Quel monument, ce 'Ken Follett' à la flamande écrit en 1850!
Dosage subtil que l'épique épopée d'un Ulenspiegel frondeur et plein de répartie avec son épicurien ami Lamme défendant une Belgique-Hollande dévastée par l'inquisition Espagnole, la chasse aux hérétiques et aux sorcières, paradis des délateurs héritant de la moitié des biens, l'autre allant au roi Philippe.
J'ai apprécié l'évocation de faits historiques, le style ancien mais plein de poésie ('il brassait mélancolie', quelle jolie façon de dire la tristesse!), la vie de l'époque, les bières et vins de pays réglés en florins, patards, liards et patacons, sols et deniers, ricksdaelder, ducats et réaux, carolus d'or, souverains d'Angleterre et autres crusats et ducatons.
Que ne puis-je lire pareille épopée de notre Tchantchès wallon!
Une croustillante histoire de notre héros liégeois est à découvrir sur le site du théâtre à Denis, théâtre de marionnettes dans la plus pure tradition.
http://www.tchantches.com/tchantches.php#7
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J'étais enfant lorsque j'ai lu pour la toute première fois cet oeuvre immortelle de Charles de Coster. Cela se passait à la mini bibliothèque, où j'aidais mon instituteur préféré, de ce qui allait devenir la bibliothèque municipale de Vive Saint-Eloi, en Flandre Occidentale.
La deuxième scène importante pour moi, lié à cet ouvrage, se situe bien des années plus tard à Odessa en Ukraine, ville que je visitais dans les traces du 5ème Duc de Richelieu, qui en fut le premier gouverneur, et où j'ai fait la connaissance de mon épouse, née en cette ville. Tout de suite après notre rencontre, elle m'amena en plein centre-ville (la fameuse rue Deribasovskaya) et me montra, toute fière, un superbe café, dont j'arrivai à peine à déchiffrer le nom en lettres cyrilliques : "Тиль Уленшпи́гель". Ou, a ma grande surprise, 'Till Ulenspiegel' en français.
Je savais que notre résistant populaire contre l'occupation espagnole des Flandres au XVIième siècle, bénéficiait, à cause de ses espiègleries, d'une montagne de crédit auprès de tous les belges, mais que sa réputation s'étendait jusqu'au bord de la Mer Noire, avait de quoi m'interloquer, voire m'épater.
La raison du succès de Till L'espiègle en Russie est du essentiellement au 7ème art. En effet, un film très populaire de 1976, portant le titre du livre et régi par Evgeni Leonoff, a été admiré, par surtout les jeunes, de Saint Petersbourg à Vladivostok.
Le même scénario que celui qui s'était produit, en 1956, en France, avec le chef-d'oeuvre de Gérard Philippe et Joris Ivens. Film dans lequel justement ce monstre sacré du cinéma français, Gérard Philippe, incarnait de façon éblouissante notre Till, avec à ses côtés Nicole Berger, dans le rôle de sa bien-aimée Nèle, et Jean Carmet, son fidèle compagnon.
Je ne rendrais aucun service aux futurs lecteurs de cet ouvrage, en premier lieu nos jeunes amis, en voulant résumer cette histoire, qui est vraiment trop belle pour être résumée ici.
Elle relate les frasques d'un petit héros avec sa mini équipe contre le très puissant gouverneur d'Espagne, le Duc d'Albe, et porte ainsi un message de solidarité sympathique, dont, je crois tous les gosses sont friands. Un rebelle, certes, mais surtout un héros 'positf'.
Il est à noter que ce premier héros belge à été créé par un auteur, Charles de Coster (1827-1879), né 3 ans avant la création même de la Belgique.
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Ecrit en français, au 19ème siècle, par un historien et homme politique, ce livre raconte les aventure de Tyle et de son ami Lamme dans la Flandre du 16ème siècle. Celle-ci fait fait alors partie du très catholique royaume d'Espagne, ce qui contrarie son aspiration à la Réforme.
Ce qui commence comme un récit de farceur, tourne au drame, puis aux mémoires de résistance avec des accents de nationalisme flamand quasi mystiques, et une petite teinte de fantastique (diablerie).
L'écriture comporte quelques tournures destinées à la re-situer dans son époque, ce qui lui apporte du charme. Mais entre le côté assez potache et parfois méchant des "tours" et le plaidoyer politique, les 600 pages finissent par être un peu longues.
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La légende et les aventures héroïques, joyeuses et glorieuses d'Ulenspiegel et de Lamme Goedzak au pays de Flandres et d'ailleurs est trop connue pour qu'il soit encore nécessaire de la commenter longuement. Elle tient une place importante dans la naissance des lettres belges et constitue un ouvrage majeur de la littérature française du XIX° siècle.
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Classique fondateur de la littérature belge, chapitres qui peuvent se lire de façon indépendante, on est sur le même registre picaresque du Lazarillo de Tormes.
Ironie de l'histoire : à l'époque où je l'ai acheté, il était en rupture chez son éditeur belge et j'ai acquis une édition russe. le texte était étudié là-bas à l'époque soviétique, comme modèle de le rébellion du peuple contre la noblesse dominante.
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