AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Eve-Yeshe


On fait la connaissance de Marguerite en 1468 et on va la suivre jusqu'à la fin du XVe siècle. Elle habite sur le pont Notre-Dame, où est situé l'atelier d'enluminure de son père et son aïeul. Très vite, elle s'intéresse aux couleurs, aux pigments, à la manière de les broyer, les mélanger et elle se révèle très douée, au grand dam de sa mère qui veut la cantonner dans les tâches ménagères, lui rappelant sans cesse qu'elle n'est qu'une fille !

Marguerite a un frère jumeau, atteint d'épilepsie qu'on appelle alors le mal de Saint Jean, autre motif de hargne maternelle qui aurait largement préféré que ce soit elle qui en soit atteinte. Elle est très proche de ce jumeau sur lequel elle veille sans cesse tout en s'échappant vers l'atelier chaque fois qu'elle le peut.

Sa présence, seulement tolérée au début par les hommes de la famille, va peu à peu s'imposer tant le talent de l'enfant, puis de la jeune fille, est avéré et reconnu, notamment par son grand-père, qui n'hésite pas à l'envoyer chercher les pigments, les poudres chez l'oncle apothicaire de Marguerite.

Cela ne l'empêchera pas de trouver un mari, car elle se sent femme, mais veut choisi celui qui lui conviendra.

Un jour, l'amour surgira, avec l'entrée en scène d'un jeune Maure, Daoud, qui a dû fuir l'Andalousie de la Reconquista, se cachant derrière une identité toscane pour survivre.

Ce livre nous permet d'aborder, avec l'histoire de cette jeune femme, le statut des femmes de l'époque, cantonnée aux tâches ménagères, se devant d'être soumises à leur époux mais en général aux hommes de la maison. La société patriarcale est puissante, même si son père et son grand-père lui laisse prendre sa place, lui donnant le statut d'apprentie. Mais, l'auteure fait une place aussi à la Renaissance, ses espoirs, ses travers, ses dérives.

Marguerite est touchante, lorsqu'elle apprend à lire, puis à écrire toute seule, en secret, puis à travailler sur les lettrines de son livre d'heures, dans lequel elle livre quelques-uns de ses secrets, certains émois, le plus discrètement possible. Elle est remarquable aussi par sa force de caractère, qui force l'admiration. Sa relation fusionnelle avec son frère hypersensible est émouvante…

J'ai bien aimé ce récit, hommage à l'art, qui m'a fait penser à « La jeune fille à la perle » de Tracy Chevalier, l'écriture m'a plu, mais je suis un peu restée sur ma faim, alors que je m'attendais à un coup de coeur et à retrouver cette magie qui me plaît tant chez Jeanne Bourin et sa Chambre des dames ou ses Pérégrines…

Il est vrai qu'après « La plus secrète mémoire des hommes » de Mohamed Mgoubar Sarr et « Ton absence n'est que ténèbres » de Jon Kalman Stefansson, il était difficile de s'enthousiasmer à nouveau.

Un immense merci à NetGalley, Babelio et aux éditions Buchet Chastel qui m'ont permis de découvrir ce roman et son auteure dont je lirai probablement d'autres romans pour mieux faire connaissance.

#Lelivredesheures #NetGalleyFrance !

Lien : https://leslivresdeve.wordpr..
Commenter  J’apprécie          480



Ont apprécié cette critique (44)voir plus




{* *}