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Citations sur Braises (10)

C'étaient les derniers jours qu'Anania passait dans sa famille et il se sentait de plus en plus gai, comme l'oiseau prêt à s'envoler. Mais une tristesse indéfinie voilait parfois sa joie et une crainte anxieuse de l'inconnu le tourmentait. Il se demandait comment était le monde vers lequel il s'élançait déjà en pensée, mais il devait encore faire ses adieux, lentement, jour après jour, au monde triste et humble dans lequel s'était déroulée son enfance sans couleurs, où ne pesaient qu'une seule ombre, la douleur de l'abandon de sa mère, et une seule lumière, l'amour fantastique de Margherita.
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…la voix des gens qui n’avaient rien à manger, des femmes qui n’avaient pas de vêtements et des hommes qui se soûlaient pour s’abriter et finissaient par frapper leur femme, leurs enfants et leurs bêtes parce qu’ils ne pouvaient pas frapper le destin, les voix des maladies non soignées et de la misère acceptée inconsciemment comme la vie même. Mais qui prêtait attention à cette plainte?

(Cambourakis, p.97)
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Oli errait de-ci de-là, les yeux voilés par la passion. A l'heure où tombe le long crépuscule lumineux ou dans la lumière aveuglante de midi, lorsque les montagnes se confondent avec le ciel, elle suivait de ses yeux tristes ses petits frères dévêtus, noirs comme des idoles de bronze, qui animaient le paysage de leurs cris d'oiseaux sauvages, et elle pensait au jour où elle devrait les abandonner pour partir avec Anania. Elle avait vu l'anneau que le jeune homme avait trouvé. Elle espérait, elle attendait ; les poisons du printemps lui brûlaient le sang.
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Il lui semblait sentir la force joyeuse de l'eau agitée, lui dont l'âme n'avait été qu'un petit étang aux rives étouffées sous les herbes fétides. Oui les acacias perdus dans les solitudes immobiles du paysage sarde avaient raison ; oui, bouger, marcher, courir à en perdre le souffle, c'était cela la vie.
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Tout cela n'était que mensonge. Un vague indice, soufflé par une vieille femme gâteuse, suffisait à remuer une tempête de boue dans son âme et à lui suggérer l'idée du crime.
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Durant les longs mois d'hiver, le paysage n'était que neige et brume. Mais au printemps, l'herbe envahissait jusqu'aux ruelles escarpées du village, pavées de grosses pierres où les scarabées béats s'endormait au soleil ; les fourmis sortaient de leur trou, puis rentraient sous terre et tournaient tout autour de leur fourmilière, imperturbablement. On apercevait dans les ruelles lés balcons en bois vermoulu, les escaliers entourés parfois de guirlandes de vigne vierge, et les petites portes noires des masures de pierre brune avec leurs toits de lauzes superposées comme des écailles de poisson.
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On ma Margherita, ma fleur adorée, je n'arrive pas à exprimer ce que je ressens et je crois qu'aucun mot ne saurait l'exprimer. C'est un feu continu qui me brûle et me dévore , c'est une soif indescriptible qu'une seule fontaine pourra étancher.
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Toute la montagne apparut recouverte d’un manteau violet de serpolet en fleur ; et, plus loin, les vallées très profondes et les hautes cimes vers lesquelles s’approchaient les voyageurs, enfouies sous le voile déchiré de la brume lumineuse, plongées dans des jeux d’ombre et de soleil, sous le ciel turquin où étaient peints des nuages étranges qui se dissipaient lentement, ressemblaient à un tableau d’une beauté incroyable, au rêve d’un artiste devenu fou.
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Anania s'amusait un peu ; il admirait le paysage, suivait avec intérêt les indications du guide et regardait avec les jumelles. Mais dès qu'il cherchait à jouir de la douceur de ce paysage magnifique, la douleur le griffait comme le coup de patte d'un tigre et s'emparait de nouveau totalement de lui.
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Leur amour était parfaitement identique à cent mille autres amours d’étudiants pauvres et de riches demoiselles. Mais Anania avait l’impression qu’aucun couple au monde ne pouvait s’aimer comme ils s’aimaient et qu’aucun homme n’avait jamais aimé avec autant d’ardeur que lui.

(Cambourakis, p.177)
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