Dans la maison d'un prêtre il ne doit pas y avoir de miroir : un prêtre doit vivre sans se souvenir de son corps. (p.28)
Il avait eu honte de sa mère parce qu'elle était servante et née dans ce pays d'arriérés. Ce n'était plus tard, beaucoup plus tard, qu'il avait dépassé cet instinct ignoble à force de volonté et d'orgueil.(p.51)
Il pensait aussi à sa mère et de loin, quand il ne la voyait pas, l'aimait, reconnaissait qu'il lui devait tout : à elle qui, au lieu de l'envoyer garder les chèvres ou transporter les sacs de blé au moulin, comme ses prédécesseurs, en faisant un prêtre pouvant consacrer l'hostie et la transformer en Dieu.
Ainsi concevait-il sa mission. Il n'avait rien connu du monde. Et les cérémonies, les grandes fêtes religieuses étaient ses souvenirs les plus colorés, les plus sensuels. (p.52)