Citations sur La nuit leur appartient, tome 1 : Les rêves n'ont jamai.. (21)
Le regard de ses yeux bleu saphir était intense, perçant, inquisiteur. Des yeux comme des lacs sans fond dont refluait peu à peu le cynisme qu'elle y avait lu à son arrivée. Elle le rendait heureux, c'était évident.
- Dis que tu es avec moi, murmura-t-elle.
Elle se ambra en sentant les doigts calleux de guerrier s’aventurer dans les replis de sa vulve Une caresse douce comme une plume lui embrasa le clitoris.
Il l'embrassa avec une tendresse infinie.
- Je suis à toi.
Pour le moment, seulement. Mais pour le moment, c'était suffisant.
Incroyablement soulagée qu'il ne lui en veuille pas, elle se laissa aller contre lui. Pendant des années, elle avait attendu l'homme idéal, et voilà qu'elle en avait deux sous la main.
Elle devait en laisser partir un. Et priait le ciel pour ne pas perdre le second.
- Je t'en supplie, ne pars pas, le supplia-t-elle en mettant sa fierté de côté. J'ai besoin de toi. Tellement...
Il roula sur elle, la couvrant entièrement de son corps viril et bouillant.
- Moi aussi, j'ai besoin de toi.
Le nez fourré dans son cou, il glissa une main sous le petit short.
- Bien trop...
- Nous sommes peut-être en train de rêver, bredouilla-t-elle, se demandant si elle n'était pas morte et au paradis.
- Non, répliqua-t-il en l'enlaçant plus étroitement. Crois-moi, aucun rêve n'est aussi merveilleux que ça.
Tu sais, quand j’ai ouvert la porte de la salle d’examen et que je l’ai vu là, sur le seuil, mes orteils se sont crispés. Or, les seules fois où mes orteils se crispent, c’est quand j’ai un orgasme.
– Vous avez eu un orgasme rien qu’en le regardant ?
– Presque !
Elle tressaillit violemment quand il retira ses deux doigts pour en enfoncer trois. Ses gestes étaient impétueux, mais il la traitait avec dévotion et, très vite, elle oublia tous ses doutes. Aucun homme ne touchait ainsi une femme s'il ne tenait pas à elle, s'il ne la connaissait pas intimement, s'il ne cherchait pas à lui faire plaisir avant tout. Il avait envie de faire l'amour, bien sûr, une envie physique, animale, mais il avait aussi désespérément besoin d'elle. Et ce besoin-là venait de beaucoup plus loin.
- Tu as de la chance. Ta Rêveuse vit dans une zone qui grouille d'excentriques. Il y a une grande concentration de médiums en Californie.
- Je t'ai cherchée toute ma vie.
Elle le considéra d'un air pincé.
- Tu sors les pires niaiseries mais bizarrement, dans ta bouche, ça n'est pas niais. Tu pourrais donner des cours sur comment remettre au goût du jour les répliques fleur bleue.
L’homme était incroyablement séduisant. Des cheveux noirs grisonnants sur les tempes, des sourcils en accent circonflexe, des yeux qui la dévoraient, une mâchoire carrée, des lèvres superbement dessinées… Col ouvert, sa chemise bleu pâle laissait deviner le duvet de sa poitrine bronzée et le pendentif qu’il portait au cou au bout d’une chaîne en argent : une pierre évoquant l’opale. Comme il avait relevé ses manches, elle put contempler ses bras puissants ; des bras qui l’attirèrent vers un regard hypnotique débordant de promesses érotiques.