La lutte continue au château des animaux et nous retrouvons Miss B et ses compagnons de labeur là où nous les avions laissé à la fin du tome 2 : en pleine crise. Les tensions sont grandissantes dans le camp des travailleurs, et même si désormais tous les animaux semblent décidés à lutter, les méthodes que veulent employer les uns et les autres divergent radicalement. La peur des représailles, cette ombre qui ne cesse planer au-dessus d'eux, n'arrangeant pas les choses.
Pour Miss B, en tout cas, les choses sont claires : elle n'est plus la frêle chatte indécise que nous avons rencontrée dans le premier tome, elle est devenue une leadeuse qui ne faiblira pas et qui est prête à sacrifier ce qu'elle a de plus cher pour un avenir meilleur, même l'amour de ses petits. Pour elle, cet avenir meilleur ne peut advenir que sans violence.
Les illustrations de
Félix Delep sont toujours aussi puissantes et les visages tellement expressifs ! Après le froid de l'hiver on retrouve davantage de couleurs dans ce printemps naissant, et même quelques marguerites !
En ce qui concerne le scénario, on avance dans une intrigue toujours aussi passionnante, avec des personnages de plus en plus attachants qui n'ont pas fini d'en baver. On prend même le temps dans ce 3ème tome de découvrir un peu le camp des tyrans, qui ont eux aussi leurs histoires, qui ont eux aussi un coeur, ce qui -à défaut d'excuser- peut expliquer bien des choses et illustre parfaitement le point de vue de Miss B : de tyrannisé à tyran il n'y a qu'un pas si l'on s'abandonne à la violence.
Les clins d'oeil à la ferme des animaux sont nombreux, et l'oeuvre d'Orwell se dessine de plus en plus comme la genèse de cette histoire-ci. Il me tarde de voir comment tout cela finira, mieux que chez Orwell j'espère ! Car si l'Histoire et les erreurs se répètent, on ne peut que craindre le dénouement... En tout cas, le prochain tome signera la fin de cette serie. Vivement !
J'ai bien entendu adoré cette lecture qui donne un peu envie de tout cramer (même si le propos est un peu inverse) et surtout beaucoup envie s'unir et de lutter pour nos droits.
Ça tombe bien, c'est le moment.