La nuit leur appartient, tome 1 : Les rêves n'ont jamais été aussi brûlants

" Tu as de la chance. Ta Rêveuse vit dans une zone qui grouille d’excentriques. Il y a une grande concentration de médiums en Californie. Et j’espère que tu en es conscient, il n’existe aucun moyen de revenir
Dès que l’Ancien se retrouva seul, il appuya sur quelques touches et déclara :
– Cross est parti.
– Tu as bien manœuvré, Sheron, lui répondit comme en écho la voix collective des siens. Notre plan se déroule exactement comme prévu."

"Entre la veille et le rêve, il existe un espace où les humains sont parfois envoyés de force. Ils y errent, plus proches de l’éveil que du sommeil, sans pour autant être vraiment conscients. Nous pensions jadis que la Clé viendrait à nous de cette façon. À présent, nous nous contentons de les repousser quand ils s’enfoncent trop loin dans notre passage. Les Cauchemars sont des prédateurs. Ils utiliseraient ce lien ténu si nous leur en laissions l’occasion."

– Ah ouais ? Ben toi aussi t’es sexy quand tu souris comme un crétin. Et puis je ne ronchonne pas. Maintenant, dis-moi d’où tu viens.
– De tes rêves.
– OK. Maintenant je suis sûre que je dors. Dans la vraie vie, les mecs canon ne sortent jamais des répliques aussi ringardes.

Lui qui ne se reposait sur personne, voilà qu'il lui tendait la main.
- Qu'est-ce que je peux faire ? lui demanda-t-elle, désemparée.
Elle n'avait pas affaire à un problème médical qu'on pouvait résoudre en consultant des livres. Il s'agissait d'une blessure de l'âme, et elle ignorait comment la soigner.
- Touche-moi, murmura-t-il en lui prenant la main.

Résolue à prendre le problème à bras-le-corps, Lyssa grimpa les marches quatre à quatre et se rua dans sa chambre juste à temps pour intercepter un Aidan encore nu et humide sortant de sa salle de bains. Les bras levés, une serviette sur la tête, il se séchait les cheveux. Suivant le mouvement des bras musclés, les tablettes du guerrier ondulaient d’une manière si alléchante que Lyssa s’arrêta net.
– Je… Tu… Tu es… Oh, bon sang… bredouilla-t-elle.
Elle ne termina pas sa phrase car, juste sous ses yeux, il commençait à bander.
– Je viens de m’en occuper, pourtant… soupira-t-il.
Elle déglutit, imaginant comment il avait pu s’y prendre : l’eau coulant sur la peau cuivrée, les mains mousseuses branlant la verge palpitante, la semence jaillissant et se répandant sur le carrelage… Pour l’avoir caressé, elle savait combien ce magnifique pénis devenait gros et dur en érection ; mais voilà qu’elle le trouvait appétissant même à ce stade de repos relatif. Combien d’hommes pouvaient en dire autant ?
Il a un grain de beauté sur la hanche droite.
Elle chercha du regard l’endroit en question et contempla la minuscule tache brune avec des yeux ébahis. Puis elle se secoua. Elle avait très bien pu remarquer ce petit détail sous la douche. Ça ne voulait rien dire.

- Qu'Est-ce que c'est que ça ? demanda Lyssa, épouvantée.
- Des Cauchemars, répondit Philippe en dégainant son glaive. Des Cauchemars par milliers.
Horrifiée, Lyssa observa les ombres noires qui grouillaient sous ses yeux. Translucides, presque immatérielles, elles formaient une sorte de brouillard confus d'où s'élevait un bruit étrange, un cri strident qui mit à vif ses nerfs déjà tendus, comme de la craie crissant sur un tableau noir. De temps à autre, des mots se détachaient au hasard de cette cacophonie, trop disparates pour signifier quoi que ce soit.

La porte de service claqua soudain et toutes deux tournèrent la tête en même temps. Aidan apparut quelques instants plus tard, ses cheveux ébouriffés par le trajet en voiture le rendant terriblement séduisant. Il tenait un sac au sigle d'une librairie et s'était acheté des lunettes de soleil, qu'il releva en s'approchant de Lyssa de cette démarche torride qui n'appartenait qu'à lui. Dès qu'il aperçut la jeune femme, le regard bleu du guerrier s'était illuminé de plaisir et de désir. Sous le fin coton de son T-shirt, le relief de ses abdos et de son torse puissant se devinait.

Elle était l'espoir qu'il avait cru éteint, le but à atteindre, le rêve à accomplir. La Clé n'avait plus aucune importance.
Elle seule comptait.
Lyssa.

Voilà ce que le guerrier projetait, jusqu'à ce que le goût entêtant et sucré de la Rêveuse, capiteux comme un millésime, l'enivre.
- Lyssa... gémit-il, ses lèvres toujours posées sur celles de la jeune femme, trahissant l'envie, le besoin qu'il avait d'elle.

- Tu te débrouilles très bien quand tu n'as rien d'autre à l'esprit ! lança-t-il, lui arrachant un ricanement.
- Allez, dis-le, grommela-t-elle tout bas. J'ai besoin de m'envoyer en l'air.