Je suis perdue. J’aimerais pouvoir lui faire confiance, j’ai le pressentiment que je peux, mais j’ai quand même peur de sa réaction. Il aime énormément sa communauté, mais l’aime-t-il au point de cacher des informations importantes ?
Je ne peux pas stopper mon enquête parce qu’elle me l’a gentiment conseillé. Qu’importe si c’est dangereux. Je dois retrouver ma sœur, même si j’y laisse mon âme !
— Menteuse, tu veux t’encanailler, c’est ça ? Tu veux te taper un Indien ? Voir si nous sommes plus performants que tes Gaulois blanchâtres ? C’est le cas, kohana kisos. Mais ça, tu ne le sauras jamais... Les Visages-Pâles saintes-nitouches ne nous font pas bander.
Qu’est-ce que je suis en train de faire ? Dans quoi ai-je mis les pieds ? Comment aider ma sœur si je meurs ?
Nous avons conclu une sorte de pacte. Nous profitons de notre « jeunesse » (moi, bien plus qu’elle...) chacun de notre côté et pour nos vingt-cinq ans, nous devrons nous marier. Rien que d’y songer, j’ai mon estomac qui se noue. Eyota est amoureuse de moi et je trouve cela triste que ce ne soit pas réciproque. Ça rendrait ma vie bien plus facile.
— Votre âme est belle. Vous êtes désespérée, perdue, même. Votre quête de réponses n’est pas vaine, toutefois, elle est dangereuse... Choisissez vos alliés, ils sont peu nombreux, souffle-t-il en jetant un œil à Tekoa.
Je devrais partir... pourtant, au lieu de me diriger vers la porte, j’empaume doucement son visage et pose mes lèvres sur les siennes. Notre baiser est sensuel, profond, tendre, même. Je ressens un truc pour elle et je sais que je dois tuer cette attirance dans l’œuf. Trop de choses nous séparent.
En revanche, je n'ai partagé une telle symbiose qu'avec Anouk. Cette complicité, cette alchimie. C'est comme si nos corps s'étaient trouvés naturellement, qu'ils s'étaient reconnus... C'est une sensation assez étrange. Et au delà du physique, je veux être là pour elle, la protéger, l'aider, la réconforter.
Plus je passe de temps avec elle, plus je deviens dépendant. Dépendant de son rire, de son sourire, de sa tristesse, et de sa vulnérabilité aussi.
Il y a une alchimie entre nous et c'est difficile pour nous deux de lutter contre celle-ci.