AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Andromeda06


"L'attentat" de Loïc Dauvillier (scénario) et de Glen Chapron (dessin et couleur) est l'adaptation graphique du roman de Yasmina Khadra, au titre éponyme, que j'ai lu il y a un certain temps maintenant.

Ce roman fait partie de la "trilogie du malentendu", le malentendu étant ici le conflit israélo-palestinien. Nous sommes amenés à suivre le docteur Amine Jaafari dans sa quête de vérité. Chirurgien arabe naturalisé palestinien, Amine rentre épuisé de l'hôpital. Il y a eu en effet un attentat quelques rues plus loin ce jour même : un kamikaze s'est fait exploser dans un restaurant. On y compte 19 morts et de nombreux blessés. Amine est trop fatigué pour s'inquiéter de l'absence de sa femme, qui aurait déjà dû être rentrée après avoir passé quelques jours chez sa grand-mère. Mais à peine s'est-il couché qu'il est réveillé par le téléphone : on lui demande expressément de revenir à l'hôpital. Arrivé sur les lieux, son ami et commissaire de police l'accompagne jusqu'à la morgue, où il doit identifier un corps... celui de sa femme... Peu après, il apprend que c'est elle qui est entrée dans le restaurant, ceinturée d'explosifs...

Refusant d'abord d'y croire, il devra se faire une raison et l'admettre. Comment a-t-il fait pour n'avoir rien remarqué ? Que s'est-il passé en elle ? Amine, dans son besoin de comprendre et de commencer son deuil, se lance dans une quête qui en dérangera plus d'un...

On y retrouve assez bien l'atmosphère du roman. La situation de guerre, les tensions dues au conflit, les préjugés sont fortement ancrés à l'histoire d'Amine, ils en sont presque le fil rouge d'ailleurs. Les doutes, questions et ressentis d'Amine sont tout aussi palpables. Et si le format graphique oblige à synthétiser le récit original, il reste tout de même très fidèle dans le déroulement des événements. Mon seul vrai reproche vient du fait que les liens entre les protagonistes ne sont pas assez explicites, et notamment ceux entre Amine et ses nombreux cousins et oncles d'Israël. Pour qui n'a pas lu le roman avant, il doit être un peu difficile de combler cette lacune. Mais l'histoire n'en est pas moins poignante, difficile et douloureuse.

On est plongé directement dans les horreurs de la guerre et les actes terroristes. Il y a des morts, des traîtres, des kamikazes et l'on doit composer avec tout ça si l'on veut accompagner Amine dans cette quête perdue. L'intrigue se veut prenante malgré toute cette violence, douloureuse parfois. Il n'y a pas une once d'espoir mais on veut aller au bout (même en connaissant la fin).

Le scénario s'accompagne de dessins aux traits épais et francs, sans trop de détails, qui vont à l'essentiel, justement colorés, ni trop sobres ni trop éclatants. L'ensemble se fait harmonieux et réaliste dans la représentation des événements, lieux, décors et couleurs des différents panoramas.

Globalement, mise à part le manque d'informations sur certains personnages, je trouve ce roman graphique réussi. Il n'égale pas le roman, mais l'intrigue se veut aboutie, prenante et marquante, et le personnage d'Amine finement travaillé, tant physiquement que psychologiquement.
Commenter  J’apprécie          6316



Ont apprécié cette critique (63)voir plus




{* *}