Citations sur C'était le XXe siècle, tome 4 : De Staline à Kennedy (11)
On ne quitte pas aisément sa famille, sa maison, ses amis, son travail, son passé. Ceux qui le feront seront des gens moralement à bout de force. Leur audace se révélera celle du désespoir.
On a beau être ministre, on ne peut oublier que l’on dépend du suffrage universel.
Depuis l’invention de l’arme atomique, le monde vit dans l’équilibre de la terreur. Bon gré mal gré, il faut que chacun des partenaires s’y plie.
Les opposants de l’avant-veille, les irréductibles de la veille, les anciens Wafdistes comme les Frères musulmans, tous se rallient. L’Égypte entière fait corps avec Nasser. Le succès d’une idée est devenu le triomphe d’un homme.
L’hystérie comporte toujours une part d’inconscience. Ce rire est un défi. C’est le défi le plus insolent que l’Orient ait jamais lancé à l’Occident.
On appellera colombes ceux qui privilégient la paix à tout prix et faucons ceux qui, pour préserver la paix, ne craignent pas d’envisager la guerre. Jusqu’au bout faucons et colombes s’affronteront.
Les barbelés ne lui suffisent plus, il ordonne que l’on édifie un barrage beaucoup plus solide et durable, le Mur.
Les Américains ne pouvaient comprendre qu’il ne sert pas à grand-chose de gagner stratégiquement une guerre lorsqu’on la perd politiquement… La guerre est un instrument politique ; dès qu’on s’aperçoit qu’on la gagne, les considérations politiques doivent décider de son déroulement ultérieur.
Quand deux adversaires doutent en même temps, et chacun pour sa part, d’une possibilité de succès, ils sont prêts à négocier.
Tout à coup, Gamal parle de Ferdinand de Lesseps. Le nom est tombé de sa bouche comme une injure. Ce nom-là, tout Égyptien le connaît dès l’enfance. Ce Français, créateur du canal de Suez, chaque Égyptien sait qu’il a uni la Méditerranée et la mer Rouge, que ce fut peut-être un prodige mais qu’il a fait surgir des sables beaucoup de francs, beaucoup de livres, beaucoup de dollars.