Sitôt, les mots se ruent à l'orée de sa lèvre
et, comme des oiseaux s'envolent à la ronde.
L'amant se fait poète et, brûlé dans la fièvre,
n'a de cesse qu'il n'ait tout révélé au monde.
Servi par le talent de
Yann Damezin, ce conte a traversé le temps inspiré de grands poètes comme Nizami ou plus près de nous Ahmed Chawqi. Même les occidentaux ont été sensibles à cette histoire orientale propagée par les bédouins arabes d'Irak.
Ce jeune lyonnais s'est donc approprié ces "Chants d'outre-tombe" en sublimant cette histoire d'amour malheureuse.
Le résultat se conclue par une bd réussie magnifiée par des planches inspirées des miniatures persanes et par un récit en alexandrins qui donnent à l'ensemble une cohésion éblouissante.
Ce mariage heureux entre poésie et illustrations dément le choc des cultures que
Pamuk relatait dans "Mon nom est rouge". L'opposition de l'art pictural du XVI siècle entre orient et occident est ici balayée pour unir deux mondes et ajouter même un coté féministe. En effet Leïli amoureuse de Majnoun préfère sa liberté à un amour figeant.
Je pense que Damezin s'est inspiré de
David B. pour libérer son imagination et peut-être de cartes de tarots divinatoires pour m'enchanter à cette lecture où la magie est une part de cette histoire tragique d'un "fou d'amour".
Une bd impressionnante et éblouissante de beauté.
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