-Donc maintenant, on a un loup-garou d'une humeur de chien en train de se balader dans notre paisible quartier, et un vampire nu et parfois sauvage qui lui court après (p236)
- Donc, dis moi si je me trompe. Si Méphistophéchier...
- Méphistophélès, rectifiant Laura en retenant un sourire.
- Je ne te suis pas, lâcha Marc.
- Moi non plus, renchéris-je, et je suis censée être l'experte du quartier.
- Je plains le quartier.
- Peau de vache.
- Simplette.
Et je n’ai pas fait ça, lançai-je en pointant Marc du doigt.
En fait, je me demandais si c’était toi.
Regarde ! Regarde ce que tu as peut-être fait, vilaine Antéchrist !
— J’ai un nom, se plaignit Marc le Zombie.
— Tu vois ? Il parle et il a un nom ! Le mort parle, et il a un nom...
Moi, Elizabeth Taylor, courageuse reine des vampires, je savais qu’ils ne faisaient pas le poids contre mon génie et, par conséquent, je n’exprimai ni peur ni hésitation. Empoignant le manche de mon morceau de rouille en forme de pelle d’un geste résolu, j’attendis de pied ferme l’assaut de mes adversaires poilus... Bon, non. Je lâchai ma pelle et courus comme une dératée jusqu’à la maison, la meute maudite bavant sur mes talons.
Si j’avais été plus intelligente ou plus sympa, j’aurais dit quelque chose du genre : « C’est triste que Giselle nous ait quittés, mais le bébé de Jessica naîtra bientôt, et de la mort surgit la vie, c’est le grand cycle de la vie, hakuna matata et tout ça. » Mais je n’étais ni intelligente ni sympa...
- J'aurais pu me briser le cou! s'exclama-t-elle avec indignation. Tu as une idée des conséquences d'une chute à ce stade de ma grossesse?
Des conséquences? Laissez-moi rire. Même le bonhomme Michelin avait moins de rembourrage. Mais je ne pipai pas. Personne n'allait jamais louer mon génie, mais ça ne voulait pas dire pour autant que j'étais complètement débile.