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EAN : 9782072960482
160 pages
Gallimard (05/05/2022)
3.22/5   30 notes
Résumé :
« Je demande que les rats puissent être entendus avant d’être condamnés. Que l’on ajourne le procès, et que dans chaque paroisse soit réalisé un affichage qui tienne compte de la hauteur des bêtes, afin que l’information soit aisée et juste. Rappelons-nous qu’il y va du salut de nos âmes. Car il n’y a pas d’autre juge que Dieu. Et il ne nous revient pas à nous, ses créatures parmi les autres créatures, de dire à sa place lesquelles valent plus que les autres. »
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Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique
Le procès des rats est un roman étrange et confus.
Charles Daubas nous entraîne en 1510 entre Bourgogne et Morvan à Autun. Autun haut lieu religieux et médiéval. Son évêché en fait foi.
En cette année 1510 , les cultures ont été ravagées par une cohorte de rats et la peur de la peste s'immisce rapidement entre les remparts d''Autun.
Comme cela se faisait au Moyen Âge, un procès contre les rats est intenté. Dans le rôle de l'accusateur, l'Église , dans le rôle du défenseur, l'avocat Chasseneuz .
Ce procès qui tient lieu de titre et de quatrième de couverture n'est pas le centre du roman. On en parle au début, on en parle à la fin. Une autre histoire fait vivre de façon confuse le roman : l'histoire de Jean Mortagne dit Caboche, boucher-éleveur , et de quelques enfants vivant dans la forêt et aux prises avec une ourse et d'autres animaux.
La superposition de ces deux histoires rend pour le moins le roman peu cohérent.
Bien que court ( 150 pages ), le roman paraît fastidieux et le but recherché par l'auteur est loin d'être perceptible.
Je n'ai malheureusement trouvé aucune philosophie, aucune poésie dans cette lecture.
Je pensais que serait développé une réflexion sur le pouvoir des hommes, des animaux. Quelle place donne t on à chacun..
Le procès des rats reste à faire.

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Oyez ! oyez ! braves gens !
Les paysans demandent un procès.
Accusés ?
Les rats.
Motif ?
Destruction des récoltes.
Devant la fronde et pour répondre à la demande paysanne, l'évêché d'Autun intente donc un procès.
Oui, mais voilà,  il ne suffit pas d'accuser et de condamner, il faut donner le droit aux rongeurs de se défendre.
Puisque c'est aux représentants de l'église que l'on va demander réparation, toutes les créatures de Dieu n'ont-elles pas les mêmes droits ?
C'est Barthélemy Chasseneuz, qui sera leur avocat.
Ridicule, dites-vous ?
Pourtant, l'histoire est véridique et se déroule en 1510, dans cette cité bourguignonne.
C'est l'un des sujets du nouveau roman de Charles Daubas.
Le romancier va ainsi nous conter cette incroyable affaire (pour nous, gens du XXIème siècle), qui n'avait rien d'exceptionnelle au moyen Âge.
L'auteur replace l'affaire dans son contexte en nous immergeant dans le quotidien d'une population qui vient à peine de sortir de longues années de peste.
Daubas est un conteur.
J'ai adoré son écriture, la langue qu'il manie avec virtuosité et qui sublime le plaisir de la lecture.
J'ai peut-être trouvé qu'il se disperse à certains moment et qu'il m'a embrouillé avec tous ses personnages, mais c'était quand même une belle découverte littéraire, sans parler de l'étonnante histoire de ces procès qu'on intentait aux animaux de toutes espèces.

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J'avais lu Cherbourg qui m'avait plu et j'ai découvert ce 2e roman de ce jeune auteur : le procès des rats.
le sujet est original et peu ou pas traité chez les romanciers. il s'agit de la question des procès des animaux qui se tinrent dans la France du Moyen Âge et de la Renaissance.
l'action se déroule à Autun en Bourgogne au début du XVIe siècle. Bien que ce sujet soit complexe et ardu, l'auteur parvient d'emblée à nous subjuguer avec talent dans le monde de cette époque, ses problèmes, ses passions, ses oppositions et ses mystères. Plus qu'à des longues et inutiles descriptions, l'auteur nous propose plutôt par touches successives et discrètes une immersion irrésistible dans un univers inconnu et pourtant si proche. La peste, les tensions entre laboureurs et éleveurs, paysans et bourgeois, religieux et laïcs, forêt impénétrable et ville médiévale, hommes et animaux, spiritualité et temporalité s'imposent dans un décor vivant et brûlant.
Toutes ces références apparemment anciennes, on le découvre vite, sont en effet d'une modernité brûlante…
Dans une langue magnifique et hors du temps, Charles Daubas parvient donc à nous impliquer dans une intrigue profonde et bouleversante qui englue nos chaussures de cette lourde terre du Morvan et de ses brumes mouillées…
Les phrases sont belles et nous envoûtent dans une poésie prégnante à chaque chapitre.
Charles Daubas parvient ainsi à nous convaincre du caractère éternel de notre condition humaine. C'est un de ses messages et il le fait simplement et modestement, en faisant appel à notre inconscient, comme il le fit déjà pour Cherbourg.
N'est-ce pas ce que nous lecteurs devons attendre d'un roman ? Sortir de nous pour partir à la découverte de territoires inconnus et en sortir plus riches et heureux, nouveaux détenteurs d'expériences insoupçonnées et inattendues?
N'est-ce pas la description idéale de la littérature ?
Une expérience et une découverte intime et personnelle… à partager.
J'ai bien aimé le Procès des Rats et il m'en est resté longtemps un arrière goût dans la bouche…
A partager !
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J'avais aussi lu le 1er, Cherbourg, et le 2e est pour le moins très différent ! Fini les sous-marins, la radioactivité et la bruine maritime, bienvenu à Autun, en lisière de forêt morvandelle et en plein Moyen Age. L'histoire est ici édifiante puisque Charles Daubas relate l'histoire vraie d'un grand procès intenté à des rats par l'évêché d'Autun. le récit du procès est assez incroyable, notamment cet avocat qui défend les bêtes et cherche par n'importe quel moyen à repousser la sentence, n'hésitant pas à recourir aux arguments les plus improbables. Mais j'ai surtout apprécié le fait que le procès s'efface pour devenir la toile de fond d'une fresque plus large, où l'on suit des personnages qui tentent de survivre, de faire leur chemin et parfois de disparaitre pour échapper au destin d'une époque rude et remarquablement dépeinte. J'ai été vraiment pris par l'histoire, immergé dans un autre temps et un autre monde, mais qui ne paraissent jamais exotiques, peut-être en raison d'une écriture qui vient chercher l'intime de chaque personnage et parvient à nous les rendre si proches. Un voyage dans le temps, et un très beau roman qui reste longtemps en bouche.
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Aujourd'hui je vais évoquer le procès des rats second roman de Charles Daubas. Il est l'auteur de Cherbourg qui se passait dans cette ville portuaire où l'atome suscite moult fantasme. Son nouveau texte est aux antipodes du premier ; cette fois il conduit le lecteur dans la France bourguignonne médiévale et l'invite à une réflexion juridique et philosophique.
L'action principale du Procès des rats se déroule à Autun dans les années 1510. La dévastation des récoltes par les rats en temps de peste est au coeur de l'intrigue. Ces animaux sont synonymes de mal et de souffrance, ils sont les vecteurs de la maladie qui décime villes et campagnes. Dans un premier temps, il ne se passe pas grand-chose comme l'expose le narrateur : « finalement, on ne fit rien. Il n'y eut pas de procès, pas de fondé de pouvoir. Tout le monde retourna chez soi et on finit, quelques semaines plus tard, par manger le cochon. Puis la peste emporta tout. Les paysans, le village, les histoires de cochon. Elle battit la campagne et traversa Autun comme un incendie qui passe d'une maison à l'autre et qu'on ne peut arrêter. Elle emporta la moitié des têtes connues avant de s'en aller, d'un coup. » En quelques phrases suggestives l'auteur décrit les ravages et la misère. Les agriculteurs et la foule affaiblie se demandent : « ne pourrait-on pas abréger, maudire les rats, les menacer d'anathème, qu'ils s'en aillent enfin. » Afin de répondre à l'exaspération de la population l'évêque local décide d'intenter un procès pour faire condamner les rongeurs responsables de tous les maux. Il faut se rappeler qu'à l'époque les procès contre les animaux étaient courant et ne constituaient pas une exubérance comme cela serait le cas aujourd'hui. Mais un avocat, défenseur des rats, va s'imposer et retarder le déroulement du procès et le jugement. En effet, il se plaint du manque de considération à l'égard des présumés coupables qui n'ont pas tous les moyens d'assurer leur défense ; ils ne peuvent pas lire les affiches qui ne sont pas placées à la bonne hauteur. Devant la cour il s'exclame : « je demande donc que les rats puissent être entendus avant d'être condamnés. Que l'on ajourne le procès, et que dans chaque paroisse soit réalisé un juste affichage qui tienne compte de la hauteur des bêtes, afin que l'information soit aisée et juste. » le personnage de l'avocat est un plaideur hors-pair, il a aisance oratoire qui lui permet d'interpeller le public ; il participe à des joutes verbales qui convainquent. Mais il est aussi l'objet de contre-offensive : « du bavardage qui mène ce pays à la faillite et à la mort. Regardez autour de vous ! Les gens sont fous de rage. Les récoltes sont dévastées, et la famine menace partout. Et vous, vous vous moquez de tout cela, de la misère de ces gens. En bafouant les hommes, vous bafouez Dieu tout autant ! » A l'histoire du procès se mêle en parallèle celle d'un boucher et d'enfants. Cette fable est plus difficile à suivre. Pourtant il se dégage une poésie et un ton qui charment. Les drames se multiplient : « la nouvelle du boeuf mort avait déjà chauffé le pays à blanc, et la disparition de la fille a cueilli cette colère en route, faisant basculer la ville avec elle. » le procès reste en filigrane du récit tandis que la description réaliste peint avec précisions les luttes et les oppositions entre bourgeois et paysans, riches et pauvres. A l'issue de la narration : « la foule se tient devant l'officialité. Ils sont venus pour les voir payer enfin, tous ces rats par qui le malheur arrive. Qu'ils payent pour la famine, et la peste qui vient juste après, entrant par la fenêtre qu'elle a laissée ouverte derrière elle. »
Le procès des rats est une reconstitution historique romanesque bien documentée. le roman montre l'influence de l'église et le rapport aux animaux qui a beaucoup évolué depuis l'époque médiévale où humains et animaux étaient plus proches avec une symbiose importante. Charles Daubas avec ce nouvel opus montre ses indéniables qualités littéraires.
Voilà, je vous ai donc parlé du Procès des rats de Charles Daubas paru aux éditions Gallimard.

Lien : http://culture-tout-azimut.o..
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Chasseneuz s’emporte contre ce penchant qu’ont les hommes à vouloir fulminer l’anathème tout de suite et contre n’importe quoi, rabaissant la justice de Dieu pour en faire une arme de superstition. Et ils s’imaginent que la Providence leur donne raison parce que, parfois, les fléaux ont semblé reculer ! Mais est-ce la marque de Dieu, ou plutôt celle du diable, que de faire croire aux esprits faibles qu’ils sont dans le juste pour mieux les attirer dans la faute ?
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Or sommes-nous en train de chercher cette vérité-là ? Non ! Nous jugeons avec l’orgueil des forts, sans chercher à comprendre la raison des faibles. Nous nommons ravage et vermine ce qui nous cause du tort, pensant que cela suffit à exiger de Dieu que cela cesse. Et nous nous apprêtons à condamner en Son nom sans prendre le temps de rien écouter sinon nous-mêmes, simplement parce que ceux que nous accusons sont sans voix.
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