L'Eglise de Satan

Lire L'Église de Satan d'Arnaud Delalande (Grasset 2002, Livre de Poche 2004), c'est se plonger dans un film en technicolor et en dolby stéréo. du grand spectacle assurément sous le soleil ocre de l'Occitanie et au sein des combats sanglants qui opposent catholiques et cathares. On l'aura compris, ce roman historique nous transpose aux derniers moments du catharisme, en compagnie du troubadour Escartille qui, de témoin simplement curieux des événements va se muer en un acteur de tout premier plan. Sa participation involontaire aux massacres de Béziers et de Carcassonne se transformera en effet en une participation active lors de la bataille de Toulouse et le conduira, par la suite, à revêtir la robe noire des Parfaits. Il est vrai qu'il perdra dans cette dernière boucherie le grand amour de sa vie. Il découvrira aussi, par touches progressives, le véritable motif de cette furie de l'Eglise Catholique contre les Cathares. Leur Grand Secret bien sûr, que les éminences de Rome doivent à tout prix détruire. On devine ici la matière première qui fera le succès du Da Vinci Code ou du Triangle Secret. Rien moins que la dépouille du Christ, pieusement conservée dans les entrailles de Montségur. le roman se terminera par le récit de la fin tragique du célèbre pog, et par la fuite d'un petit groupe de Parfaits chargés d'aller mettre à l'abri la dépouille sacrée en compagnie de l'ex troubadour. Une saga que relatera fidèlement Escartille dans un journal sous forme de parchemins qu'il ira dissimuler, à la fin de son périple, dans l'église de Rennes-le-Château. Tel est le secret découvert par l'abbé Saunière. Secret sulfureux ? Certainement pas, car l'auteur nous surprend dans les dernières pages par une chute inattendue, susceptible de tout remettre en cause. Mais ce sera au lecteur de découvrir cet élément inattendu !