Chasseneuz s’emporte contre ce penchant qu’ont les hommes à vouloir fulminer l’anathème tout de suite et contre n’importe quoi, rabaissant la justice de Dieu pour en faire une arme de superstition. Et ils s’imaginent que la Providence leur donne raison parce que, parfois, les fléaux ont semblé reculer ! Mais est-ce la marque de Dieu, ou plutôt celle du diable, que de faire croire aux esprits faibles qu’ils sont dans le juste pour mieux les attirer dans la faute ?
Or sommes-nous en train de chercher cette vérité-là ? Non ! Nous jugeons avec l’orgueil des forts, sans chercher à comprendre la raison des faibles. Nous nommons ravage et vermine ce qui nous cause du tort, pensant que cela suffit à exiger de Dieu que cela cesse. Et nous nous apprêtons à condamner en Son nom sans prendre le temps de rien écouter sinon nous-mêmes, simplement parce que ceux que nous accusons sont sans voix.