Au domaine de la Malaguette, c'est ainsi chaque matin, les couleurs roses de la vie s'éveillent en même temps que le chant des oiseaux qui égayent le petit-déjeuner. La tasse décorée d’Hortensias bleus attend là, bien posée en évidence, sur le plateau apportée par Mara. Elle est emplie d'un doux mélange de thé, parfumé au jasmin, que madame Feissole déguste peu à peu en s'appliquant à en apprécier le goût si particulier...
J'avais reçu un don de la lune et dans un blanchissement de douceur elle m'avait indiquée un chemin au travers de ma danse folle et désespérée...
Nuage et lune devenait un miroir fabuleux et se reflétaient dans la terre entière, les villes, les savanes et les mers. Ce don réverbérait la solitude en l'épurant de toute amertume. il nimbait l'absence de cet autre enfant tel un halo de songe et de tendresse...
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"Tous les hommes du monde ont ressenti ce que je ressens maintenant, non il n'est rien que je puisse devenir, rien que je ne puisse faire. Je contiens le monde entier, je fais ce que je veux. Si je le décide, je peux changer tout ce que va arriver : cela dépend de moi et de ce que je veux décider maintenant."
Alexander ne croit pas au destin, il croit en la force, en la vérité, au courage. C'est çà le bonheur tout simplement , c'est le choix de la liberté, le droit de choisir à ce moment-là.
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"Il suffisait que je m’envole, c’était facile je n’avais qu’à lâcher la branche et prendre mon élan pour sauter dans l’immensité. Les oiseaux le faisaient bien eux, alors pourquoi ne pas essayer..."
La voiture démarre en trombe. Quand elle repasse devant les jeunes caféiers, Christie crie quelque chose aux ouvriers. Ils applaudissent, puis se mettent à crier et à chanter de joie. Certaines femmes exécutent quelques pas frénétiques de danse.
Au même moment, des cris horribles, des glapissements démoniaques éclatent. Joséphine sent ses cheveux se dresser sur la tête et elle pousse un cri d'effroi. L'homme se retourne et croise son regard affolé par la petite lucarne.
"Il y avait là, une colonie impressionnante de fourmis magnan, une famille de margouillats qui détala en me voyant et quelques coléoptères et insectes en colère, mais très vite, je déclarai à tous ce petit monde souterrain que c’était moi qui désormais serais la maîtresse des lieux et que je serais dorénavant le génie de l’arbre"
La route toujours s'étire, bordée par les files de paysans, la route avec de beaux reflets mauves ou violets où des femmes à peine vêtus aux seins tombant se pressent...
- Ces trois là sont sûrement, la grand-mère, la mère et la fille, désigne Christie du regard en ralentissant...
– Les arbres ne possèdent rien, si ce n’est que leur patience. Ils laissent s'éclore et s’épanouir leurs fleurs à la face du ciel, ils offrent leurs fruits que les oiseaux viennent picorer. Ils distribuent au vent, aux bestioles leurs mannes végétales et leurs abris à tous ceux qui viennent s’y réfugier. Ils donnent jusqu’à leur ombre bleue et généreuse, ils n’ont pas de rancœur, ils n’ont pas d’amertume. Ils exhalent leur peine en senteurs délicates et en fin chuchotis. Ils portent les enfants aux rêves intrépides jusqu’à la cime de leurs songes végétaux, les bercent dans leur bras, leur apprennent à regarder la terre avec des yeux nouveaux, avec un cœur plus doux et le ciel, avec des yeux immenses et une âme cristalline. Contemple, Jasmine, la patience des arbres qui veillent sans fin de l’aube à la nuit et de la nuit au jour, leurs branches dressées comme des bras d’hommes en prière. Reçois cette patience, car même cela ils te l’offrent ; accepte cette douceur, cette humilité, elle est pur amour jusque dans les racines noueuses et tordues de souffrance. Patience, silence comme une oraison, un testament, un héritage. (pages 194-195)