La louve, c'est ma mère. Je suis son petit. Les larmes aux yeux de toute cette tendresse silencieuse, je voudrais que ce moment ne finisse jamais.
Ce soir, au retour de la ferme, j'ai encore plus faim. Je n'arrive pas à dormir, j'ai faim. Alors, en chemise de nuit je me lève doucement sans faire de bruit, j'avance jusqu'à la rampe de l'escalier, pieds nus, et je regarde en dessous. J'entends le silence complet, je descends l'escalier sans faire grincer les marches, et je file dans la cuisine. Je tâtonne, les orteils en éventail, pour trouver le placard, où j'ai repéré depuis longtemps une boîte de biscuits en fer-blanc. Elle les confectionne elle-même, ces délicieux gâteaux au sucre roux. Je prends le lait dans la glacière, une jatte pleine à ras bord, et j'engloutis le tout. Un délice incroyable.
Je n'ai jamais été aussi heureuse pieds nus que ce jour-là. Nous sommes retourné sur la colline, je me suis pelotonnée contre le flanc de maman Rita, Ita était assis devant nous, j'étais avec mes parents. Soudain ils se sont dressés tous les deux, et ils se sont mis à chanter, le museau pointé vers le ciel.
Je suis une pauvresse, une mendiante. C'est drôle comme les humains répugnent à s'intéresser aux déshérités.
Un jour,maman Rita est revenue seule de la chasse.Ita n'a pas reparu.J'avais entendu des coups de fusil au loin.Ce n'était pas la première fois. Rita était triste et tournait en rond sur la colline,j'essayais de la consoler,mais nous savions toutes les deux qu'il ėtait mort.Elle avait sûrement vu la mort de son compagnon. Moi ,je l'avais compris aux coups de fusil.La haine que je ressentais pour les chasseurs était alors très grande.Je les maudissais.Un jour cette haine allait se transformer en folie.( page 119).
Maman à dû voyager avec moi dans son ventre puisque je suis née en Belgique.
Elle est comme un morceau de lumière dans un décor triste.
Elle porte des vêtements clairs.Le logement sent le moisi.Elle dit:
--Mischke, tu ne dois pas approcher de ce balcon.....
Elle parle mal le français, mais le russe et le yiddish .Papa l'appelle Gerushah. Maman répond Reuven,ou Robert.
Papa parle beaucoup mieux le français que maman,mais il commence toujours ses phrases en allemand où en yiddish .Surtout lorsqu'il ne veut pas que j'écoute.
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« Maman a dû voyager avec moi dans son ventre puisque je suis née en Belgique. Elle est comme un morceau de lumière dans un décor triste. »
Aujourd'hui encore, je reste persuadée que le comportement d'un animal dépend de la manière dont l'homme l'aborde.
You keep going first to find something to eat and then because you always believe that, beyond that tree or over that high slope, you'll find a village, or people or a road sign pointing you in the right direction.
La vie c'est mordre ou trouver un passage.