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Critique de fanfan50


En même temps que je lisais Tu tueras le Père, je suivais la première saison de la série française "Une chance de trop" (tirée d'un thriller d'Harlan Coben) où dans un couple uni, un matin et chez eux, le père est abattu, la mère grièvement blessée et qui survivra, et cerise sur le gâteau, leur petite fille chérie, Tara, a disparu. La mère remuera ciel et terre pour la retrouver vivante. L'équipe policière ne semble pas à la hauteur. J'ai cru trouver au départ des similitudes entre ces deux thrillers mais finalement, non, le romancier américain a une approche complètement différente de la narration et pour ma part il est d'une nature plus subtile et cruelle à la fois. C'est là le rôle de la mère qui est prenant tandis qu'ici, c'est plutôt le duo Colomba-Dante qui m'a séduite;

Le roman policier de Sandrone Dazieri est un énorme pavé. D'habitude, je préfère des ouvrages plus courts en me disant que plus c'est gros, plus l'auteur se disperse et en rajoute dans les descriptions inutiles. Par exemple, il suit le personnage presque dans son bain, chez les commerçants du quartier... (p. 21) Mais finalement, je trouve que cela rajoute à l'intérêt du récit et c'est comme si c'était filmé : on suit Colomba ou Dante dans tous leurs déplacements, moins le Père bizarrement. C'est un polar et non un ouvrage littéraire et donc, je le prends comme tel.

Il n'y a pas de notes en bas de page car tout est expliqué dans le texte - si une page 327 où est donnée l'origine d'une phrase en italien : Cosa sei disposto a perdere. (Titre du troisième album du groupe italien Cattive Abitundini (ex Peter Punk) (N.d.T.) mais pas sa traduction. Page 313, le mot "Spataccare" signifie en argot exhiber son insigne. Page 243, il parle avec émotion de la fin de l'été qui a fait disparaître les marchands ambulants de grattachecca, ce granité constitué d'un unique bloc de glace qu'on ne trouve qu'à Rome. L'auteur évoque une des meilleures boulangerie de Rome : Forna la Renella. Dante aime les Krapfen à la confiture et Colomba les focacia bianca. Colomba compare le Père à l'ogre des contes, Freddy Krueger dans "Les griffes de la nuit". Dommage mais je ne connais pas ce conte - trop typé à mon goût. Un autre terme italien, presque celui que je préfère, c'est un satori qui est une illumination. (peut-être du patois de Crémone car Colomba ne connaît pas le mot)
Page 326 : "Dante émit son ricanement, qui se transforma en un immense sourire.
- Tu n'as jamais eu un satori ?
- Quoi ?
- Une illumination.
- A propos du Père ?
- En partie."

Vraiment je remercie l'équipe de Babelio pour m'avoir envoyé cet énorme pavé car j'ai été aspirée dans la recherche du Père, celui qui a enlevé Dante à l'âge de six ans, en 1978, et l'a reclus onze ans dans un silo à ciment. J'ai tout de suite eu de la sympathie pour les deux personnalités fragiles de Colomba Caselli, la jeune commissaire adjointe de 32 ans, en arrêt maladie suite à un "Désastre" et qui se trouve rappelée par Alfredo Rovere, le plus haut gradé de la brigade mobile de Rome, sur un meurtre couplé d'un rapt d'enfant - et de Dante Torre, un expert en disparition de personnes, âgé lui de 43 ans, qui vient lui donner son aide mandaté par Rovere. J'ai suivi leur enquête avec beaucoup d'intérêt. et j'ai vu l'évolution de simple meurtre avec enlèvement d'enfant à plus, beaucoup plus complexe !

La façon dont le livre est conçu : des chapitres très courts de quelques pages au plus se terminant souvent à la manière des feuilletonistes du 19ème siècle par une situation inattendue, un rebondissement dans l'intrigue ou une interrogation nouvelle.

Les chapitres sont regroupés en huit parties dont quatre qui sont des flashbacks (AVANT) plus un épilogue qui rajoute un mystère sur le passé de Dante, ce qui pourrait augurer d'une suite, ce qui est pour nous, les lecteurs, une bonne surprise. Cette composition du récit fait qu'il est très prenant.

Je souhaite beaucoup de plaisir de lecture à ceux qui le trouveront en librairie.

Je ne me suis pas étendue, je l'espère, de trop sur le suspense de cet ouvrage car je ne voudrais pas décevoir le futur lecteur.
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