Nos styles s'opposent mais nous créons à nous deux notre propre ballet. Cet affrontement est une danse et le bois de nos armes joue sa propre musique.
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Je n'ai pas cherché à être cassante, mais Daire ravale ses sanglots dans la seconde, trop étonnée pour protester. Je ne peux pas la laisser instiller le doute dans nos esprits. Se dégonfler maintenant, ce serait renoncer à faire nos propres choix.
Au fond, nous ne sommes pas si différents les uns des autres.
Deux jambes, deux bras, un cœur.
Pourquoi réduire son prochain en esclavage alors qu'ensemble,
nous pourrions accomplir de merveilleuses choses qui embelliraient notre monde ?
Jahanshah Roya,
confessions rendues publiques après sa disparition
La sultane Padmé est peut-être douée pour décrypter les gens, en revanche, il y a quelque chose qu'elle n'a pas du tout compris : demandez à deux personnes de ne pas se fréquenter, vous obtiendrez l'effet inverse.
— Écoutez votre instinct, me chuchote-t-elle avec sympathie. Le cœur chante à lui seul un nombre incalculable de vérités.
Puisse la magie des djinns ensangler votre vie.
Dois-je vous rappeler que nous sommes au palais de Prematia, un sultanat qui n'abrite que des familles dagnires depuis la nuit des temps ? Lorsque vous épouserez mon Callum, votre culture ne sera plus qu'un souvenir et vous pourrez embrasser la vie qui vous tendra les bras. Laissez-donc les rites sauvages et les danses du ventre à ceux que ça concerne, vous êtes une vraie princesse, maintenant.
Être comme moi, c'est l'assurance de mener une vie d'incertitudes mêlée à des craintes et un ressentiment féroce. La discrétion est devenue une seconde nature pour mon peuple. Et pour quoi ? Échapper à des êtres vicieux, avides de ce qu'ils ne peuvent obtenir autrement que par la force. Rien d'autre.
— Passons à vous, Rozenn. Personnalité volcanique. Franc-parler. Vous ne faites jamais dans la demi-mesure m’a-t-on dit. Vous êtes comme ces fleurs épineuses, aussi somptueuses que piquantes. Votre nom vient-il de là ?
Les gens comme moi sont pacifiques et mènent une existence simple sur les Terres Libres depuis des siècles. Pour certains d’entre nous, il n’est pas prudent de s’établir trop longtemps quelque part, mais j’ai eu la chance de vivre à l’abri du besoin et de la menace représentée par les dagnirs.