Citations sur Les Dieux sauvages, tome 1 : La messagère du ciel (22)
Je suis une femme, seule, paria et folle. Ça fait quatre excellentes raisons d’échouer avant même d’avoir commencé.
Il faut se méfier non pas de ce qu’on connaît mais de ce qu’on ignore.
Rien n'est plus efficace que convaincre l'homme de vouloir quelque chose, Aska... L'humanité a parfois su se donner seule un but, cela s'est vu. Mais il lui est infiniment plus facile d'embrasser la vérité qu'on lui donne. Dès lors, autant être celui qui l'offre.
Pyr promettait de se couler à la perfection dans le moule préparé pour lui : fils unique, gâté par son baron de père, tout lui était dû, et il se trouvait à cet âge où les jeunes garçons passent curieusement de l'état d'enfant à celui d'imbécile.
On peut faire beaucoup de choses quand on détient le pouvoir. Et en général, on ne fait pas des choses justes. Dans le meilleur des cas, on fait juste le nécessaire.
Mieux vaut l'adversaire qu'on connaît que celui dont on ne sait rien.
Le cortège drainait un sillage hétéroclite et toujours plus important, comme un filet de pêche laissé à l'abandon prend autant les poissons que les détritus dérivant au hasard. Curieux, mendiants, négociants désireux d'approcher les nobles en visite suivaient la procession, au point qu'au moment d'atteindre le parvis, la foule était trop vaste pour tenir sur la place.
Izara redressa le buste, prise d'une nouvelle flambée d'indignation, mais se rappela qu'elle ne gagnerait rien à le montrer. Olié et Melár étaient les plus traditionalistes du Conseil ; à leurs yeux, un homme qui tempêtait démontrait sa force, mais une femme dans la même situation était une hystérique.
Cela faisait des années qu'il n'avait pas rêvé de l'accident - et plus longtemps encore avec une telle intensité. La terreur, enfouie depuis sous des strates de détachement et de rigueur adultes, s'accrochait à lui comme un honteux reliquat d'enfance.
« Vous êtes jeune, Erwel. Vous croyez que tout doit fonctionner quand rien ne s’y oppose. Mais ce n’est pas dans la nature humaine, hélas. Croyez-moi, j’ai gouverné assez longtemps pour m’en rendre compte. Les gens ont un besoin désespéré de se sentir exister. Et pour cela, ils inventeraient n’importe quoi, n’importe quel problème, juste pour qu’on les regarde. Pour qu’on les écoute. »