et à mesure de l'avancée des négociations, ce qui, à l'origine, devait être une opération sikhe au profit des intérêts britanniques se transforma lentement en une opération britannique pour servir les intérêts sikhs.

Ce n'est qu'à la fin du mois de juin, après transfert du lieu de discussion à Lahore - où Burnes et Masson vinrent de Peshawar pour gonfler la délégation anglaise -, que Ranjit confirma être prêt à se joindre à une armée principalement composée de Britanniques dans le but de mettre Shuja sur le trône.

"'Votre Altesse a conclu voici quelques temps [en 1834] un traité avec Shah Shuja ul-Mukh", dit Macnaghten. "Pensez-vous qu'il soit toujours dans votre intérêt de consacrer la validité de ce traité et vous conviendrait-il que le gouvernement britannique signe à son tour ledit traité ?"

-"Ce serait ajouter du sucre au lait", répondit Ranjit.
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En 1843, peu après son retour de la boucherie que fut la première guerre anglo-afghane, l’aumônier militaire de Jalalabad, le révérend G.R. Gleig, rédigea un mémoire sur la catastrophique expédition dont il fut l'un des rares rescapés.

Ce fut, explique-t--il, "une guerre lancée avec des objectifs à la pertinence douteuse, menée avec un curieux mélange de témérité et de timidité, conclue après bien des souffrances et des désastres, sans que le gouvernement qui l'avait dirigée ou l'important corps de troupes qui l'avait faite n'en fut auréolé de beaucoup de gloire. Pas un seul profit, politique ou militaire, n'a été retiré de ce conflit. Notre évacuation finale du pays ressembla à la retraite d'une armée vaincue."
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"Après tout le gâchis et les destructions d'une guerre onéreuse, inutile, à la légalité douteuse,(...)les Britanniques avaient laissé l'Afghanistan pratiquement tel qu'ils l'avaient trouvé, conclut-il." (Sir Jasper Nicholls, commandant en chef)
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Mohan Lal nous donne une quatrième version, sans doute la plus crédible et incontestablement la plus émouvante.

Après que Charles Burnes eut été tué et que le feu eut ravagé toute la chambre, Sir Alexander Burnes fut contraint de venir sur le pas la porte qui donnait sur son jardin. Là, il implora la multitude de lui laisser la vie sauve, mais, recevant en réponse un torrent d'insultes, il abandonna tout espoir de salut. Sur ce, il dénoua la lavallière noire qu'il avait autour du cou et s'en banda les yeux, afin de ne pas voir d'où proviendrait le coup fatal. Après cela, il s'avança, et en une minute, il fut taillé en pièces par la foule en furie.

"Les lames affûtées de deux cents courageux Afghans réduisirent son corps en fragments d'os", raconte Maulana Kashiri
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Plus je rentrais dans le détail, plus le premier engagement catastrophique de l’Occident en Afghanistan me semblait présenter de vraies similitudes avec les aventures néocoloniales d’aujourd’hui. Car la guerre de 1839 avait été lancée sur la foi d’informations tripatouillées à propos d’une menace virtuellement non existante : à partir du séjour d’un seul envoyé russe à Kaboul, l’histoire avait été gonflée, puis manipulée par un groupe de faucons ambitieux et idéologues dans le but de créer une peur – en l’occurrence, celle d’une invasion russe imaginaire. Comme l’écrivit de Téhéran en 1838 John MacNeill, le russophobe ambassadeur britannique : « Nous devrions déclarer que quiconque n’est pas avec nous est contre nous… Nous devons prendre le contrôle de l’Afghanistan 2. » Ainsi fut déclenché un conflit inutile, coûteux et parfaitement évitable.

Je m’aperçus petit à petit que les parallèles entre les deux invasions n’étaient pas simplement anecdotiques, mais substantiels. Les mêmes rivalités tribales et les mêmes batailles continuaient à se dérouler dans les mêmes endroits cent soixante-dix ans plus tard, sous couvert de nouveaux drapeaux, de nouvelles idéologies et de nouveaux marionnettistes politiques. Les mêmes villes abritaient des garnisons étrangères qui parlaient les mêmes langues et étaient attaquées à partir des mêmes cercles de collines ou des mêmes passes d’altitude.
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le cortège qui quitta la cité offrait néanmoins un spectacle affligeant car, accompagnant les Britanniques d’une démarche lourde, venait tout un éventail de groupes dont les vies avaient été déracinées et ruinées par la désastreuse aventure d’Auckland : la noblesse afghane qui s’était rangée du côté des envahisseurs, et en particulier les Qizilbash, très anglophiles, qui n’avaient guère d’autre choix maintenant que de plier rapidement bagage et de suivre leurs alliés ; les longues files de cipayes estropiés et invalides qui avaient été abandonnés à leur sort par les officiers d’Elphinstone lors de la retraite de 1842, pour beaucoup amputés et rongés par la gangrène, devaient effectuer le trajet ballottés dans des litières ou des paniers accrochés à des chameaux ; les quelque cinq cents familles hindoues sans ressources, que le pillage et la destruction de leur quartier à Kaboul avaient laissées ruinées et sans foyer ; enfin, fermant la marche, les survivants de la dynastie Sadozaï ainsi que les harems des shahs Shuja, Zaman et Fatteh Jang, dont tous les espoirs de reconquête de leur royaume avaient été anéantis par l’incompétence et l’impopularité des occupants britanniques et qui, de nouveau, se préparaient à un avenir incertain dans un pays étranger.
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Les penchants de Lord Auckland n'échappèrent pas eux non plus à la curiosité de Ranjit :
"Lord Auckland est il marié ?
- Non.
- Quoi ? Il n'a pas du tout de femme ?
- Aucune.
- Pourquoi il ne se marie pas ?
- Je l'ignore.
- Pourquoi vous ne vous mariez pas ?
- Je n'en n'ai pas les moyens.
- Pourquoi donc ? Les épouses anglaises sont-elles chères ?
- Oui, très.
- J'en voulais une moi-même il y a quelque temps et j'ai écrit au gouvernement à ce sujet, mais ils ne m'en ont envoyé aucune."
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